Commerce régional : Lever les freins logistiques pour nourrir l’Afrique de l’Ouest !

À travers un panel riche et animé, des experts ont débattu autour du thème central : «Valoriser le commerce alimentaire intrarégional : quelles perspectives pour la CEDEAO ? ». Il s’agit d’identifier les blocages logistiques, réglementaires et politiques qui freinent les échanges commerciaux entre pays de la région et proposer des solutions concrètes pour une croissance inclusive.

Des défis logistiques multiples et structurels

Le commerce alimentaire dans l’espace CEDEAO représente à peine 15 % des échanges, bien loin de son potentiel réel. Pourtant, certains progrès sont notables avec des taux avoisinant les 38 %. Mais les défis logistiques restent colossaux. Première entrave : l’état des infrastructures. Routes dégradées, absence de voies ferrées fiables, ports saturés… Autant d’éléments qui compliquent le transport des produits agricoles.

Deuxième obstacle : l’emplacement des zones de production, souvent éloignées des grands axes logistiques, ce qui engendre des surcoûts. Troisième point : l’absence d’harmonisation des règlementations douanières et phytosanitaires entre les pays membres, qui freine la circulation fluide des marchandises.

Face à ces défis, certains opérateurs économiques n’attendent pas que les solutions viennent d’en haut. Présent dans 47 pays, un logisticien du panel a partagé des actions concrètes mises en place. Première réponse : investir directement dans les zones de production. Cela permet de collecter les matières agricoles à la source, de les stocker dans de bonnes conditions et d’optimiser leur acheminement vers les marchés locaux et régionaux.

Deuxième piste : développer des solutions de transport multimodal combinant rail, route, mer et fleuve. L’exemple du train reliant la Côte d’Ivoire au Burkina Faso est cité. Des entrepôts sont installés le long de la voie pour regrouper les produits avant leur expédition vers Abidjan ou d’autres marchés.

Cap sur le cabotage et la conservation intelligente 

Le cabotage régional maritime. Des navires font quotidiennement la liaison entre les grands ports de la côte ouest-africaine. Exemple frappant : des bananes produites en Côte d’Ivoire sont expédiées directement vers Dakar. La logistique ne se limite pas au transport. Le stockage et la conservation des produits agricoles sont également stratégiques.

L’intervenant a cité l’exemple de l’oignon, produit en abondance mais difficile à conserver. Grâce à des équipements adaptés et à une meilleure maîtrise de la saisonnalité, il devient possible de fournir les marchés régionaux sans pertes. Un autre enjeu de taille a été souligné : l’accès à l’information. Beaucoup de PME ignorent encore les dispositifs d’appui disponibles, les normes douanières en vigueur ou les marchés potentiels à explorer.

La CEDEAO travaille à structurer un cadre juridique clair et à diffuser des informations pratiques sur la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux. Il s’agit de mettre à disposition des entreprises les outils pour se développer au-delà des frontières nationales. On trouve souvent plus facilement un produit importé qu’un produit local régional, simplement parce que les informations sur la production locale ne circulent pas.

La Fédération des Chambres de Commerce de l’Afrique de l’Ouest soutient des initiatives concrètes, comme celle d’une start-up béninoise primée à Cotonou pour son système de transport innovant. À travers des solutions locales, agiles et adaptées, ces jeunes entreprises participent à améliorer la fluidité des échanges, tout en répondant à des enjeux d’autonomisation économique.

📍Au cœur du #SARA2025, la #CEDEAO poursuit son engagement pour une agriculture durable.
🔹 Jour 4 | En cours
🎯 Focus : valorisation de la viande & du lait locaux, piliers du secteur de l’élevage en Afrique de l’Ouest.
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— ARAA-CEDEAO (@ARAA_CEDEAO) May 26, 2025