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400 vies oubliées dans la forêt de Mayotte : Le camp invisible des migrants africains
Publié le : 24 mai 2025 par DJOMANDE Aziz
À Mayotte, un
campement précaire abrite 400 migrants africains laissés pour compte. Depuis la fin
février, environ 400 migrants originaires d’Afrique des Grands Lacs et
d’Afrique de l’Est majoritairement de la RDC, du Rwanda, du Burundi et de
Somalie – vivent dans un camp de fortune dans la forêt de Tsoundzou 2, au sud
de Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte.
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Sur les 321 000 habitants officiellement recensés en 2024, la moitié seraient des étrangers, dont environ 50 % en situation irrégulière, selon l’INSEE. Au-delà de la misère matérielle, les habitants du camp vivent dans une insécurité permanente. Rackets, agressions, tensions internes, les témoignages sont nombreux. Une enquête a même été ouverte pour viol au sein du camp. « Les Africains ne dorment que d’un œil », confiait une exilée burundaise à InfoMigrants.
Demandeurs d’asile sans solution
Ces exilés ont été déplacés à plusieurs reprises depuis le passage du cyclone Chido en décembre. Après avoir trouvé refuge temporairement dans des collèges transformés en centres d’urgence, ils ont été évacués pour permettre la rentrée scolaire. Un premier camp avait été établi à Tsoundzou, en face d’un centre d’hébergement de l’association Coallia. Ce dernier a été démantelé à la mi-février, forçant les migrants à s’installer dans la forêt actuelle.
La plupart des personnes présentes dans ce camp n’ont pas pu déposer leur demande d’asile en raison du blocage du bureau des étrangers de la préfecture de Mayotte par un collectif citoyen local. D’autres sont en attente d’hébergement ou déjà déboutés du droit d’asile. Même certains réfugiés statutaires ne parviennent pas à quitter l’île, faute de solutions d’insertion, et vivent eux aussi dans une grande précarité.
Sur l’ensemble du territoire mahorais, les dispositifs d’hébergement du 115 aux centres pour demandeurs d’asile sont saturés depuis des mois. Le passage du cyclone a détruit une grande partie des infrastructures disponibles. Malgré tout, les autorités tentent de maintenir les exilés à l’abri, souvent dans des bâtiments très endommagés. La préfecture a dû réquisitionner le village relais de Coallia jusqu’en août 2025 pour y loger davantage de migrants.
Une crise migratoire mal gérée
En visite sur l’île en avril, Emmanuel Macron a reconnu un changement dans les flux migratoires, notamment avec l’arrivée croissante d’exilés du continent africain. En 2024, plus de 2 500 demandes d’asile ont été enregistrées par l’Ofpra à Mayotte, malgré une baisse liée au blocage administratif. Toutefois, cette immigration reste marginale par rapport à celle en provenance des Comores, qui représenterait 97 % des placements en centre de rétention selon le Sénat.
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DJOMANDE Aziz
Journaliste Reporter
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