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Présidentielle 2025 au Cameroun : Zoom sur les candidats en lice pour le scrutin du 12 octobre
Publié le : 21 juillet 2025 par DJOMANDE Aziz

CANDIDATS DECLARES A LA PRESIDENTIELLE D'OCTOBRE 2025 AU CAMEROUN (PH:DR)
À quelques 12 semaines de la présidentielle camerounaise, prévue le 12 octobre 2025, la scène politique se structure autour de plusieurs candidatures. Après l’ouverture du dépôt des candidatures, différentes formations ainsi que des indépendants affichent leur ambition de succéder ou de défier le président sortant qui engrange un pouvoir de plusieurs décennies.
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Élections Cameroon (Elecam) a récemment mis en ligne la liste électorale provisoire pour la présidentielle d’octobre 2025. Plus de 8 millions de citoyens y sont inscrits, soit une hausse de près de 400 000 électeurs par rapport à 2024. Cette publication vise à répondre aux exigences de transparence soulevées par l’opposition.
Les candidats de la continuité, de l’alternance et du changement
Parmi les candidats déjà déclarés, l’actuel chef de l’État, Paul Biya, domine l’affiche, porté par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Malgré son grand âge et la longévité à la tête du pays, il reste pour ses partisans un pilier de stabilité, tandis que ses opposants dénoncent une scène verrouillée et réclament de profondes réformes démocratiques.
Du côté de l’opposition, plusieurs profils se détachent. Maurice Kamto, cacique du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), s’annonce comme l’un des principaux challengers, durablement bien implanté au niveau urbain et possède la ferveur de sa base, notamment chez les jeunes et les classes moyennes. John Fru Ndi, du Social Democratic Front (SDF), demeure, malgré les années, un symbole de l’alternance.
Espoir de l’opposition lors de la précédente présidentielle, Maurice Kamto est investi par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Or, ce parti n’est pas représenté à l’Assemblée nationale ni dans certains conseils locaux, ce qui soulève un débat sur sa légitimité. En effet, l’article 121 du Code électoral exige qu’un candidat soit investi par un parti disposant de représentants parlementaires ou régionaux. Pour contourner cet obstacle juridique, Kamto s’appuie sur l’Alliance politique pour le changement (APC), une plateforme politique susceptible de le soutenir.
Par ailleurs, des juristes évoquent la présence d’élus ralliés au MRC en cours de mandat, comme Jean Michel Nintcheu. La question reste liée au calendrier électoral, avec le report possible des législatives et municipales, initialement prévues avant la présidentielle. Dans le paysage politique, Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya, présidente de l’Union démocratique camerounaise (UDC), a officialisé sa candidature en février 2025.
Avec un parcours marqué par son engagement depuis le retour au multipartisme en 1991, elle est aussi une élue locale et régionale respectée. Sa candidature traduit la volonté de l’UDC de peser davantage sur la scène nationale.
Plus récemment, fin juin 2025, Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre de la Communication, a annoncé sa candidature sous la bannière du Front national pour le salut du Cameroun (FNSC). À peine quelques jours après, Bello Bouba Maigari, ancien Premier ministre et président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), a également confirmé sa candidature tout en conservant son portefeuille ministériel. Ces candidatures illustrent l’influence des cadres politiques du Nord traditionnellement proches du pouvoir, mais apparue comme contestée en ces temps électoraux.

Le défi des règles électorales et de la participation
Le processus électoral reste conditionné par un calendrier serré et une série de formalités administratives. Les candidats doivent répondre aux exigences de l’organe en charge des élections, Elections Cameroon (ELECAM), qui veille au dépôt des dossiers et à leur conformité. Alors que la Commission électorale promet transparence et équité, des doutes reviennent régulièrement sur l’indépendance de l’instance.
ELECAM serait-elle capable de donner des garanties sur la mise à jour du fichier électoral et sur la capacité à garantir le secret du vote dans toutes les régions, dans un contexte où des foyers de tensions et d’insécurité continue et d’avoir la peau dure, en particulier dans les régions anglophones.
Divers mouvements citoyens et organisations de la société civile se mobilisent pour encourager l’inscription sur les listes et insistent sur la nécessité d’une participation massive, considérée comme levier d’expression de la souveraineté populaire. Les débats autour de la mise en place d’une véritable alternance politique alimentent les conversations dans les médias classiques comme sur les réseaux sociaux.
Clôture des candidatures lundi au Cameroun pour la présidentielle du 12 octobre. Plus de 20 candidats, dont Maurice Kamto, défient Paul Biya, en lice pour un nouveau mandat. pic.twitter.com/7GV08vkcWj
— Le journal Afrique TV5MONDE (@JTAtv5monde) July 20, 2025
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DJOMANDE Aziz
Journaliste Reporter
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