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Dissolution des 399 Partis au Mali : Toute la classe politique sonne la fin de la récréation

Publié le : 22 avril 2025 par DJOMANDE Aziz

LE GENERAL ASSIMI GOITA PRESIDENT DE LA TRANSITION AU MALI (PH:DR)

LE GENERAL ASSIMI GOITA PRESIDENT DE LA TRANSITION AU MALI (PH:DR)

A travers des actions multiples dont une déclaration conjointe, toute la classe politique malienne est sur le pied de guerre contre la junte militaire en place à Bamako. L’opposition d’hier et la majorité parlent d’une même voix sur le recul démocratique. Dans ce bras de fer lancé contre Assimi Goita et son régime des voix plus autorisées de la société civile adhèrent à cette lutte contre la liberté et la remise en cause des acquis démocratiques de 1991.

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Dissoudre les partis ? Jamais !  Au Mali, la classe politique sonne la révolte contre la junte. De son côté, l’ancien Premier ministre Choguel Maiga va également en guerre contre ses patrons d'hier. Pour cette tentative de dissolution des partis politiques au Mali, toute la classe est mobilisée et sonne la fin de la récréation.

Une opposition unie face à la menace

L'IPAC regroupe des dizaines de formations politiques du pays, dont les plus importantes s’opposent à une possible dissolution des partis. L'Initiative des partis politiques pour la charte (IPAC) voit le jour au Mali. L'IPAC, qui propose de rencontrer le premier ministre, le général Abdoulaye Maïga, demande également au gouvernement de repousser la consultation populaire qui pourrait conduire à la fin des partis, dans ce pays dirigé par une junte militaire.

Au Mali, un front commun s’est formé contre le projet de dissolution des partis politiques envisagé par la junte militaire au pouvoir. Réunis au sein de l’Initiative des partis politiques pour la charte (IPAC), des dizaines de formations – qu’elles soient d’opposition ou issues de la majorité – dénoncent ce qu’elles considèrent comme une attaque directe contre la démocratie malienne.

« Nous allons nous opposer à cela », prévient Alhassane Bah, secrétaire général de la CODEM. Pour lui, l’objectif est clair : défendre l’existence des partis politiques, inscrite dans la Constitution de juillet 2023. L’article 39 stipule en effet que « les partis se forment et exercent librement leurs activités dans les conditions déterminées par la loi ».

Une mobilisation politique et citoyenne

Cette mobilisation dépasse les cercles politiques traditionnels. Des voix de la société civile, des chefs traditionnels, des médias ou encore des organisations citoyennes expriment leur inquiétude face à une consultation populaire initiée par le gouvernement de transition. Cette consultation, censée se dérouler dans tout le pays, dans la diaspora et à Bamako, vise à relire la charte des partis.

Mais pour les membres de l’IPAC, il ne s’agit rien de moins qu’un coup de force anticonstitutionnel. « C’est hasardeux et contraire à nos lois », fustigent-ils dans une déclaration conjointe. L’IPAC a même demandé un report immédiat de cette consultation et sollicité une rencontre avec le Premier ministre, le général Abdoulaye Maïga, pour faire entendre sa voix.

Des leaders politiques vent debout

L’indignation est palpable au sein de la classe politique. Alhassane Bah, très remonté, rappelle que le peuple malien s’était déjà opposé à un régime militaire en 1991. « Ils peuvent marcher sur nos cadavres, mettre qui ils veulent en prison, mais la démocratie est irréversible ! », affirme-t-il avec fermeté. Même ton chez Amadou Koïta, ancien ministre et porte-parole de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta.

Aujourd’hui à la tête du parti PS Yeleen Koura, il juge cette démarche comme une tentative de « liquidation des partis politiques ». Pour lui, la véritable finalité est de prolonger indéfiniment la transition. « Toutes ces manœuvres, c’est pour aller vers une transition sans fin. On a eu 18 mois, 24 mois, un léger report… maintenant, c’est un report sine die. Ce combat, on va le mener ! », martèle-t-il.

La consultation populaire pilotée par le gouvernement abordera plusieurs points sensibles : réduction du nombre de partis, lutte contre le nomadisme politique, rôle du chef de file de l’opposition, et dissolution pure et simple des partis. Elle devrait s’achever le 29 avril prochain, une échéance qui s’annonce explosive. Dans ce contexte tendu, les membres de l’IPAC ont déjà fait savoir qu’ils boycotteraient cette rencontre. Selon eux, elle viole à la fois la Constitution et les conclusions des Assises nationales de la refondation.

Ce bras de fer révèle un malaise profond entre la junte militaire et les forces politiques civiles. Si la transition au Mali a été saluée à ses débuts pour sa volonté affichée de refondation, elle est aujourd’hui accusée de dérive autoritaire. Et la tentative de remise en cause des partis politiques apparaît pour beaucoup comme une ligne rouge à ne pas franchir. La classe politique, unanime cette fois-ci, semble déterminée à « sonner la fin de la récréation ».


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Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

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