ACCUEIL International

International

Dialoguer ou riposter : Naïm Kassem réaffirme la posture biface du Hezbollah 

Publié le : 06 juillet 2025 par DJOMANDE Aziz

NAIM KASSEM CHEF DU HEZBOLLAH LIBANIAS (PH:DR)

NAIM KASSEM CHEF DU HEZBOLLAH LIBANIAS (PH:DR)

Lors de la commémoration d’Achoura, dimanche 6 juillet 2025, le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem, a tenu un discours ferme face aux pressions internationales, notamment à la feuille de route présentée par l’émissaire américain Thomas Barrack. Ce dernier exige notamment le désarmement du Hezbollah sur tout le territoire libanais dans un délai fixé, une demande à laquelle le mouvement chiite répond par la détermination à ne pas céder.

  • Partagez sur

« Ils nous menacent et nous demandent de capituler, mais nous ne nous rendrons pas », a déclaré Naïm Kassem. « Nous sommes prêts à choisir entre deux voies : la paix, la construction d’un État stable et la coopération, ou la confrontation et le combat. Mais jamais nous ne compromettrons nos droits et notre dignité. » Ces propos interviennent alors que le Liban doit officiellement répondre à la feuille de route américaine, avec l’arrivée de Thomas Barrack à Beyrouth.

La priorité au problème israélien

Le président du Parlement, Nabih Berry, allié du Hezbollah, a souligné que l’époque des armes hors contrôle étatique devait appartenir au passé. Il a également adressé un message clair au Hezbollah : « Si vous ne répondez pas, nous avancerons sans vous. » Le président Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam partagent cette position, cherchant à préserver l’unité nationale.

Naïm Kassem a rappelé que le véritable problème reste Israël et ses violations quotidiennes, et non la résistance libanaise. Il a souligné que le Hezbollah est prêt à respecter la première phase de la résolution 1701 de l’ONU, qui a mis fin au conflit de novembre 2024, avant de s’engager dans une application plus globale.

« Nous faisons preuve de la flexibilité nécessaire, mais nous ne sommes pas concernés par les ultimatums d’Israël et des États-Unis, qui menacent et exigent notre reddition », a-t-il affirmé. « Nous sommes attachés à nos droits et prêts à mourir pour eux si nécessaire. Nous sommes des hommes de terrain », a-t-il insisté, réaffirmant la détermination du mouvement.

Appels à un État fort et à l’unité nationale

Dans le même cadre, l’uléma chiite Ali Fadlallah a dénoncé les conditions imposées par les États-Unis et Israël pour un désarmement du Hezbollah. Lors d’un prêche à Haret Hreik, il a rappelé l’importance de rester fidèle à l’engagement envers le Prophète et Hussein, dont la mort est commémorée à Achoura. « Si le présent n’est pas en notre faveur, l’avenir nous donnera raison face aux tyrans », a-t-il affirmé.

Fadlallah a également appelé à un État fort, exempt de corruption, œuvrant pour tous les citoyens sans distinction. Il a insisté sur la nécessité d’une unité nationale renforcée et sur le développement de liens solides entre les pays arabes et islamiques.

La résistance, un pilier de la souveraineté libanaise

Le mufti jaafarite Ahmad Kabalan, proche du Hezbollah, a rappelé que « le Liban n’a pas de valeur sans sa résistance ». Il a rejeté les garanties proposées par les États-Unis, les qualifiant de mensongères, et dénoncé les atteintes à la souveraineté libanaise. De son côté, Moustapha Fouhani, président du comité exécutif du mouvement chiite Amal, allié du Hezbollah, a réaffirmé l’attachement de son groupe aux sacrifices des martyrs et aux constantes nationales. Il a insisté pour que la reconstruction, notamment dans les zones frontalières, ne soit pas soumise à des conditions politiques contraires à la souveraineté.

Plusieurs voix critiques, notamment parmi les Forces libanaises (FL), ont réagi aux propos de Naïm Kassem. Sur le réseau X, le député Pierre Abou Assi a rappelé que « la guerre et la paix sont l’affaire de tout le peuple libanais à travers ses autorités officielles », soulignant que le Hezbollah avait déjà déclaré unilatéralement la guerre à Israël en octobre 2023. Le député Razi el-Hajj, également des FL, a mis en garde contre les risques encourus par le Liban, estimant que « jouer avec les mots dans la réponse à l’envoyé américain et se diviser les rôles ne profitera à personne ». Il a appelé le gouvernement à se réunir rapidement pour adopter une position claire à transmettre au Parlement, afin d’éviter une nouvelle escalade.


Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de linfodrome.com, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.

Recevez le résumé quotidien de l’info en Côte d’Ivoire

La newsletter est gratuite et vous pouvez vous désinscrire à tout moment ! Profitez du meilleur de Linfodrome dans votre boite mail !

DONNEZ VOTRE AVIS SUR LE SUJET


Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

LINFODROME NE VIT QUE DU SOUTIEN DE SES LECTEURS

Abonnez-vous à partir de 1€ et soutenez le premier quotidien en ligne 100% indépendant, sans financement public ou privé.