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Guerre Ouattara-Soro: L’ex-sous-Secrétaire d’État adjoint américain aux Affaires africaines prend position
Publié le : 31 décembre 2019 par Armand B. Depeyla

Herman Cohen se pose en bouée de sauvetage pour un Guillaume Guillaume Soro en passe de se noyer…
C’est un tweet rageur qu’a posté Herman J. Cohen, ancien sous-Secrétaire d’État adjoint américain aux Affaires africaines, l’équivalent de vice-ministre des Affaires étrangères, en cette fin de semaine. Il qualifie d’invraisemblables les accusations d’atteinte à l’autorité de l’État portées contre Guillaume Soro, ancien Premier ministre, président démissionnaire de l’Assemblée nationale de Côte d'Ivoire.
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Depuis le 23 décembre 2019, date d’un retour manqué de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire, au terme d’un séjour de six mois en Europe, le pays s’est engagé dans une véritable tourmente ; faisant réapparaître, dans les esprits, les fantômes des crises précédentes qui ont déchiré le pays, notamment le 24 décembre 1999, en 2002 et en 2010.
Le diplomate américain relève le caractère extravagant voire ridicule des accusations portées contre l’ancien chef de l’aile politique de la rébellion de 2002, Guillaume Soro. Il doit avoir, depuis les États-Unis, une idée précise et une nette appréciation des tenants et aboutissants de cette affaire sur laquelle, il prend ouvertement position. L'ancien sous-Secrétaire d’État américain aux Affaires africaines s’intéresse particulièrement aux dossiers africains. Au plus fort de la crise post-électorale en Rdc, il avait demandé à Joseph Kabila de « s’éclipser », répondant aux questions de la radio la Voix d’Amérique (Voa), sur la position des États-Unis sur la situation politique de ce pays. Il revient à la charge en Côte d’Ivoire… « L'accusation du gouvernement ivoirien, selon laquelle le candidat à la présidentielle, Guillaume Soro, complotait un coup d'État, manque de crédibilité. Les armes stockées dans le bureau sont là depuis la fin de la guerre civile en 2010, lorsque le groupe militaire de Soro a aidé à porter le président Ouattara au pouvoir », a écrit Herman J. Cohen, dans un tweet, largement relayé. Une prise de position ouverte dans une affaire qui défraie la chronique politique en Côte d’Ivoire en cette fin d’année. Les accusations portées par le procureur de la République, Richard-Christophe Adou, sont d’une extrême gravité, pouvant, selon lui, coûter à Guillaume Soro, « la prison à vie ».
Herman Jay « Hank » Cohen a été Secrétaire d'État adjoint aux Affaires africaines, de 1989 à 1993. Il a mis fin à la guerre entre l’Érythrée et l'Éthiopie en 1991, ainsi que les conflits en Angola et au Mozambique. Il reste que Guillaume Soro est dans de beaux draps, au regard de la gravité des charges. Recevant à Abidjan, samedi 28 décembre 2019, son homologue, le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema M’Basogo, en visite de travail et d’amitié de quelques heures en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara s’est voulu formel, quant à l’application de la loi dans cette affaire de tentative de coup d’État.
Face à la presse, jeudi 26 décembre 2019, Richard Adou, le procureur de la République, a fait étalage de preuves matérielles contre Guillaume Soro. Celles-ci se résument en une captation sonore réalisée, selon lui, par les « services secrets ivoiriens », au centre de laquelle, « les modalités de la mise en œuvre, dans un délai d’un an, d’un plan de déstabilisation » du pays, les photos d’armes de guerre qui auraient été saisies par les enquêteurs, justifiant le mandat d’arrêt international lancé contre l’ancien président de l’Assemblée nationale, pour tentative de déstabilisation et détournement de deniers publics.
Il est également imputé à Guillaume Soro, la distraction de deniers publics dans une fumeuse opération d’achat d’un domaine à usage d’habitation à Abidjan-Marcory résidentiel, portant sur 1,5 milliard de F Cfa. Une acquisition d’une résidence qui ne figure pas au patrimoine immobilier de l’État depuis 2007 mais occupée par le mis en cause, selon Richard Adou. Une information est ouverte, un mandat d’arrêt lancé et Guillaume Soro encourt une peine d’emprisonnement à vie. Aux yeux de l’officiel américain, toutes ces accusations ne reposent sur rien de crédible. Un soutien important pour l’ancien président de l’Assemblée nationale dans cette guerre, où il risque de laisser ses « plumes ».
Armand B. DEPEYLA
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Armand B. Depeyla
Journaliste Reporter
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