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USA-Afrique : Quand Donald Trump veut encourager le circuit du marché noir (Chron.)

Publié le : 15 juillet 2025 par DJOMANDE Aziz

DONALD TRUMP 47E PRESIDENT DES ETATS-UNIS (PH:DR)

Attroupement des moutons, réaction du berger. Si l’Amérique continue de dresser le rideau de fer contre l’Afrique, Trump 2.0 approuvera sans le savoir le développement des circuits informels pour ravitailler. Les pays du Sud redoutent que les nouvelles charges américaines n’incitent à recourir davantage aux circuits informels, comme le transfert hors système bancaire officiel, ou aux cryptomonnaies, portant ainsi le risque d’augmenter fraudes, arnaques et blanchiment.

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Cela pourrait aussi fragiliser la bancarisation des populations et compliquer le suivi des flux. Les réductions budgétaires multipliées récemment, comme celle de l’aide américaine via l’USAID, aggravent une situation déjà difficile pour des pays fortement tributaires des aides et des envois de leurs diasporas.

L’Afrique, cible verrouillée de l’administration Trump 2.0

Dans ce contexte, imposer une taxe sur ces transferts équivaut pour beaucoup à « taxer l’espoir », car il s’agit souvent de la principale source de revenus pour des familles. Les inquiétudes sont particulièrement vives en Afrique. Le Nigeria, le Liberia ou le Sénégal pourraient voir leurs équilibres économiques fragilisés au moment où ils cherchent à diversifier leurs ressources et à renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs.

Bien que l’Inde, qui reçoit la plus importante part de transferts mondiaux, soit aussi concernée par ce projet, l’Afrique reste particulièrement vulnérable. La mesure instaurerait aux États-Unis la taxe la plus élevée pour les transferts hors frontières, comparée aux autres membres du G7. Pour les diasporas africaines, le coup est dur. Malgré la charge financière, ces envois sont perçus comme indispensables et ne devraient pas diminuer de manière significative.

Ce sont plutôt les modes d’acheminement qui risquent de changer, générant des pertes pour les États africains et augmentant l’exclusion financière.

Il sera essentiel pour les autorités africaines, les organisations internationales et les sociétés de transfert de coopérer afin de limiter les effets négatifs de cette taxe, au risque de voir s’enclencher une spirale contre-productive où les populations les plus fragiles paieraient le prix fort.

Cette nouvelle fiscalité de Donald Trump impose une réflexion sur les liens entre politique migratoire américaine et développement économique africain, en pleine restructuration des flux financiers mondiaux. L’enjeu est désormais de mesurer les impacts concrets de cette mesure sur des millions de familles qui comptent sur les transferts d’argent pour assurer leur quotidien.



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Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

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