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Israël Guébo veut donner à Abobo un visage plus reluisant par le livre et l’éducation

Publié le : 16 juillet 2021 par Philip Kla

Ph DR

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Président de l'association Génération innovante et initiateur du Centre de lecture et d'éducation sociale (CLES) de Biabou, Israël Guébo veut donner un nouveau visage à la commune d’Abobo. Ce fils d’Abobo à l’initiative d’une plateforme de communication positive autour de cette commune nourrit de grandes ambitions pour les populations et notamment pour les plus jeunes. Il s’est ouvert à Linfodrome au sein de l'Institut Africain des Médias pour dévoiler ses ambitions pour sa commune d’enfance.

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Comment vous vient l'idée de créer un centre de lecture et d'éducation sociale, particulièrement à Abobo ?

L’idée du Centre remonte à 2018. Lorsque nous lançons le priojet « Believe In Abobo ». Une plateforme de communication positive autour de cette commune si chère à mon cœur. Nous avions émis l’idée de construire une bibliothèque quand le temps et les moyens le permettraient. En vrai, je trouve tellement injuste le procès qui est fait à la commune qui m’a vu grandir et dans laquelle j’ai de la famille et de nombreux amis. Il y a une nécessité de contribuer à reconstruire son image en menant des actions positives sur le terrain. Et donc à partir de Juillet 2020 nous avons initié un groupe de discussion mensuel avec des jeunes du quartier Biabou. Tous les deniers dimanches de mois, nous nous réunissions avec une vingtaine d’entre-eux pour débattre et discuter de divers sujets. En septembre, le thème de la discussion était « les jeunes et le livre ». A la fin de la séance nous nous sommes dits : « il faut construire une bibliothèque ici ». L’idée a grandi et elle est devenue au fil du temps un « temple » pour lire mais aussi apprendre et se former. C’est ce qui a donné le Centre de Lecture et d’éducation sociale d’Abobo Biabou.

De l'idée à sa réalisation, quelles ont été les différentes étapes ?

Cela s’est fait en quatre grandes étapes. D’abord, nous nous sommes accordés sur ce que nous voulions. Un bâtiment simple, suffisamment grand pour accueillir une quarantaine de personnes en mode conférence. Ensuite, nous avons pris attache avec un Cabinet qui a fait les plans et les devis. La troisième étape a consisté à mobiliser les fonds. L’association Génération innovante que je préside et qui porte le projet a pu réunir 40% du budget de construction et nous avons bénéficié de l’appui de l’Ambassade de Suisse en Côte d’Ivoire pour financer les 60% restants. La dernière étape a été celle de la construction. Ça a été un travail collaboratif, j’ai failli dire communautaire qui a impliqué les jeunes du quartier. Ils s’y sont engagés bénévolement depuis les travaux de maçonnerie jusqu’à la menuiserie puis l’électricité.

Le CLES est maintenant construit. Comment fonctionne-t-il ? Quelles activités y sont menées ?

Comme son nom l’indique, c’est d’abord un espace où on retrouve des livres, où on apprend à lire. Ensuite, c’est un espace d’apprentissage et de formation. Régulièrement, s’y tiennent différentes activités avec nos partenaires. Notamment la communauté Joomla qui, 2 fois dans le mois, fait des formations pour apprendre à développer un site internet. Il y a aussi la communauté wikipédia Côte d’Ivoire qui tient des sessions de formation pour connaître et comprendre l’encyclopédie en ligne Wikipedia. Je parlerai des Scouts qui s’orientent beaucoup plus sur de l’éducation au civisme. Et puis, il y a des activités de vacances pour occuper les enfants sainement. A partir du mois d’octobre, nous ouvrons la première classe d’alphabétisation pour les petits et grands qui ne savent ni lire, ni écrire.

Justement parlons de « Vacances Saines ». Quel objectif derrière cette initiative ?

L’objectif est simple. Occuper les enfants sainement avec des activités à la fois lucratives et éducatives. Pendant un mois, ils apprendront à lire, à écrire, à dessiner. Il y aura aussi des ateliers de musique, de théâtre, de danse, d’éducation civique, morale et routière, d’informatique et de gestion saine des réseaux sociaux. Depuis le lancement, le lundi 12 juillet 2021, chaque jour au moins 80 enfants s’y rendent pour apprendre. C’est l’occasion pour moi de saluer et remercier tous ces bénévoles qui s’engagent corps et âmes pour suivre et encadrer ces enfants. La tâche n’est pas aisée, mais elle est passionnante et exaltante.

Centre de lecture et d'éducation sociale, groupes de discussion, formations gratuites, initiative Believe in Abobo. Pourquoi croire autant en Abobo ?

Au-delà de mon attachement à cette commune, c’est surtout que Abobo, nous l’espérons en tout cas, serve de projet pilote, de référence. Et que tout ce que nous y faisons soit répliqué par d’autres jeunes dans d’autres villes et commune de la Côte d’Ivoire. C’est aussi un signal fort que nous voulons envoyer à tous ceux qui ne croient plus en la jeunesse en Côte d’Ivoire. Il ne faut pas désespérer. Parce qu’au milieu de la grisaille, il y a des jeunes qui s’engagent pour leur communauté contribuant ainsi au développement du pays. Nous avons tous, chacun dans son domaine, une part à jouer. Nous faisons la nôtre. Nous la faisons à Abobo.


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Article rédigé par

Philip Kla

Journaliste Reporter

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