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06 avril 2012 : Le MNLA défie Bamako, proclame son indépendance et crée l’Azawad 

Publié le : 06 avril 2025 par DJOMANDE Aziz

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UN CHEF DU MNLA EN 2012 AU MALI (PH:DR)

L’indépendance était un rêve nécessaire, même éphémère et s’est soldée par 3 mois d’offensive éclair du MNLA en 2012. 60 % de la part du territoire malien était contrôlé par les rebelles à leur apogée. En 2013, l’accord de paix enterre l’indépendance et promeut l’autonomie.

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En avril 2012, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) proclame l’indépendance de l’Azawad, une région du nord Mali peuplée majoritairement de Touaregs. « Nous avons brisé les chaînes de l’oppression coloniale malienne », déclare alors Moussa Ag Assarid, porte-parole du mouvement. Cette annonce fait suite à une offensive éclair : en trois mois, le MNLA et ses alliés islamistes prennent le contrôle des villes de Kidal, Gao et Tombouctou, profitant du chaos après le coup d’État contre le président malien Amadou Toumani Touré.   

Le MNLA : Qui sont ces combattants de l’indépendance ? 

Fondé en 2011, le MNLA incarne les revendications historiques des Touaregs, marginalisés par Bamako depuis l’indépendance du Mali en 1960. « Notre combat est celui de la dignité, pas du terrorisme », insiste Bilal Ag Acherif, secrétaire général du mouvement. Leur objectif ? Un État laïc et démocratique sur un territoire grand comme la France. Mais l’alliance avec des groupes jihadistes comme Ansar Dine, qui imposent la charia, entache rapidement leur crédibilité. 

Le 6 avril 2012, le MNLA s’empare de Kidal, puis de Gao et Tombouctou. Face à une armée malienne affaiblie par le putsch, les rebelles contrôlent 60 % du pays. « C’était une libération, enfin ! », se souvient un habitant de Gao. Mais la liesse est de courte durée : les islamistes, mieux armés, évincèrent rapidement le MNLA, imposant un régime de terreur. 

La communauté internationale rejette unanimement la proclamation. L’Union africaine parle d’« acte nul et non avenu », tandis que la France, ex-puissance coloniale, soutient Bamako. Seuls quelques voix isolées, comme celle de l’intellectuel Bernard Lugan, osent défendre « le droit à l’autodétermination des peuples ». Sur le terrain, la population est divisée : « On voulait la paix, pas un nouvel État en guerre », témoigne une enseignante à Tombouctou. 

2013 : L’intervention française et l’effondrement du rêve 

En janvier 2013, l’opération Serval menée par la France chasse les jihadistes du nord Mali. Le MNLA, affaibli, signe un accord de paix avec Bamako en juin 2013, abandonnant l’indépendance pour une autonomie régionale. « Nous avons échangé nos armes contre des promesses », regrette un ancien combattant. Mais les tensions persistent : en 2023, des attaques sporadiques rappellent que la question touarègue reste irrésolue. 

Treize ans après la proclamation, l’Azawad vit sous la tutelle malienne, miné par l’insécurité et les trafics. Le MNLA, divisé, a perdu de son influence. Pourtant, des voix continuent de clamer : « L’Azawad survivra dans nos cœurs ». Pour les jeunes Touaregs, le combat est désormais culturel : « Notre identité ne mourra pas », assure une artiste de Kidal. 



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Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

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