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Attaque sanglante d'un camion de livraison : Des coupeurs de route dont un « gnanbrô » arrêtés
Publié le : 18 octobre 2014 par Kikié Nazaire

Les armes qu'utilisaient les présumés gangsters, pour faire le malheur des automobilistes
La brigade de gendarmerie de Divo a réussi une très belle opération en neutralisant une bande de coupeurs de route. De fait, à en croire nos sources, tout commence le vendredi 10 octobre 2014.
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Ce jour-là, aux alentours de 14h, sur l'axe Divo-Tiassalé, des coupeurs de route mitraillent un camion de livraison de diverses marchandises,revenant de Hermankono, village de la sous-préfecture d'Ogoudou. Canardé et désormais sans contrôle, le véhicule qui montait une colline, redescend celle-ci à vive allure, avant d'échouer dans la broussaille. Les gangsters l'y rejoignent. Lorsqu'ils ouvrent la portière avant, du côté passager, c'est l'apprenti, couvert de sang et inerte, qui tombe à même le sol.
Vraisemblablement, ce dernier répondant aux initiales de B.A est mort. Atteint par les balles de kalachnikovs. Le chauffeur pour sa part, totalement mort de peur, se voit pointer à la tempe, le canon tout chaud d'un des fusils d'assaut. Il reste donc sans réaction, quand les bandits lui arrachent le sac contenant la somme de 4 300 000 F Cfa avant de s'évanouir dans la nature. Cet argent, faut-il le souligner, était destiné à un aisé commerçant de la ville de Divo et il avait été confié au chauffeur-livreur par un des employés de ce commerçant, à Heremankono.
Informés peu de temps après, les éléments de la brigade de gendarmerie de Divo se déportent sur les lieux. Là, ils découvrent que l'apprenti B.A, n'était pas mort. Il avait plutôt les deux genoux explosés à la kalachnikov. Évacué dans un centre hospitalier à Divo, le brave apprenti révèle qu'il avait effectivement fait le mort. Et c'est ce qui lui a permis d'identifier parfaitement, deux des assaillants. Deux individus qu'il avait rencontrés le matin à Ogoudou dont c'était le jour de marché. Et il se souvient même que l'un d'eux l'avait approché pour lui demander si son patron et lui devaient procéder à une livraison ? Et naïvement, lui, avait répondu par l'affirmative, sans rien savoir des intentions de cet individu. Et cet homme-là, est bien Ladji Chérif alias « Bêma ». Il est « gnanbrô », à la gare routière d'Ogoudou.
Toujours selon les informations, l'apprenti a pu également identifier au cours de l'assaut, un autre malfaiteur portant des dread-locks et répondant au nom de Sanogo Porna alias « Rom-C ». L'apprenti note qu'il était tout étonné de voir ce dernier au nombre des coupeurs de route. Un homme qu'il appelait affectueusement « grand frère », dans leur quartier à Divo. Celui-là aussi, il l'avait vu le matin de l'attaque, à Ogoudou et il était en compagnie du « gnanbrô ».
Le lendemain samedi 11 octobre 2014, les gendarmes qui débarquent à Ogoudou, appréhendent Ladji Chérif alias « Bêma » le « gnanbrô ». Un autre membre du gang du nom de Diarra Drissa dit « Driss » est également arrêté dans la même localité. Le dimanche 12 octobre 2014, aux alentours de 10h, Sanogo Porna alias « Rom C. », le porteur des dread-locks, est chopé au rond point principal de la ville de Divo. Il s'apprêtait à nouveau à se rendre à Ogoudou distant de là, de seulement 20 km. Les trois suspects sont donc gardés à vue à la brigade de gendarmerie.
Le répertoire qui trahit...
Au cours de leur enquête, en vue de démanteler tout le gang, les gendarmes qui fouillent le répertoire d'appels du téléphone-portable de Sanogo Porna alias « Rom C », se rendent compte que le jour de l'attaque, ce dernier avait communiqué au moins 10 fois avec le nommé Bakayoko Djakaridja dit « De Paris ». Ce dernier, un chauffeur, est bien connu des fichiers de la brigade de gendarmerie de Divo.
Ces nombreuses communications entre les deux attirent donc l'attention des agents des forces de l'ordre. Surtout en plus, que depuis l'arrestation de Ladji Chérif, Diarra Drissa et Sanogo Porna, Bakayoko Djakaridja n'avait de cesse de défiler à la brigade de gendarmerie pour leur apporter à manger et à les soutenir moralement. Dès lors, ce chauffeur devient un important suspect. Et le lendemain lundi 13 octobre 2014, les gendarmes sont davantage convaincus d'une probable complicité entre Djakaridja dit « De Paris » et les trois coupeurs de route. C'est que quelqu'un d'autre venu rendre visite à un parent au violon, capte une importante conversation. A savoir que les trois individus arrêtés, ont confié à Djakaridja, la mission de leur trouver un « puissant » marabout qui « éteindrait » l'affaire, afin qu'ils sortent tranquillement de prison.
Mais cette mission, « De Paris » ne la remplira pas. Le lundi 13 octobre, il est pris à la gare routière et conduit près des autres au trou. Forts également d'autres informations anonymes, le lendemain mardi 14 octobre, les gendarmes retournent sur les lieux de l'attaque. Et dans la broussaille environnante, ils déterrent l'arsenal que les bandits avaient enfoui dans le sol après l'assaut. Un arsenal composé de deux kalacknikovs, 153 munitions et un tee-shirt avec lequel, le jour de l'attaque, « Rom C. » tentait de dissimuler ses dread-locks. Ce n'est pas tout. Il y a aussi un bidon contenant de l’huile que les malfrats utilisaient pour graisser leurs armes et éviter à celles-ci, de prendre un coup de rouille. En tout cas, il faut saluer cette belle opération des gendarmes de Divo, qui ont fait preuve d'une efficacité remarquable. Et ce, en très peu de temps seulement.
KIKIE Ahou Nazaire
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Kikié Nazaire
Journaliste Reporter
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