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Grève des dockers au port d’Abidjan / Diaby Alassane (docker) confie : « Il y en a qui n’arrivent pas à gagner...
Publié le : 17 juin 2020 par Eddy BIBI

Certains dockers ont lancé un cri de cœur à l’endroit du gouvernement ivoirien pour l’application du décret numéro 2019/102 du 30 janvier 2019.
« Les dockers réclament l’application de leur décret », a-t-on lu sur une banderole en arrivant, ce mercredi 17 juin 2020, au hall ouest du grand port d’Abidjan-Treichville. Ces dockers portaient des bandeaux rouges, à la tête pour certains et à l’avant-bras pour d’autres. Ils ont exigé la mise en application du décret numéro 2019/102 du 30 janvier 2019 signé par le président ivoirien Alassane Ouattara, et publié au journal télévisé du 21 mai de la même année.
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Ce décret concerne l’amélioration des conditions de vie et de travail des dockers. Il comprend entre autres mesures, l’instauration d’un profil de carrière, d’un fonds de solidarité et d’une assurance maladie obligatoire pour ces travailleurs. Ces derniers ont manifesté leur mécontentement parce qu’ils estiment que le décret aurait dû être appliqué 6 mois après sa publication le 21 mai 2019.
L’un d’entre eux que notre équipe de reportage a rencontré sur place a fait quelques confidences. « Nous savons certes que la Covid-19 est là mais le port fonctionne. Aujourd’hui, les dockers n’arrivent pas à gagner le Smig (Salaire minimum interprofessionnel garanti, ndlr). Il y a des dockers qui n’arrivent pas à gagner 25.000 Fcfa par mois. Il y en a qui dorment au port parce qu’ils n’arrivent pas à payer leur maison. Nous comptons faire la grève jusqu’à obtenir gain de cause », a révélé Diaby Alassane.
Pour sa part, Guigréhi Pierre, porte-parole de la Fédération nationale des dockers de Côte d’Ivoire (Fenad-Ci) s’est prononcé sur la grève, en présence de plusieurs représentants de syndicats membres dont le plus majoritaire du port d’Abidjan, le collectif national pour la défense des droits des dockers (Cndd). Il a fait savoir que la Fenad-Ci n’est pas à l’origine de la manifestation qu’il a qualifiée de simple « mécontentement généralisé ».
Guigréhi Pierre a ajouté qu’après avoir découvert la grève, il a aussitôt eu une rencontre avec le directeur de cabinet du ministère des Transports, Diomandé Hamed. « Le gouvernement nous a donné sa détermination à prendre incessamment un arrêté pour faire appliquer le décret dans les meilleurs délais. Nous sommes en discussion », a signifié le porte-parole de la Fenad-Ci qui a promis calmer les grévistes.
De son côté, leur ministère de tutelle a mis sur pied, depuis le 23 décembre 2019, une commission de facilitation pour rendre applicable le décret. Plusieurs réunions de travail ont déjà eu lieu avec les parties prenantes à partir de janvier 2020.
Pour Joel Broux, Président du conseil d’administration (Pca) du Syndicat patronal des entreprises de manutention des ports d’Abidjan et de San Pedro (Sempa), il ne devrait pas y avoir de mouvements sociaux concernant le décret cité par les dockers. « Il n’y a pas de grève légale sans préavis, sans plateforme de revendication, ni d’interlocuteur. Nous n’avons reçu aucun préavis de grève. Le syndicat majoritaire, Cndd et la Fenad-Ci, sur notre interpellation écrite, ont répondu ne pas être concernés par cette grève. Nous en déduisons que c’est une grève sauvage qui relève d’un certain nombre d’individus », a déclaré Joel Broux.
Celui qui dirige le Sempa depuis le 24 avril 2019 a fait savoir que l’organisation d’une convention est en cours pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des dockers. « Nous avons aujourd’hui, fait 80% du chemin », a précisé Joel Brou.
Eddy BIBI
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Eddy BIBI
Journaliste Reporter
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