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Niger : La Junte de Niamey retire la nationalité à des proches de Bazoum
Publié le : 11 octobre 2024 par DJOMANDE Aziz
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L'EX-PRESIDENT NIGERIEN MOHAMED BAZOUM (PH:DR)
Dans une décision sans précédent, le président Abdourahamane Tiani a retiré la citoyenneté nigérienne à neuf proches de l’ancien président Mohamed Bazoum.
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La mesure radicale a été prise le jeudi 10 octobre 2024, dans un contexte de tensions politiques exacerbées au Niger. Les neuf personnalités visées, toutes considérées comme des opposants à la junte au pouvoir, faisaient partie intégrante de l'entourage de l'ex-président déchu, Mohamed Bazoum lors du coup d’État de juillet 2023.
Rhissa Ag Boula, une figure de résistance
Le retrait de la nationalité s’appuie sur un nouveau fichier recensant les individus accusés de terrorisme ou d’atteinte aux intérêts de l’État. Parmi les figures clés concernées par cette mesure figurent Rhissa Ag Boula, ancien ministre d’État et chef historique des rébellions touarègues, ainsi que les généraux Abou Mahamadou Tarka et Karingama Wali Ibrahim, tous deux anciens hauts responsables sous le régime de Bazoum.
Les accusations portées contre les neuf proches de Mohamed Bazoum sont graves et pourraient avoir des conséquences durables sur l’avenir politique du Niger. La junte, qui a consolidé son pouvoir depuis le coup d’État de 2023, semble déterminée à écarter toutes les voix dissidentes.
Rhissa Ag Boula, personnalité emblématique du Niger, avait rapidement pris position contre la junte après le coup d'État en créant le "Conseil de résistance pour la République". Son objectif : contrer les généraux du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui avaient renversé Mohamed Bazoum. Sa déchéance de nationalité souligne la détermination de la junte à écraser toute forme d’opposition.
Aujourd’hui en exil en France, Rhissa Ag Boula, tout comme les autres personnes concernées, est accusé d’« intelligence avec une puissance étrangère », de « trahison » et de « complot ». Ces accusations lourdes sont portées par la gendarmerie nigérienne qui les considère comme « en fuite » et les recherche activement pour leur implication présumée dans une affaire visant à déstabiliser l’État.
Une décision provisoire mais controversée
Le gouvernement nigérien a précisé que cette déchéance de nationalité est temporaire. Cependant, cette mesure, qui n’avait jamais été prise auparavant par un chef d’État nigérien, marque un tournant dans la politique du pays. En effet, même si la junte se défend en invoquant des questions de sécurité nationale, cette décision est perçue par certains comme une manœuvre pour neutraliser toute opposition et renforcer son pouvoir.
Human Rights Watch (HRW) n’a pas tardé à réagir, dénonçant cette initiative comme une entrave flagrante aux droits fondamentaux. L’organisation estime que priver des individus de leur nationalité, même de façon provisoire, constitue une violation de leurs droits et une atteinte grave à la démocratie.
Les accusations portées contre les neuf proches de Mohamed Bazoum sont graves et pourraient avoir des conséquences durables sur l’avenir politique du Niger. La junte, qui a consolidé son pouvoir depuis le coup d’État de 2023, semble déterminée à écarter toutes les voix dissidentes.
Un retrait de la citoyenneté
Le retrait de la citoyenneté est une arme puissante dans cet affrontement politique. Pour les personnalités concernées, exilées à l’étranger, leur avenir semble incertain alors que le gouvernement multiplie les actions pour les neutraliser. En dépit de la controverse, cette décision témoigne de la volonté de la junte de maintenir fermement le contrôle du pays.
#Niger #presse #LaUne
— SaveMySahel (@mnk68636175) October 8, 2024
POLITIQUE:
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PROBABILITÉ D'ATTAQUE À #NIAMEY:
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L'AUTRE FACETTE DU TERRORISME:
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Cette affaire pose également la question de la gestion des crises politiques en Afrique et de l’utilisation de mesures extrêmes pour étouffer les oppositions. L’exemple du Niger pourrait faire jurisprudence sur le continent, où plusieurs régimes militaires cherchent à renforcer leur emprise face à des contestations croissantes.
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DJOMANDE Aziz
Journaliste Reporter
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