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Guinée : Dallein Diallo et Cie allergiques à certains points de la Constitution
Publié le : 16 juillet 2025 par DJOMANDE Aziz

CELLOU DALLEIN DIALLO OPPOSANT GUINEEN EN EXIL A ABIDJAN (PH:DR)
C’est un rejet ferme du projet de Constitution pour Cellou Dallein Diallo. Depuis son exil à Abidjan, l’opposant Guinéen et ancien Premier ministre continue sa manœuvre et presse le pouvoir du CNRD à se réviser. Le 11 juillet 2025, l’ANAD a publié une déclaration vigoureuse contre le projet de nouvelle Constitution dévoilé le 30 juin dernier par les autorités de la transition en Guinée.
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Cellou Dalein Diallo et la coalition politique qui lui est proche, l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD), continuent de faire pression sur le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), au pouvoir à Conakry. Ce texte, que la coalition qualifie de menace pour la stabilité démocratique, foulerait au pied des fondamentaux.
Des articles à révoquer
Au cœur des critiques figure la suppression de l’article 46 de la Charte de la transition, qui interdit formellement au président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, ainsi qu’aux membres du CNRD, de se porter candidats aux élections présidentielles à venir. Pour l’ANAD, cette omission n’est pas un simple oubli, mais une « manœuvre délibérée » ouvrant la voie à une candidature du chef de la junte.
Dans sa déclaration, l’ANAD rappelle que cette modification porte atteinte aux principes énoncés dans la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance adoptée par l’Union africaine, ratifiée par la Guinée. Le texte interdit en effet à tout acteur impliqué dans un changement anticonstitutionnel de prendre part à un scrutin censé restaurer l’ordre démocratique.
Par ailleurs, un autre article contesté, le 74, est perçu comme un "verrou d’impunité", accordant au président une protection contre d’éventuelles poursuites judiciaires, en contradiction avec l’article 160 qui prévoit la création d’une Cour spéciale de justice. L’ANAD exige le rétablissement des articles 46, 55 et 65 de la Charte de transition, la suppression de cet article d’impunité, la limitation du mandat présidentiel à cinq ans et l’obligation pour le chef de l’État de publier ses biens au début et à la fin de son mandat.
Une opposition déterminée face à un projet contesté
La coalition précise qu’en cas de rejet de ces revendications, elle s’engage à « combattre activement » le projet de Constitution, qu’elle estime porter atteinte à la démocratie et à la légitimité de la future gouvernance. Son message interpelle autant les autorités de la transition que la communauté internationale. Sur le front politique, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), parti principal de Cellou Dalein Diallo, connait également des remous. En l’absence d’un congrès prévu, certaines fédérations basées en Afrique préparent une initiative destinée à renouveler leur confiance à leur leader pour un nouveau mandat de cinq ans. Cette démarche, qui vient, selon ses promoteurs, des bases et non de la direction nationale, mobilise plusieurs structures.
D’après des sources proches de l’UFDG, le coordinateur des fédérations d’Afrique a demandé à chaque bureau fédéral de produire un mémo signé par au moins neuf membres, affirmant leur soutien à Dalein Diallo. Ces documents étaient attendus pour le 18 juillet. Contacté, le responsable de la communication de l’UFDG, Souleymane Souza Konaté, a déclaré ne pas être informé de cette démarche. En revanche, le secrétaire fédéral de Gbessia II, Abdoul Salam Sow, a confirmé son existence, précisant que la signature était volontaire. « Celui qui n’est pas d’accord ne signe pas », précise-t-il.
Des voix discordantes au sein de l’UFDG
Mais cette initiative ne fait pas l’unanimité. Joachim Baba Millimono, figure influente de la tendance réformiste au sein du parti, la rejette vivement. Il dénonce une tentative de « verrouillage du débat démocratique » qu’il qualifie d’« incongrue, inadmissible et honteuse ». Pour lui, la démocratie passe par un libre choix effectif, ce qu’il accuse d’être nié dans cette démarche imposée.
Il pointe également un risque de perte d’agrément pour le parti, évoquant une instrumentalisation administrative ou judiciaire pour justifier une « chasse aux sorcières ». Il fait part de sa déception et regrette que Cellou Dalein Diallo se soit pris dans « un engrenage destructeur », qui affecte non seulement sa réputation, mais aussi l’image démocratique qu’il portait.
Ce bras de fer entre la coalition ANAD, inscrite dans un combat contre certains amendements constitutionnels, et les luttes internes à l’UFDG illustrent l’atmosphère politique très tendue en Guinée. L’approche des échéances électorales soulève de nombreuses interrogations sur la capacité des forces en présence à mener un dialogue inclusif et apaisé.
Le général Mamadi Doumbouya, qui dirige la transition depuis le coup d’État de septembre 2021, fait face à un défi majeur pour garantir la crédibilité de cette phase, entre ambitions personnelles et attentes démocratiques. La communauté internationale suit de près ces évolutions, attentive à la stabilité dans ce pays clé de la région ouest-africaine.
Urgent Guinée 🚨🚨🚨🇬🇳 : Les forces vives de la nation rejettent le projet d'adoption d'une nouvelle constitution qu'elles considèrent comme un canal par lequel le général Mamady Doumbouya veut passer pour se maintenir au pouvoir. pic.twitter.com/OriTevqpsv
— Le Liptako Gourma (@LiptakoGourma3) July 14, 2025
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DJOMANDE Aziz
Journaliste Reporter
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