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Togo : Des députés boycottent la plénière à l’Assemblée pour dénoncer le silence face à la répression

Publié le : 01 juillet 2025 par Lexli MILOKO

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DES DÉPUTÉS BOYCOTTENT LA PLÉNIÈRE À L’ASSEMBLÉE (PH:DR)

DES DÉPUTÉS BOYCOTTENT LA PLÉNIÈRE À L’ASSEMBLÉE (PH:DR)

Alors que l’Assemblée nationale togolaise se réunissait lundi 30 juin pour clore sa première session ordinaire de l’année, trois députés de l’opposition ont choisi de ne pas y participer. 

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Un boycott symbolique pour protester contre l’inaction de l’institution face aux manifestations violemment réprimées la semaine dernière, qui auraient fait au moins sept morts selon des sources concordantes.

Une absence assumée pour dénoncer l’inaction parlementaire

Les trois députés absents appartiennent à deux formations d’opposition : la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) et l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI). Dans un communiqué commun, ces partis critiquent ouvertement le silence de l’Assemblée nationale face aux événements récents.

« L’Assemblée nationale, censée être la voix du peuple, a choisi la fuite en avant », affirment-ils, regrettant que l’institution n’ait pris aucune initiative pour traiter de la situation dramatique survenue dans les rues du pays depuis le 6 juin.

Les deux groupes exigent la tenue d’une session extraordinaire pour faire toute la lumière sur les faits. Parmi leurs principales revendications : la libération des personnes arrêtées, l’ouverture d’une enquête indépendante sur les violences, et la défense du droit constitutionnel à manifester.

Une répression sévère dénoncée par l’opposition

Les manifestations des 26, 27 et 28 juin ont été marquées par des tensions dans plusieurs villes du pays, notamment à Lomé. Elles faisaient suite à des appels à la mobilisation contre le régime en place et pour réclamer des réformes politiques. Selon l’opposition et plusieurs organisations de la société civile, ces mouvements ont été sévèrement réprimés, entraînant au moins sept morts et de nombreux blessés.

« L’Assemblée nationale, censée être la voix du peuple, a choisi la fuite en avant », affirment-ils, regrettant que l’institution n’ait pris aucune initiative pour traiter de la situation dramatique survenue dans les rues du pays depuis le 6 juin.

Plusieurs sources évoquent également des arrestations massives, y compris de personnes étrangères, selon le gouvernement, qui les accuse de vouloir semer la confusion et porter atteinte à la stabilité nationale.

Une position tranchée du gouvernement

Du côté du pouvoir, la réaction est tout autre. Dans un communiqué diffusé dimanche 29 juin, le gouvernement qualifie les manifestations de « campagne d’incitation à la violence et à la désobéissance civile ». Il affirme que ces mouvements visent à déstabiliser les institutions et qu’ils ont été organisés sans autorisation, les rendant donc illégaux aux yeux de la loi.

Le gouvernement indique par ailleurs que certaines personnes interpellées sont actuellement poursuivies en flagrant délit, sans donner davantage de précisions. Il souligne que des ressortissants étrangers figureraient parmi les instigateurs.

Enfin, les autorités ont salué le « professionnalisme des forces de sécurité » dans la gestion des événements. Concernant les corps repêchés dans les cours d’eau de Lomé, le gouvernement assure que les examens ont conclu à des cas de noyade, appelant la population à faire preuve de prudence à proximité des plans d’eau.

Un climat politique sous tension

La situation met en évidence le climat politique tendu qui règne au Togo. D’un côté, une opposition de plus en plus critique face à ce qu’elle considère comme un verrouillage démocratique. De l’autre, un gouvernement qui affirme agir dans l’intérêt de la sécurité nationale et qui rejette toute critique comme une tentative de déstabilisation.

L’absence des députés d’opposition à la séance du 30 juin est un signal fort, qui montre une fracture croissante entre les institutions et une partie de la classe politique. Mais elle souligne aussi l’urgence, pour de nombreux citoyens, de voir les institutions jouer pleinement leur rôle de représentation et de contrôle.


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Article rédigé par

Lexli MILOKO

Journaliste Reporter

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