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En meeting à Adzopé/ Banny interpelle Ouattara: « Les prisonniers seront libérés »
Publié le : 08 septembre 2015 par Hervé Kpodion

Charles Konan Banny insiste sur la question d’un dialogue avec Ouattara avant le scrutin. (Photo d'archives)
Le président de la Coalition nationale pour le changement (Cnc), Charles Konan Banny, candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2015, a animé un meeting à la nouvelle gare d’Adzopé, le samedi 5 septembre 2015.
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En présence de Martial Ahipeau de la Cnc et devant un public attentif, M. Banny a lancé, selon nos sources, « l’appel d’Adzopé ». « Notre pays désespère. Les populations ont peur. Les uns ont peur de parler aux autres. Les Ivoiriens sont réduits au silence. Mais je suis venu vous dire que le mur de la peur est tombé. Je suis venu également lancer l’appel d’Adzopé. Un appel qui anéantira à jamais tout autre appel qui divise et affaiblit les Ivoiriens. Je lance un appel à la liberté, la démocratie, la justice, la fraternité, la sécurité », a déclaré Charles Konan Banny. A l’en croire, « la liberté n’est pas négociable. Nous devons nous battre lorsqu’elle est absente pour la ramener ». Selon lui, la Cnc veut le changement. C’est pourquoi, il a indiqué que l’organisation de l’élection présidentielle à venir doit respecter certaines conditions. « Nous voulons une consultation qui garantisse au bout la paix. Il faut que les conditions, les procédures soient équitables, transparentes, sécurisées et conformes à nos lois. Nous sommes à un moment délicat et difficile. Il y a des lois que nous devons respecter. Nous exigeons que toutes les conditions qui vont régir les élections soient discutées autour d’une table pour obtenir un consensus, gage de la paix. Demander cela n’est pas demander la lune », a asséné M. Banny. Il a dénoncé les emprisonnements d’opposants, promettant qu’ils seront bientôt libérés. L’ex-Premier ministre a surtout réclamé une application claire de la constitution ivoirienne. « Combien d’enfants de Côte d’Ivoire ne sont-ils pas privés de liberté actuellement ? Eh bien, nous allons les libérer. Ils seront libérés. Il faut leur donner l’occasion de s’exprimer librement. Tous autant qu’ils sont, ont le droit à la liberté. Et tous ceux qui ont quitté le sol ivoirien ? Alors que la constitution de notre pays dit que tout Ivoirien ne doit être contraint à l’exil. Appliquons la constitution là aussi comme ailleurs les textes que nous nous sommes donnés », a indiqué le candidat Banny, avant d’indexer publiquement le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, qui est candidat à sa propre succession. Il a appelé son adversaire à écouter l’opposition à travers un dialogue franc et constructif. « M. Ouattara, évitons des douleurs répétées à notre pays. Vous savez qu’il n’est pas évident que les conditions élaborées pour conduire les élections soient acceptables. Nous avons encore le temps de nous asseoir et de nous écouter. C’est la même position que je défendais quand nous étions du même côté il y a 5 ans », a-t-il affirmé. Non sans soutenir que « je n’ai pas varié même si j’ai changé de côté. Mais vous, vous avez changé de côté et vous avez varié sur les principes. Sur les principes, on ne varie pas. Il faut dialoguer, dialoguer, dialoguer. Je suis irréductiblement attaché au dialogue. Je me battrai pour que la paix soit effective jusqu’à en perdre la vie. Etre houphouëtistes, c’est refuser la violence, l’arrogance, le mépris. C’est plutôt accepter le dialogue, la paix. Le président Houphouët a considéré Laurent Gbagbo en 1990 comme un adversaire et jamais comme un ennemi pendant l’élection présidentielle alors que ça lui a fait mal ». Charles Konan Banny a appelé son ''aîné'' Alassane Ouattara à faire preuve de sagesse et à jouer son rôle de chef. Pour lui, le président Ouattara devrait lui accorder un temps de discussion, en tant que président de la Cnc, avant la tenue du scrutin du 25 octobre 2015. « Certains d’entre nous ne savent pas ce que c’est que la sagesse. La sagesse n’est pas la chose la mieux partagée, je le sais. Mais le dialogue, c’est faire preuve d’humilité, de sagesse. Refuser le dialogue, c’est faire preuve de prétention. Un chef sécurise, apaise, discute, rassemble, rassure. Un chef accepte qu’on lui crache à la barbe. Nous ne sommes pas des va-t-en guerre à la Cnc. Mais des amoureux de la Côte d’Ivoire », a martelé Charles Konan Banny, appelant à la négociation, « même s’il peut avoir dans votre (Ouattara) entourage, des gens qui n’aiment pas le dialogue ».
Hervé KPODION
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Hervé Kpodion
Journaliste Reporter
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