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Ce que l’on sait de l’arrestation du web activiste béninois Hugues Comlan Sossoukpè à Abidjan

Publié le : 11 juillet 2025 par DJOMANDE Aziz

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Selon 24 Heures au Bénin, le jeudi 10 juillet 2025, le journaliste et web activiste Hugues Comlan Sossoukpè a été interpellé à Abidjan, en Côte d’Ivoire, avant d’être extradé le même jour vers le Bénin où il est désormais entre les mains des autorités. Les motifs précis de cette arrestation n'ont pas été communiqués. Toutefois, plusieurs accusations pèsent sur lui notamment l'incitation à la rébellion, l'apologie du terrorisme, la diffusion de fausses informations, le harcèlement par voie électronique, entre autres. Ces chefs d’accusation font écho au ton critique et engagé de ses publications sur les réseaux sociaux.

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Depuis plusieurs années, Comlan Sossoukpè s’est imposé comme une voix incassable du journalisme indépendant au Bénin. Son parcours, marqué par l’exil depuis 2019, témoigne des difficultés rencontrées par ceux qui osent dénoncer les abus et les dérives du pouvoir. Son arrestation relance le débat sur la liberté de la presse et la place du journalisme citoyen dans un pays où la critique politique est souvent perçue comme une menace.

Journaliste citoyen et lanceur d’alerte

Né au Bénin, Hugues Comlan Sossoukpè a très tôt choisi de s’engager dans un journalisme d’investigation et de défense des droits humains. Directeur éditorial du site Olofofo, il revendique un journalisme citoyen, centré sur la transparence et la lutte contre la corruption. Ses enquêtes, souvent critiques envers la gouvernance de Patrice Talon, lui ont valu des pressions répétées, l’obligeant à s’exiler au Togo tout en poursuivant ses activités à distance.

Sossoukpè est reconnu pour ses prises de position audacieuses, notamment sur des sujets sensibles comme la sécurité dans le nord du pays, les débats parlementaires ou encore les conditions de détention dénoncées par Amnesty International. Sur les réseaux sociaux, il bénéficie d’une audience importante, où il relaie ses enquêtes et veille au grain sur les questions de justice et de gouvernance.

En octobre 2024, il avait dénoncé un « harcèlement judiciaire » visant ses informateurs, qualifiant les poursuites contre eux d’injustifiées et destinées à « étouffer les voix critiques ». Il appelle régulièrement à la libération de ces personnes, affirmant son engagement à protéger ses sources et à poursuivre son combat pour la liberté d’expression.

Une voix contestée et contestataire

L’activisme de Comlan Hugues Sossoukpè ne laisse pas indifférent. En janvier 2025, le porte-parole du gouvernement béninois avait qualifié ses publications de « déstabilisatrices », soulignant la sensibilité du pouvoir face à ses critiques. Son arrestation à Abidjan et son extradition vers le Bénin en juillet 2025 confirment la détermination des autorités à réprimer ce qui est perçu comme une opposition gênante. Malgré cette pression, le journaliste reste déterminé.

Son combat dépasse la simple dénonciation : il incarne une résistance face à un climat politique jugé de plus en plus restrictif. Pour lui, informer le public est un devoir, et il se présente comme un porte-voix des citoyens en quête de justice et de transparence.

Sur la scène nationale et internationale, Hugues Comlan Sossoukpè a reçu plusieurs distinctions pour son travail. En 2017, il a été récompensé par la Fondation Afrikanew Ubuntu, qui lui a décerné le Prix d’excellence du mérite international pour son rôle de cyber-activiste. Cette distinction saluait son utilisation des médias numériques pour défendre les droits fondamentaux et la liberté d’expression. Plusieurs médias locaux et observateurs le considèrent comme l’un des principaux défenseurs de la liberté de la presse au Bénin. Sa constance dans la dénonciation des atteintes aux droits humains et son engagement pour un journalisme indépendant lui ont valu une audience fidèle, mais aussi de nombreuses inimitiés.


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Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

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