440 zones d’intérêt / 2 194 millions de barils en prévision : La SONIDEP s'installe en niche pétrolière au Niger

Depuis sa création en 1977, la Société Nigérienne de Pétrole occupe une place clé dans le paysage énergétique du Niger. Cette évolution traduit la volonté du Niger de renforcer sa souveraineté énergétique et de tirer pleinement parti de ses ressources. Fondée sous le nom de Société Nigérienne des Produits Pétroliers, la SONIDEP a changé de statut en 2020 pour devenir Société Nigérienne de Pétrole SA. Ce changement, officialisé par le transfert de tutelle du ministère du Commerce à celui des Hydrocarbures, a permis à la société d’étendre ses activités à l’amont pétrolier, jusque-là dévolu à des opérateurs étrangers.

Le virage à 180°

L’année 2024 a permis l’acquisition des blocs Bilma et R567, situés dans le bassin du Tchad, au sud-est du Niger. Ces zones couvrent plus de 30 000 km² et présentent un potentiel prometteur, avec plusieurs campagnes sismiques 2D et 3D réalisées et une soixantaine de forages effectués.

Les réserves initiales estimées sur les blocs R5, R6 et R7 oscillent entre 168 et 2 194 millions de barils, tandis que le secteur Bilma recense plus de 440 zones d’intérêt.

Pour mener à bien ces opérations, la SONIDEP prépare la création d’une filiale spécialisée, ETRAP, qui prendra en charge les activités techniques telles que le forage, la maintenance et le traitement des déchets. L’objectif est de réduire la dépendance aux prestataires étrangers et renforcer les compétences nationales.

Un rôle central dans la distribution et la sécurisation des approvisionnements

Parallèlement à ses ambitions dans l’exploration, la SONIDEP reste le principal fournisseur de produits pétroliers du Niger. Elle assure l’importation, le stockage et la distribution sur l’ensemble du territoire, en s’appuyant notamment sur la Société de raffinage de Zinder (SORAZ). Ses dépôts, répartis dans plusieurs régions, offrent une capacité de stockage proche de 47 000 m³.

La gamme proposée comprend le super sans plomb, le gasoil, le gaz butane (GPL), le kérosène Jet A1, le pétrole lampant et le fuel oil. La SONIDEP veille à garantir la sécurité des stocks et la continuité des approvisionnements, même en période de tensions internationales, un enjeu crucial pour un pays dépendant des importations.

Les projets en cours portent sur l’accélération de la mise en production du bloc Bilma, le développement des travaux sur le bloc R567, ainsi que l’exploration de nouvelles zones au nord de Bilma. Des partenariats sont en discussion pour optimiser ces opérations, et des acquisitions de données géophysiques aéroportées sont envisagées pour valoriser d’autres blocs.

Un levier de souveraineté et de développement national

La SONIDEP incarne la volonté du Niger de maîtriser sa filière pétrolière de bout en bout. En s’engageant dans l’amont, elle franchit une étape majeure vers une souveraineté énergétique renforcée. Ce mouvement accompagne la stratégie nationale portée par les plus hautes autorités, qui ont confié à la société publique un rôle élargi, notamment à travers la signature de contrats de partage de production sur les blocs stratégiques.

Cette dynamique s’accompagne d’initiatives pour renforcer les capacités locales, en particulier via la création d’emplois et la formation technique. Le partenariat signé avec la société algérienne SONATRACH pour la construction d’une raffinerie et d’un complexe pétrochimique à Dosso illustre cette volonté de développement intégré, alliant expertise étrangère et contrôle national.

Le directeur général de la SONIDEP, le colonel Ali Seibou Hassane, souligne l’importance de ces projets pour maximiser les retombées économiques au profit du Niger. En assurant une gestion rigoureuse et transparente, la société publique entend contribuer à la stabilité énergétique et à la croissance durable du pays.

La SONIDEP SA occupe désormais une position centrale dans la stratégie pétrolière du Niger. Elle conjugue maîtrise technique, ambition industrielle et engagement pour la souveraineté énergétique. Alors que le secteur évolue rapidement, la société publique joue un rôle clé pour accompagner le Niger vers une exploitation plus autonome et plus rentable de ses ressources naturelles.

🇳🇪Le Niger décide d’entamer un nouvel épisode avec la #nationalisation de la société des mines de l’aïr #SOMAÏR, filiale d’Orano Mining et première société d’extraction et de traitement de l’uranium depuis 1971 à Arlit. pic.twitter.com/BLBJbKjXue

— Rotab Niger (@ROTABNIGER) June 20, 2025