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Tunisie : Retrait de la Cour africaine, Le régime gêné par les verdicts irréguliers
Publié le : 24 mars 2025 par DJOMANDE Aziz
Le 22 mars 2025, le Réseau tunisien pour les droits et les libertés a commenté la décision de l’État tunisien de se retirer de la compétence de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Une correspondance du ministère des Affaires étrangères, datée du 3 mars 2025, confirme ce retrait, privant les citoyens et associations tunisiennes du droit de saisir directement cette instance régionale.
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«
Revenir sur ces avancées régionales en matière de droits humains constitue
un grave recul. Des générations ont lutté pour ces acquis depuis la Révolution
de 2011 », martèle l’organisation.
La
Cour africaine déboutée par le régime Tunisien
La
Tunisie avait pourtant été pionnière. En 2007, elle ratifie le protocole de la
Cour africaine, puis en 2017, elle accepte que les individus et ONG puissent la
saisir directement. Un mécanisme salué comme un pilier post-Révolution,
permettant de contourner les blocages judiciaires locaux.
Aujourd’hui, ce droit est remis en cause. Le Réseau rappelle que ce mécanisme est conforme à la Charte africaine, ratifiée par la Tunisie en 1983. Les citoyens doivent pouvoir recourir à des instances indépendantes pour obtenir justice.
Ce
retrait n’est pas un hasard. Depuis 2022, la Cour africaine a multiplié les jugements
défavorables à Tunis. En septembre 2022, elle ordonne l’abrogation de décrets
présidentiels jugés liberticides. En octobre 2024, elle suspend la révocation
de 57 magistrats, dénonçant une atteinte à l’indépendance de la justice.
Un
isolement calculé
La
société civile craint un effet domino. Sans accès à la Cour africaine, les
Tunisiens perdent un recours évident face à un système judiciaire national
fragilisé. « C’est une porte qui se ferme pour les victimes de violations »,
regrette Amira Bouraoui, militante.
Les ONG pointent aussi un risque diplomatique. « La Tunisie se marginalise. Comment prétendre défendre les droits humains en Afrique quand on fuit ses engagements ? », interroge le Réseau dans son communiqué.
Pour beaucoup, ce retrait rappelle les méthodes de l’ancien régime. Sous Ben Ali, la Tunisie ignorait les critiques internationales. Aujourd’hui, le gouvernement justifie sa décision par la « souveraineté nationale », mais les militants y voient un retour à l’opacité.
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DJOMANDE Aziz
Journaliste Reporter
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