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Depuis Daloa, Ouattara met en garde ses adversaires: « Je ne tolérerai pas le désordre »
Publié le : 28 septembre 2015 par Armand B. Depeyla

Le président Ouattara a échangé avec les cadres et les chefs traditionnels de la région du Haut-Sassandra. (Phoro DR)
Au cours de l’audience qu’il a accordée, dimanche 27 septembre 2015, dans les locaux de la préfecture de Daloa, aux cadres et chefs traditionnels de la région du haut-Sassandra, Alassane Ouattara s’est voulu direct à l’endroit de ses adversaires déclarés à la présidentielle 2015, qui appellent à des marches.
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Le chef de l’Etat, visiblement irrité, voire excédé par les appels à des marches, lancés par ses adversaires, a sévèrement mis en garde ceux-ci, déclarant qu’aucun désordre ne sera toléré, de sa part. « En venant à Daloa, cela réveille un certain nombre de problèmes que ce pays a vécus. La crise de 2002… Oui, ce pays a connu des moments affreux. Je dirai de barbarie, des moments d’affrontements fratricides, des moments douloureux », a rappelé Alassane Ouattara. Puis, il a dénoncé le « comportement des uns et des autres, qui était contraire à ce que Houphouët a enseigné ». « Je crois profondément à la démocratie, mais je ne peux tolérer le désordre. Le désordre est contraire à la démocratie. Ça veut dire qu’on veut empêcher la majorité de vivre en paix. Et, donc je voudrais en appeler à chacun et à chacune, pour que l’on fasse tout pour que ces élections soient apaisées. Que les uns et les autres veuillent marcher, cela est tout à fait normal. Mais de grâce, faisons en sorte de suivre les procédures légales… Je n’accepterai pas le désordre. Je ne tolérerai pas que le désordre s’installe en Côte d’Ivoire », a mis en garde le numéro 1 ivoirien, promettant que « les années à venir seront encore meilleures ».
Le chef de l’Etat a dit être venu lancer un message de réconciliation nationale, invitant les uns et les autres « à mettre tout en œuvre pour ne plus que ce qui est arrivé hier, ne se reproduise plus ». « Nous ne devons pas oublier ce qui s’est passé, mais nous devrions tourner la page du passé », a-t-il insisté. En ce qui le concerne, Alassane Ouattara a affirmé, face aux représentants des populations, « avoir la conscience totalement blanche », même s’il a fait l’aveu de ne pas pouvoir transformer les mentalités en 10 ans d’exercice de pouvoir. « Désiré Tagro était mon ami. Il était intermédiaire, à plusieurs occasions, entre Laurent Gbagbo et moi », a révélé Alassane Ouattara. Il a aussi indiqué avoir « aidé Bohoun Boubré qui était aux finances », ajoutant que « ce que la Côte d’Ivoire a vécu était inacceptable ». « La Côte d’Ivoire est bien tenue, économiquement, politiquement et de façon sécuritaire », s’est satisfait Alassane Ouattara qui s’est projeté dans un second mandat. Dans son intervention, au nom des chefs traditionnels de la région du Haut-Sassandra, Yagba Dogbo, chef de canton d’Issia, a interpellé le chef de l’Etat, sur la nécessité de la libération de tous les prisonniers politiques encore incarcérés en Côte d’Ivoire et le retour des exilés politiques. « Nous, chefs traditionnels, souhaitons que la voie du dialogue soit la seule alternative… La mise en liberté des détenus politiques et le retour des exilés contribueraient à apaiser le climat politique », a-t-il demandé. « Il faut faire la part des choses. Il faut séparer la crise post-électorale des agressions que nous avons connues contre les commissariats et autres. Nous sommes obligés d’appliquer les textes que nous avons pris », a répondu le chef de l’Etat, qui s’est empressé d’ajouter que « ce n’est pas un refus de sa part de les libérer, mais la justice doit suivre son cours ». Le président Ouattara a réitéré sa volonté et celle de la Côte d’Ivoire « de ne pas transférer Simone Gbagbo ainsi que d’autres Ivoiriens à la Cour pénale internationale ». Cette position se justifie, selon lui, par le fait « que les tribunaux ici sont en mesure de la juger ». Il a fait le serment d’organiser des élections présidentielles « totalement transparentes et démocratiques pour tourner la page de la crise de 2002, (et aussi) celle de 2010 ».
Armand B. DEPEYLA (Envoyé spécial)
Vu et entendu
Des policiers de Daloa en colère
Des policiers de Daloa sont très remontés contre certains de leurs chefs et collègues venus des autres localités. Ils estiment que partout où le chef de l'Etat est passé, au cours des visites d’État, il a toujours remis la somme de 40 000 F Cfa à chaque policier, quel que soit leur effectif. Mais à Daloa, ce n'est pas le cas. D'où leur colère. Malgré cette déception, certains policiers ont travaillé.
Bousculade monstre à la préfecture de Daloa
La place Pétanque, située non loin de la préfecture de région de Daloa,
lieu réservé pour l'accueil du président Alassane Ouattara, s'est avérée
exigue, dimanche 27 septembre 2015, pour les populations venues massivement des différents quartiers et villages de Daloa, Issia, Vavoua, Zoukougbeu. Il fallait
vraiment user des bras, des coudes et des pieds, pour s'offrir un
passage.
Une sélection de Julien LENOIR (Correspondant régional)
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Armand B. Depeyla
Journaliste Reporter
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