Affaire « Fichier électoral infesté de doublons »: Banny brandit ses preuves

Lundi soir, la Commission électorale sommait le candidat indépendant de fournir les preuves de ses récentes allégations lors de l’émission radiotélévisée « Face aux électeurs » L’ex-Premier ministre avait déclaré que le « ficher électoral de 2015 qu’il a reçu de la Cei était infesté de doublons, ce qui pourra permettre à certains électeurs de voter deux fois ». Hier mardi après-midi, à son quartier général de la Riviera, Charles Konan Banny a réitéré ses accusations. « J’ai dit que cette liste comportait des doublons et je le maintiens. Cette déclaration n’est pas faite à la légère. Je ne suis pas un politicien, je suis un homme politique », a fait valoir Konan Banny. Avec son équipe, il aurait détecté « au moins 794 doublons ». « Ce n’est pas exhaustif », a soufflé l’orateur. « J’ai une passion pour la Côte d’Ivoire, je ne dis pas les choses au hasard », a signifié le candidat, membre de la Coalition nationale pour le changement. Séance tenante, Banny a cité trois cas de « doublons », donnant à chaque fois les circonscriptions, les noms et prénoms, les numéros de cartes d’électeur et la filiation. « Autant la précédente liste (2010, ndlr) avait été établie de façon consensuelle, autant cette liste-ci a été établie de façon confidentielle », a estimé l’ancien Premier ministre. « La liste provisoire ne m’a été remise que lorsque la période de contentieux était close. Un droit qui ne peut plus s’exercer. La liste électorale définitive m’a été remise le 6 octobre 2015 », expliquait Konan Banny. « Il ne peut pas y avoir d’élection apaisée sans une liste électorale fiable sur laquelle figurent les citoyens ivoiriens qui sont en droit de vote », a encore déclaré l’ex-gouverneur de la Banque centrale. Il a enfoncé le clou, relevant la présence de « gens décédés » sur la liste électorale. « Peut-être parce qu’ils sont morts, ils ne prendront pas part au vote. Peut-être aussi qu’ils vont ressusciter », ironisait le candidat. Il s’en est également pris à « l’introduction tardive de la biométrie » dans le processus électoral. Pour Konan Banny, le système aurait dû être introduit des mois plus tôt pour permettre aux électeurs de « se familiariser » avec le nouvel instrument. « Tout cela s’apparente à de l’impréparation », a dit, sentencieux, le fils de Morofê. Lorsqu’il achevait sa conférence de presse le mardi 20 Octobre 2015 , Konan Banny interpellait les journalistes : « Rapportez bien mes propos. Parce que depuis cette affaire, je n’ai de cesse de recevoir des menaces ».

Kisselminan COULIBALY

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