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La Société Générale au Maroc devient Saham Bank : Moulay Elalamy refait ses cartes

Publié le : 18 juin 2025 par DJOMANDE Aziz

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MOULAY HAFID ELALAMY PROPRIETAIRE DE SAHAM BANK MAROC (PH:DR)

MOULAY HAFID ELALAMY PROPRIETAIRE DE SAHAM BANK MAROC (PH:DR)

Après plus de cent ans d’activité dans le Royaume, le groupe bancaire français Société Générale a cédé sa filiale marocaine au conglomérat Saham, dirigé par Moulay Hafid Elalamy. Une opération d’envergure qui redistribue les cartes dans le secteur bancaire national. La transaction avait été annoncée depuis juin 2023, mais elle est devenue officielle, ce mercredi.

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La Société Générale Maroc devient Saham Bank. Ce changement d’identité marque la fin d’un cycle. L’ancienne filiale du groupe français, qui figurait parmi les piliers du secteur bancaire marocain, est désormais entre les mains d’un acteur local. Le montant de l’acquisition dépasse les 745 millions d’euros, selon plusieurs estimations.

De nouvelles opportunités d’affaires à initier

À travers cette opération, le groupe Saham, fondé par Moulay Hafid Elalamy, ajoute une nouvelle branche à ses nombreuses activités. Homme d’affaires influent et ancien ministre de l’Industrie, Elalamy devient ainsi l’un des principaux protagonistes de la scène bancaire marocaine, en mettant la main sur une institution dotée d’un réseau dense et d’un portefeuille de clientèle diversifié.

Cette cession traduit une tendance plus large observée ces dernières années. Plusieurs banques européennes se sont retirées de certains marchés africains pour recentrer leurs activités. Société Générale avait d’ailleurs annoncé un plan global de réorganisation visant à se renforcer sur les marchés européens, jugés prioritaires. Le Maroc ne faisait plus partie des zones stratégiques du groupe, même si son retrait n’a pas été une décision facile à prendre, compte tenu du poids historique de sa filiale locale.

Une filiale bien ancrée dans le paysage national

Implantée au Maroc depuis le début du XXe siècle, la Société Générale y avait bâti une présence solide. Elle faisait partie des trois principales banques à réseau du pays, aux côtés d’Attijariwafa Bank et de la Banque Populaire. Son influence allait au-delà des chiffres : elle occupait une place reconnue dans le financement des entreprises, l’accompagnement des institutions et la bancarisation des particuliers.

Ce positionnement central lui avait permis de nouer des relations durables avec une clientèle variée. Au fil des décennies, la banque avait étoffé son offre de services, tout en adaptant ses outils aux évolutions technologiques et réglementaires du marché local. Pour beaucoup, son nom évoquait une certaine stabilité, adossée à l’image d’un grand groupe international.

Le retrait de la Société Générale ne passe donc pas inaperçu. Il soulève des interrogations sur la place des capitaux étrangers dans l’économie marocaine, notamment dans un secteur aussi stratégique que la banque. Certains observateurs y voient un signal du recentrage progressif du tissu économique autour d’acteurs locaux capables de reprendre le flambeau.

Une nouvelle dynamique pour Saham Bank

Avec cette reprise, le groupe Saham entre dans une nouvelle phase de développement. L’ambition affichée par ses dirigeants est claire : faire de Saham Bank une institution de référence, avec une gouvernance locale et un ancrage national affirmé. Moulay Hafid Elalamy n’est pas un inconnu du monde économique marocain. Son parcours, entre affaires et fonctions ministérielles, témoigne d’une certaine maîtrise des rouages institutionnels et financiers du pays.

En reprenant la Société Générale Maroc, il s’offre une plateforme opérationnelle prête à l’emploi, avec des équipes en place, des infrastructures solides et une notoriété déjà bien installée. La transformation d’une marque historique en une nouvelle entité peut s’avérer délicate, notamment en termes de communication, de culture interne et de fidélisation des clients.

Le groupe Saham devra composer avec cet héritage, tout en imprimant progressivement sa propre orientation. Elle vient renforcer le rôle des capitaux nationaux dans un domaine longtemps marqué par la présence d’acteurs étrangers. Elle pourrait aussi ouvrir la voie à d’autres restructurations dans les mois à venir, à mesure que les équilibres économiques régionaux continuent d’évoluer.


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Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

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