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Nucléaire iranien : Comment les Etats-Unis soudés à Israël jouent-ils à cache-cache avec l’Iran

Publié le : 12 juin 2025 par DJOMANDE Aziz

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L'AYATOLLAH ALI KHAMENEI (PH:DR)

L'AYATOLLAH ALI KHAMENEI (PH:DR)

Le process avance au goutte-à-goutte. À quelques jours d’un nouveau round de négociations indirectes entre Washington et Téhéran à Mascate, l’Iran a annoncé, ce 12 juin, une série de décisions qui risquent de compliquer davantage le dialogue. Le régime iranien a confirmé le lancement prochain d’un nouveau site d’enrichissement d’uranium dans un lieu tenu secret, tout en promettant une augmentation significative de sa production.

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Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), a précisé que les anciennes centrifugeuses seraient remplacées par des modèles de sixième génération à l’usine de Fordo. Mohammad Eslami, chef de l’OIEA, précise que son pays avait respecté ses engagements vis-à-vis de l’AIEA, tout en reconnaissant avoir mis de côté certaines obligations de l’accord de 2015, abandonné unilatéralement par les États-Unis en 2018.


L’Etat Hébreu a réagi immédiatement, exhortant la communauté internationale à répondre fermement à ce qu’il considère comme une menace directe. La presse américaine évoque même une attaque imminente de l’État hébreu contre les installations nucléaires iraniennes. Le président Donald Trump, de son côté, continue d'appeler à la retenue. Il estime qu’un accord « est proche », tout en concédant qu’une action israélienne reste possible.

La diplomatie nucléaire sur le ring

Le Pentagone a réduit les effectifs de l’ambassade américaine à Bagdad, tandis que Washington a restreint les déplacements de ses personnels en Israël. Le risque de confrontation directe est pris très au sérieux. Téhéran a d’ailleurs menacé de viser les bases militaires américaines dans la région en cas d’attaque israélienne. L’Agence internationale de l’énergie atomique a adopté une résolution en critiquant le non-respect par l’Iran de certaines obligations nucléaires.

L’Iran, par la voix du ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi, a dénoncé un texte « inutilement provocateur » qui, selon lui, ne facilitera pas les négociations à venir. Le cœur du blocage reste l’enrichissement de l’uranium. Washington exige que Téhéran y renonce totalement, l’Iran refuse de céder sur ce point. Pour David Rigoulet-Roze, chercheur spécialiste du Moyen-Orient, « on entre dans la phase la plus sensible des discussions, là où se concentrent les désaccords de fond ».

Des négociations en queue de poisson

Depuis le début du mois de juin, les échanges diplomatiques s’enchaînent à un rythme soutenu. Dimanche 8, Donald Trump a réuni son équipe de sécurité pour discuter du dossier iranien, dans un contexte déjà alourdi par la guerre à Gaza. Le lendemain, il s’entretenait avec Benjamin Netanyahu. Quelques jours plus tard, le président américain évoquait une possible escalade militaire, tout en insistant sur la nécessité de préserver une issue diplomatique.

L’hypothèse d’une action militaire israélienne est probable. Des préparatifs sont en cours depuis plusieurs semaines, selon plusieurs sources. L’État hébreu estime que le moment est venu de frapper l’Iran qui semble isolé et affaibli. Toutefois, une telle opération nécessiterait des moyens considérables, tant sur le plan logistique que stratégique. Rien ne garantit, par ailleurs, que les États-Unis soutiendraient une telle offensive.

Selon la chaîne Al-Arabiya, cette montée de tension serait aussi une stratégie américaine pour obtenir des concessions iraniennes. Des discussions menées en mars entre Donald Trump et le guide suprême Ali Khamenei évoquaient déjà un calendrier de deux mois pour faire avancer les pourparlers. Le sixième cycle débute ce dimanche, les deux parties s’observent, se testent, et continuent de renforcer leurs positions respectives.

En attendant, le général Erik Kurilla, du commandement central américain, a présenté à l’administration une série d’options militaires « en cas d’échec des négociations ». Pour Dan Shapiro, ancien ambassadeur américain en Israël, les évacuations diplomatiques récentes ne sont pas forcément un signe d’action imminente, mais plutôt un moyen de rappeler que Washington est prêt à toute éventualité.


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Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

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