ACCUEIL • International
Zone CFA / CEMAC : Les billets de banque vont-ils changer de coupure avec le nouveau logo ?
Publié le : 17 juillet 2025 par DJOMANDE Aziz

BILLETS DE LA BANQUE CENTRALE DE L'AFRIQUE CENTRALE (PH:DR)
La Banque Centrale de la CEMAC a rajeuni son image numérique et vient de se lancer dans un nouveau derby qui pourraient façonner le billetage. L’histoire de la BEAC, c’est aussi celle d’une monnaie du Franc CFA qui circule aussi bien dans les poches des commerçants de Douala qu’au marché de Libreville ou dans les bureaux de Malabo.
- Partagez sur
Les innovations n’ont pas manqué ces vingt dernières années : nouvelle série de billets en 2004, gamme repensée de pièces en 2006, puis billets sécurisés en 2019 et encore récemment en 2022, confiés à SIPCA, acteur reconnu au plan international. Des critiques s’élèvent parfois sur la solidité ou la durée de vie des petites coupures, mais l’amélioration reste continue.
Les dernières innovations sur les coupures de billet
Avril 2025 a vu paraître une inédite série de pièces baptisée « type 2024 », en réponse à la nécessité de faciliter le paiement en espèces et de moderniser la pratique dans la zone. Il s’agit d’assurer l’accès à la monnaie, tout en conservant des standards internationaux pour lutter contre la contrefaçon et harmoniser l’expérience utilisateur dans les six États membres.
La technologie bimétallique, déjà adoptée pour certaines coupures, sera élargie à d’autres, offrant visibilité, facilité et sécurité lors des transactions quotidiennes. Cette dynamique ne saurait faire oublier le débat toujours vif sur l’avenir du franc CFA.
Les chefs d’État de la CEMAC, réunis à Yaoundé ou à Libreville, ont lancé des pistes : changement de nom de la monnaie, retrait progressif des représentants français dans les organes de la banque centrale, rapatriement des réserves de change. Autant de réformes symboliques et techniques qui témoignent d’une volonté d’ancrage plus affirmé de l’Afrique centrale dans la gestion de ses propres ressources monétaires.
Une nouvelle identité visuelle
À l’occasion de sa session du juillet 2025 à Malabo, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a dévoilé un nouveau logo. Ce choix, aujourd’hui salué par le Conseil d’administration, apparaît comme l’un des signaux d’une institution déterminée à sortir d’une image jugée vieillissante, face aux exigences du numérique et de la communication moderne.
Le nouveau visuel s’articule autour d’un pictogramme or, du monogramme « BEAC » et de la signature complète de la banque centrale. Les iconiques têtes d’élan de Derby, symbole familier aux usagers de la zone CEMAC, restent à l’honneur. Mais « libérées » du cercle et des herbes qui les enfermaient, elles se veulent désormais les ambassadrices d’une BEAC ouverte sur le monde.
La BEAC et son rôle central pour l’Union monétaire de l’Afrique centrale
« Il est temps de libérer les élans de derby emprisonnés tous les trois dans un cercle et broutant les herbes durant toutes ces périodes », glisse un membre du conseil. Le choix de la couleur jaune-or, associée à la prospérité, vise à valoriser le rôle fédérateur et la promesse de stabilité monétaire portée par l’institution. À travers cette refonte graphique, la banque centrale de la CEMAC entend renforcer la lisibilité de son image, affirmer son ancrage régional, mais aussi affiner la sécurité de ses supports visuels. Une charte graphique accompagnant ce nouvel emblème viendra prochainement encadrer l’usage des différents éléments visuels.
Le parcours bancaire
Née en 1972 à Brazzaville, la BEAC prend la relève de la BCEAEC (Banque centrale des États de l’Afrique équatoriale et du Cameroun) dans un contexte post-indépendance. Son siège s’installe à Yaoundé en 1977, tout en assurant l’émission et la gestion commune du franc CFA dans six pays : Cameroun, République centrafricaine, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad. Depuis plus de cinquante ans, la BEAC assume des missions fondamentales pour la stabilité monétaire régionale : conduite de la politique monétaire, gestion des réserves de change, régulation des systèmes de paiement ou encore surveillance bancaire.
L’institution a évolué au fil des tensions, des réformes statutaires (1999, puis 2010 pour renforcer son indépendance), et des défis posés par l’environnement international.
La création de la COBAC, bras armé du contrôle bancaire mutualisé au sein de la CEMAC, traduit cette volonté de coordination et d’harmonisation régionale. De même, l’enrichissement régulier de la gamme des billets et pièces s’effectue dans cette logique d’innovation : référencement tactile, sécurité accrue, adaptation aux nouvelles habitudes des usagers.
Une institution à la croisée des chemins
L’adoption de ce nouveau logo s’accompagne d’un discours de transformation : plus qu’une simple question d’image, il s’agit pour la BEAC de porter une vision renouvelée auprès des partenaires, des États et du grand public. À l’heure du numérique, l’identité visuelle est aussi un levier d’influence et d’ancrage, un signal d’ouverture à l’innovation et à la modernité régionale. Derrière la symbolique du pictogramme revisité, se dessinent les défis à venir pour la BEAC : accompagner la diversification des économies, soutenir la stabilité financière dans un monde incertain, et permettre à la CEMAC de mieux s’affirmer sur la scène internationale.
#BurkinaFaso#Secteur_monétaire :
— Obissa Juste Mien🇧🇫 (@JusteMien) July 16, 2025
Pourquoi les billets de 500, 1 000 et 2 000 #FCFA sont plus altérés que ceux de 5 000 et de 10 000 FCFA ?👇👇👇https://t.co/9eWabFM04a pic.twitter.com/p2IyBgbu4X
Si le logo évolue, c’est tout l’appareil monétaire d’Afrique centrale qui cherche à se doter d’outils à la hauteur des ambitions de ses États membres, entre héritage et nouvelles frontières à conquérir. La modernisation visuelle portée à Malabo, ce 10 juillet, ne tient donc pas que du détail esthétique. Elle témoigne d’une banque centrale consciente de ses racines et bien résolue à bâtir avec ses partenaires la trajectoire qui fera de la CEMAC un espace plus visible, plus coordonné, et mieux armé pour les défis à venir.
Recevez le résumé quotidien de l’info en Côte d’Ivoire
La newsletter est gratuite et vous pouvez vous désinscrire à tout moment ! Profitez du meilleur de Linfodrome dans votre boite mail !
DONNEZ VOTRE AVIS SUR LE SUJET

DJOMANDE Aziz
Journaliste Reporter
LINFODROME NE VIT QUE DU SOUTIEN DE SES LECTEURS
Abonnez-vous à partir de 1€ et soutenez le premier quotidien en ligne 100% indépendant, sans financement public ou privé.