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FILM d'Abidjan 2025 : 7 langues locales à l'affiche pour un cinéma engagé

Publié le : 24 février 2025 par Samuel KADIO

Pour sa première édition, le festival marquera un tournant avec la projection de Kamissa. (DR)

Pour sa première édition, le festival marquera un tournant avec la projection de Kamissa. (DR)

Le Festival International des Langues Maternelles d'Abidjan (FILM d'Abidjan) fera ses grands débuts du 28 février au 8 mars 2025 au Majestic Sofitel Hôtel Ivoire. Porté par l’Acteur et réalisateur Guy Kalou, cet événement inédit entend valoriser les langues africaines à travers le cinéma.

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S'inscrivant entre la Journée internationale de la langue maternelle (21 février) et la Journée mondiale pour la diversité culturelle (21 mai), le FILM d'Abidjan ambitionne de devenir un rendez-vous annuel. Il vise à préserver et promouvoir les langues africaines en favorisant leur usage dans le secteur audiovisuel.

Le cinéma comme outil d’éducation et de sensibilisation

Pour sa première édition, le festival marquera un tournant avec la projection de Kamissa en sept langues locales : Gouro, Baoulé, Agni, Sénoufo, Malinké, Mooré et Bété. Ce projet pionnier entend développer le doublage en langues maternelles, une initiative essentielle pour la transmission et le rayonnement du patrimoine linguistique ivoirien et africain.

« Même si nous avons perdu l’usage quotidien de nos langues, elles restent en nous spirituellement. Il suffit de les pratiquer à nouveau pour qu’elles reviennent naturellement », a déclaré l'Acteur et producteur ivoirien Guy Kalou, lors d’une conférence de presse le 20 février 2025 à la Fondation Amadou Hampâté Bâ.

En plus de sa portée linguistique, Kamissa aborde des thèmes cruciaux tels que la grossesse précoce en milieu scolaire et la violence basée sur le genre. En diffusant ces œuvres en langues locales, le festival souhaite sensibiliser efficacement les populations rurales et renforcer l’impact du message auprès des jeunes générations.

« Nous avons constaté comme tout le monde qu'il y avait un sérieux problème dans la transmission de nos langues de génération en génération. Il fallait agir, et nous pensons qu’en utilisant le cinéma, puissant vecteur d’éducation et de sensibilisation, nous pouvons contribuer à revitaliser ces langues », explique Guy Kalou.

Un levier économique et social

Au-delà du volet culturel, le FILM d'Abidjan se veut également un moteur de développement économique. La promotion des langues locales pourrait générer de nouvelles opportunités d’emploi, notamment dans le doublage de films, la production de contenus audiovisuels et la formation de professionnels.

« La promotion des langues locales peut créer de l’emploi et dynamiser l’économie culturelle », souligne Guy Kalou. « Le doublage de films et la production de contenus en langues locales pourraient générer une économie additionnelle et participer à la lutte contre la pauvreté. »

Le tarif d'accès au festival a été fixé à 10 000 Francs CFA par séance, un prix accessible pour encourager un large public à soutenir cette initiative.

Avec cette première édition, Guy Kalou et son équipe posent les bases d’un projet ambitieux : faire du cinéma un levier pour la préservation des langues africaines et un outil de cohésion sociale en Côte d'Ivoire et au-delà.


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Article rédigé par

Samuel KADIO

Journaliste Reporter

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