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Célébration du 1er mai: Ouattara hausse le ton sur des questions, la radiation automatique ordonnée contre les racketteurs

Publié le : 01 mai 2018 par Félix D. Bony

En marge du discours officiel qu'il avait préparé pour la célébration de la fête du travail, ce mardi 1er mai 2018, le président de la République, Alassane Ouattara a été obligé de rappeler les acteurs des médias à patienter pour répondre de façon spontanée, à des préoccupations posées dans les interventions des Centrales syndicales. Le chef de l’État, en y mettant un peu d'humour, s'est dit surpris que certaines questions réglées (130 revendications sur les 150 contenues dans les interventions) soient revenues encore sur la place publique, alors que jusque la veille, les syndicalistes étaient avec le ministre en charge du Dialogue social, Jean Claude Kouassi.

 

 

Cette précision faite, le président de la République a tenu à répondre de vives voix, et parfois en haussant le ton sur certaines de ces préoccupations posées par ses interlocuteurs du jour. Ainsi, réagissant sur le relèvement du niveau du Salaire minimal agricole garanti (Smag) au même niveau que le Salaire minimal interprofessionnel garanti (Smig), le patron de l'Exécutif ivoirien s'est montré très catégorique. « Ce n'est pas possible maintenant », a tranché le président de la République. Qui a évoqué des problème de compétitivité de l'Economie ivoirienne. Ce qui ne permet pas aux dirigeants de prendre une telle décision susceptible de freiner sa capacité à exporter ses produits sur des marchés de plus en plus concurrentiel. « Ceci ne peut pas être à l'ordre du jour dans les décisions du gouvernement », a clairement dit Alassane Ouattara.

 

Au sujet du rackets, le chef de l’État n'est pas passé par quatre chemins pour ordonner systématiquement d'extirper des rangs des forces de sécurité les brebis galeuses. « Je demande que les radiations soient automatiques pour ce qui concerne le racket. Que les policiers portent des badges pour qu'on puisse les identifier....», a-t-il dit. Quand aux agents des services municipaux qui s'adonnent aussi à ces pratiques, il a appelé les populations à sanctionner leurs premiers responsables. A savoir les maires dont ils répondent. « Bientôt, il y aura les élections municipales. S'il y a des maires qui ne font pas bien leur travail, il faut les changer. Comme cela, ils sauront qu'ils doivent bien travailler ».

Sur une préoccupation du Secrétaire général de la Confédération ''Dignité'' qui a trait à une augmentation des salaires, Alassane Ouattara a quasiment manqué de s'emporter. « Arrêtez de rêver », a-t-il lancé à Elie Boga Dago et à ses camarades. Le chef de l’État a récusé tout engagement dans ce sens qui remonterait à des situations à l'époque de son prédécesseur. Il a indiqué ne pas être responsable de ces engagements qui se situerait en 2008. « Il faut que nous soyons très clairs sur cette question. Je fais ce que j'ai à faire depuis que je suis là en 2010 ».

Quid du transfert de la capitale à Yamoussoukro. Un autre sujet sur lequel le président de la République a fait l'effort de se retenir. Car, visiblement excédé que les syndicalistes se montrent si exigent sur certaines questions alors que les populations lui reprochent d'autres choses. Presque sur le même ton que pour ses mises au point précédentes, Alassane Ouattara a répliqué en ces termes : « On construit pont, on dit on ne mange pas pont, on ne mange pas goudron ou building. Mais, c'est ce que je fais. Je fais ce que vous me demandez de faire. Nous essayons d'améliorer le quotidien des nos concitoyens », a-t-il réagi pour ne pas avoir pliqué qu'il n'y ait pas de travaux d’infrastructures pour accueillir les institutions dans la capitale politique du pays. Par contre, il soulignera la rentrée sénatoriale qui s'est effectué, il y a deux semaines, à Yamoussoukro, siège de cette institution. Toute chose qui montre bien qu'il est dans la dynamique du transfert de la capitale.

Autre préoccupation, même ton dans la réaction. Il s'agit du respect des lois dans le pays, évoqué par les centrales syndicales. Ici aussi, le chef de l’État a relevé la même contradiction chez les syndicalistes qui semblent, à ses yeux, vouloir une chose et son contraire. Il a pris l'exemple des travailleurs de l'Agence Emplois jeunes licenciés suite à des mouvements de revendications violents qu'ils auraient orchestrés et dont le cas a été posé par la Centrale syndicale Dignité dans l'intervention de son leader. Alassane Ouattara a dénoncé avec véhémence la montée de l'incivisme dans le pays. « Il faut que les réactions de barbaries, de sauvageries cessent. Nous agirons conformément à la loi », a-t-il prévenu, non sans revenir sur le cas de l'Agence Emploi Jeune dont il a salué le traitement par l’État dans les normes du droit. Il en a profité pour sensibiliser les syndicalistes sur leurs droits légaux qu'ils peuvent exercer dans les règles du civisme.

 

 

F.D.BONY

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    Article rédigé par

    Félix D. Bony

    Journaliste Reporter

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