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Transferts d’argent : Nouvelle taxe étasunienne pour fragiliser les économies africaines

Publié le : 15 juillet 2025 par DJOMANDE Aziz

Selon la Banque mondiale en 2024, 56 milliards de dollars ont été envoyés en Afrique Subsaharienne. 10 milliards venaient des Etats-Unis. Le Nigeria reçoit 5,7 milliards de dollars des Etats-Unis. Les envois d'argent des Etats-Unis représentent environ 20% du PIB au Liberia. Les transferts d'argent depuis les États-Unis vers l'Afrique seront bientôt davantage taxés.

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C'est en tout cas l'une des mesures incluses dans le grand projet de loi de Donald Trump voté en semaine dernière, par le Sénat américain et mesure pénalisante des économies africaines. Une nouvelle mesure adoptée par le Sénat américain prévoit, dès 2026, une taxe de 3,5% sur les transferts d’argent réalisés depuis les États-Unis par des non-citoyens.

Inscrite dans un vaste projet de loi budgétaire porté par l’administration Trump, cette taxe vise à financer le renforcement des contrôles migratoires. Si elle répond à une politique assumée de restriction, elle soulève les inquiétudes des pays africains pour lesquels les transferts de fonds représentent un pilier économique.

Des transferts vitaux pour les économies africaines

Selon la Banque mondiale, les transferts d’argent vers l’Afrique subsaharienne ont dépassé 56 milliards de dollars en 2024. Les États-Unis sont une source majeure, avec environ 10 milliards de dollars envoyés depuis le sol américain. Parmi les pays les plus bénéficiaires figurent le Nigeria, qui reçoit près de 5,7 milliards de dollars, et le Liberia où les transferts représentent environ 20% du produit intérieur brut (PIB). Le Sénégal est également très dépendant de ces flux financiers.

Ces aides financières privées, provenant des diasporas, sont souvent destinées à subvenir aux besoins quotidiens des familles : alimentation, santé, éducation.

La diaspora africaine contribue aussi à la stabilité économique locale, à travers la consommation et des investissements familiaux. Pour de nombreux pays africains, ces fonds sont plus lourds que les investissements étrangers directs ou l’aide publique au développement, faisant des transferts un moteur essentiel.

Une volonté expresse d’étouffer les flux migratoires

La décision américaine accote le durcissement des politiques migratoires. L’administration Trump affirme que la taxe doit servir au financement de la police de l’immigration et à la sécurisation des frontières. Selon l’Associated Press, il s’agit également de décourager l’installation de nouveaux migrants et d’inciter ceux déjà présents à retourner dans leur pays d’origine.

Ce dispositif ne concerne que les non-citoyens. Concrètement, pour un transfert de 100 dollars, il faudra désormais compter sur des frais fixes d’environ 6%, auxquels s’ajouteront ces 3,5% de taxe fédérale. Ce qui porte le coût total à près de 10 dollars par envoi, ce qui pèse lourdement sur des budgets déjà serrés. L’administration américaine ne cache pas son intention de freiner l’immigration via ce prélèvement, au risque de pénaliser lourdement ceux qui soutiennent financièrement leur pays d’origine.


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Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

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