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Tensions préélectorales en Côte d'Ivoire : des coalitions francophones interpellent le procureur de la CPI

Publié le : 21 avril 2025 par Jean Kelly KOUASSI

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En Côte d’Ivoire, l’atmosphère de tension qui prévaut dans le pays à quelque six mois de la prochaine élection présidentielle inquiète.

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Face à ce contexte préoccupant, les coalitions de l’Afrique francophone pour la Cour pénale internationale (CAF-CPI) appellent, dans une déclaration, le procureur de la CPI à envoyer un signal fort aux acteurs politiques ivoiriens.

Origine des tensions

la déclaration publiée ce lundi 21 avril 2025, cette montée des tensions serait consécutive à la non-inscription de MM. Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, et Guillaume Soro sur la liste électorale, pour des raisons judiciaires, de l’annonce par les partis de l’opposition (PDCI, PPA-CI et FPI) de la suspension de leur participation aux activités de la Commission électorale indépendante (CEI).

A cette situation, s’ajoute les débats houleux sur la question de la nationalité de Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, le principal parti d’opposition. « Aujourd’hui, à environ six mois de la présidentielle, la tension continue de monter, avec des appels aux meurtres, des discours de haine, à connotation “ivoiritaire”, xénophobe, et des violences verbales. », interpellent ces organisations.

Les coalitions pour l’Afrique francophone pour la Cour pénale internationale (CAF-CPI) demandent à M. le procureur de la CPI d’envoyer un signal fort aux acteurs politiques ivoiriens, afin de les dissuader de commettre des crimes

Soulignant que les ivoiriens ont peur et ne veulent pas revivre la crise post-électorale de 2010-2011, qui avait fait plus de 3 000 morts.« Face à cette situation, qui pourrait engendrer des crimes graves, et au regard du fait que la Côte d’Ivoire reste sous enquête de la CPI, les coalitions pour l’Afrique francophone pour la Cour pénale internationale (CAF-CPI) demandent à M. le procureur de la CPI d’envoyer un signal fort aux acteurs politiques ivoiriens, afin de les dissuader de commettre des crimes », ont-ils interpellé le procureur.

Autre doléance

La coalition demande en outre, avec insistance, que les résultats de l’enquête dite « Côte d’Ivoire 2 » soient rendus publics. Cette deuxième phase de l’enquête, ouverte par la CPI pour faire la lumière sur les crimes présumés commis lors de la crise de 2010-2011, demeure à ce jour sans conclusion officielle, suscitant frustration et interrogations au sein de la société civile.

La première phase de cette affaire Côte d’Ivoire devant la Justice internationale a abouti à l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, les deux principaux mis en cause. Au terme d’un procès à nombreux rebondissement qui a duré 7 ans, les deux hommes ont été acquittés en appel après le passage à la barre de 82 témoins à charge.

De retour en Côte d’Ivoire, ils ont tous deux été condamnés pour des affaires en lien avec la crise militaro-politique de 2010-2011. Laurent Gbagbo pour l’affaire du braquage "supposé" de la BCEAO et Charles Blé Goudé condamné pour '"actes de torture, homicides volontaires et viol". Guillaume Soro, également acteur majeur de la crise de 2010-2011 a quant à lui été condamné à la perpétuité pour tentative de destabilisation du régime du président Alassane Ouattara, son ancien allié.

Les tois opposants rejettent le verdict de leur procès et dénoncent une machination politique visant à les exclure du jeu politique en Côte d’Ivoire.   Les nombreux appels visant à leur rétablissement, y compris les décisions de justice émanant de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples semblent pour l’heure se heurter à l’intransigeance des autorités ivoiriennes.

En appelant à une intervention préventive de la justice internationale, la CAF-CPI espère contribuer à l’instauration d’un climat électoral apaisé, dans le respect des droits humains, de l’inclusivité et des normes démocratiques. Alors que le spectre de la violence plane à nouveau sur le pays, cet appel sonne comme une tentative désespérée de prévenir l’irréparable.


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Article rédigé par

Jean Kelly KOUASSI

Journaliste Reporter

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