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Assemblée Générale de la BAD : Qui prendra les rênes de la Banque africaine de développement ?

Publié le : 26 mai 2025 par DJOMANDE Aziz

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LES CANDIDATS POTENTIELS A LA PRESIDENCE DE LA BAD (PH:DR)

Le jeudi 29 mai, les 81 pays actionnaires de la Banque africaine de développement (BAD) se réuniront à Abidjan pour désigner le successeur du Nigérian Akinwumi Adesina, en poste depuis 2015. Avec 5 profils pour une seule présidence, le vote s’annonce très serré.

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Pour l’emporter, un candidat doit obtenir la majorité auprès des actionnaires africains qui détiennent 60 % du capital ainsi que l’appui des partenaires régionaux et non régionaux. Le soutien du Nigeria et des États-Unis pourrait s’avérer cognitifs. Par ordre alphabétique, voici les cinq candidats en lice, aux parcours et projets variés.

Amadou Hott, l’expérience de la maison

Le Sénégalais Amadou Hott, ancien ministre de l’Économie, connaît bien la BAD. Il y a occupé les postes de vice-président en charge de l’énergie et de l’environnement, puis envoyé spécial pour l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique. Âgé de 52 ans, il souhaite faire de la BAD le moteur du financement des grands projets d’infrastructure. Hott veut favoriser une croissance créatrice d’emplois, notamment pour les jeunes Africains.

Samuel Munzele Maimbo, le régional de la Banque mondiale

Âgé lui aussi de 52 ans, le Zambien Samuel Munzele Maimbo est soutenu par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADEC). Il a passé 23 ans à la Banque mondiale, où il a levé des fonds record pour l’IDA (Association internationale de développement). Il défend une intégration africaine renforcée, avec la suppression des barrières douanières, la promotion de l’agriculture, des industries culturelles et l’inclusion des jeunes et des femmes. Il veut également renforcer l’impact des actions de la BAD.

Sidi Ould Tah, l’ambassadeur des financements arabes

L’économiste mauritanien Sidi Ould Tah, 60 ans, a dirigé pendant une décennie la Banque arabe pour le développement en Afrique (BADEA). Sous son impulsion, les décaissements de la banque ont été multipliés par huit, grâce à l’intérêt croissant des pays du Golfe pour l’Afrique. Son programme repose sur quatre axes : innover financièrement pour mobiliser plus de capitaux, mieux coordonner les institutions africaines, formaliser l’économie informelle pour tirer profit de la croissance démographique, et investir dans les infrastructures pour soutenir l’industrialisation du continent.

Abbas Mahamat Tolli, la stabilité financière

Ancien gouverneur de la Banque centrale des États d’Afrique centrale (BEAC), le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, 53 ans, a renforcé la solidité financière de la zone CEMAC, faisant passer la couverture des importations de 1 à 6 mois. Malgré des critiques sur sa gestion, il veut aujourd’hui orienter la BAD vers cinq priorités : la sécurité alimentaire, les infrastructures, la gouvernance, les énergies renouvelables et le développement des marchés financiers nationaux.

Bajabulile Swazi Tshabalala, la continuité dans l’action

Candidate sud-africaine de 58 ans, Bajabulile Swazi Tshabalala connaît très bien la BAD pour y avoir été vice-présidente pendant six ans jusqu’en 2023. Avant cela, elle a travaillé dans le secteur privé, notamment chez Standard Bank et Old Mutual. Elle s’est illustrée à la BAD en trouvant des solutions innovantes pour accroître le capital de la banque. Son projet, baptisé « Lift Africa », vise à accélérer les stratégies déjà en place, notamment en sollicitant davantage le secteur privé pour la construction des infrastructures. Elle maintient sa candidature pour l’Afrique australe, malgré la présence du candidat zambien.

Le projet « Lift Africa », vise à accélérer les stratégies déjà en place, notamment en sollicitant davantage le secteur privé pour la construction des infrastructures.

À l’approche du vote, les tractations vont bon train et aucune victoire ne semble acquise. Chaque candidat compte sur ses réseaux, son expérience et sa vision pour séduire les actionnaires. La succession d’Adesina reste ouverte et révèle aussi les attentes croissantes vis-à-vis de la BAD, acteur clé du développement africain, dans un contexte de transitions économique, sociale et environnementale.



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Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

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