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UE–UA : Comment Bruxelles cherche à renforcer son partenariat avec l’Afrique

Publié le : 08 juillet 2025 par DJOMANDE Aziz

Le prochain sommet Union européenne - Union africaine se tiendra fin novembre 2025 à Luanda, en Angola. Ce rendez-vous intervient dans un contexte international marqué par des évolutions majeures, avec le retour de Donald Trump à la présidence américaine, la montée en puissance de la Chine et un activisme renouvelé de la Russie sur le continent africain.

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Trois ans après le sommet de Bruxelles en février 2022, Européens et Africains se retrouvent à Luanda dans un climat où l’Afrique est redevenue un terrain central de compétition géopolitique. La réélection de Donald Trump en novembre 2024 a entraîné un changement notable dans la politique africaine des États-Unis. Le président Etasunien prévoit d’inviter prochainement une dizaine de chefs d’État africains à Washington, dans le but de repositionner l’influence américaine sur le continent.

Dépasser les autres forums africains

Parallèlement, la Chine continue d’étendre sa présence stratégique. Lors du dernier Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), Pékin a annoncé un investissement supplémentaire de 60 milliards de dollars sur trois ans. Ces fonds visent principalement les infrastructures, l’énergie, la santé et la cybersécurité, domaines clés pour le développement africain.

Selon la Banque africaine de développement (BAD), la Chine reste le principal bailleur bilatéral d’infrastructures, avec près de 155 milliards de dollars investis entre 2000 et 2022.

Face à cette concurrence, l’Union européenne peine à traduire ses ambitions en actions concrètes. Depuis 2021, Bruxelles mise sur sa stratégie « Global Gateway », qui se veut une alternative aux Nouvelles routes de la soie chinoises. À ce jour, l’UE a engagé 150 milliards d’euros d’investissements en Afrique d’ici 2030, couvrant des secteurs comme les infrastructures durables, la transition numérique, la santé et les chaînes de valeur vertes.

Des défis pour l’Union européenne

La Commission européenne espère profiter du sommet de Luanda pour relancer la confiance et consolider son ancrage dans des zones stratégiques, notamment en Afrique de l’Ouest, dans la Corne et au Sahel. Toutefois, plusieurs obstacles persistent. La perte d’influence politique, les critiques sur la gestion des flux migratoires et les divergences entre États membres sur la politique extérieure affaiblissent la position de Bruxelles.

L’Afrique attire désormais de nombreux partenaires aux intérêts parfois divergents. Selon la Banque africaine de développement (BAD), la Chine reste le principal bailleur bilatéral d’infrastructures, avec près de 155 milliards de dollars investis entre 2000 et 2022. Ses projets portent sur les chemins de fer, les ports, les réseaux électriques ou encore les barrages. Le dernier plan chinois prévoit aussi un renforcement de l’intégration numérique, avec la création de corridors de données sécurisés et de centres cloud.

Les États-Unis, de leur côté, ont confirmé leur engagement via l’Initiative Prosper Africa, injectant environ 30 milliards de dollars entre 2022 et 2024. Leur action cible l’entrepreneuriat, les PME, les services numériques et les infrastructures énergétiques. La Société américaine de financement du développement international (DFC) est active dans plus de 30 pays africains, avec des projets au Kenya, au Ghana, au Sénégal et en Afrique du Sud.

Bruxelles mise sur la qualité et la durabilité

Face à ces acteurs majeurs, l’Union européenne cherche à se différencier en privilégiant la qualité, la transparence et la durabilité de ses investissements. Le sommet de Luanda devrait permettre à Bruxelles d’annoncer de nouveaux engagements dans des secteurs clés comme l’agriculture résiliente, l’accès à l’énergie propre, la valorisation des chaînes de valeur locales, ainsi que le développement d’infrastructures « vertes » adaptées aux besoins africains.

Ce rendez-vous sera l’occasion pour l’UE de réaffirmer son rôle en Afrique, dans un contexte où la compétition internationale s’intensifie. Si le chemin reste semé d’embûches, Bruxelles entend maintenir son partenariat avec le continent, en misant sur des projets à long terme et un dialogue renforcé avec ses partenaires africains.


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Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

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