ADCI : Un an d’éveil citoyen, une semaine pour refonder le pacte démocratique

Placée sous le thème « Confiance, justice et culture démocratique : reconstruire le pacte citoyen en Côte d’Ivoire », cette semaine intervient à un moment charnière, à l’orée d’un nouveau cycle électoral, avec la présidentielle de 2025 en ligne de mire.

Un acte de responsabilité

Dans son adresse inaugurale, Assalé Tiémoko a tenu à clarifier le sens de cette célébration. Il ne s’agit pas, selon lui, d’un exercice d’autosatisfaction, mais d’un acte de responsabilité. « ADCI n’est pas un simple mouvement politique. C’est une réponse. La réponse d’un peuple à la fatigue démocratique, à l’injustice ordinaire, à l’abandon des citoyens », a-t-il lancé, avant de tracer les contours de ce qu’il appelle désormais l’année de la moisson, après une première année de semences d’espérance.

Il a exhorté chaque citoyen à prendre part à l’effort collectif de refondation démocratique, appelant à bâtir une société fondée sur la confiance, la justice et la participation active. Le premier grand rendez-vous de cette semaine a pris la forme d’un panel de haut niveau, réunissant des voix issues du monde académique, politique et des médias.

L’historien Dr Bangali N’Goran, enseignant-chercheur en Histoire des Relations Internationales, a mis en lumière la nécessité de reconstruire le lien civique à travers des institutions capables d’inspirer la confiance, en rendant des décisions perçues comme justes, claires et fondées sur l’intérêt général.

Dans une tonalité complémentaire, Dr Patrice Saraka, Secrétaire général du COJEP, a souligné l’érosion des repères au sein de la jeunesse, souvent confrontée à l’absence d’exemples inspirants et à un profond désengagement des élites. Il a appelé à une réconciliation des citoyens avec leurs institutions, mais aussi avec des valeurs fondamentales comme la bonne gouvernance, le travail et l’exemplarité, tout en encourageant le mouvement ADCI à porter le projet d’une démocratie participative concrète, notamment à travers des assemblées citoyennes.

Ce pays a besoin d’hommes de valeurs et non de chercheurs d’or

Le journaliste et écrivain Jean-Baptiste Akrou a, quant à lui, attiré l’attention sur le décalage entre les apparences de modernisation – souvent visibles à travers les infrastructures – et les failles persistantes de la gouvernance publique, dominée selon lui par des logiques de pouvoir au détriment de l’intérêt général. « Ce pays a besoin d’hommes de valeurs et non de chercheurs d’or », a-t-il martelé, plaidant pour un recentrage des institutions sur leur vocation première : le service public.

La journée du vendredi 13 juin sera dédiée à des ateliers de formation, l’un spécifiquement conçu pour les femmes d’ADCI, et l’autre à l’attention des structures de base du mouvement. Ces sessions visent à renforcer les capacités militantes et à préparer une implication citoyenne structurée dans les débats et échéances à venir, notamment celles de 2025.

Le clou de cette semaine d’engagement aura lieu samedi à la Fondation Félix Houphouët-Boigny, avec un grand rassemblement populaire. Assalé Tiémoko y prononcera le discours de clôture, dans lequel il devrait esquisser la trajectoire future du mouvement, avec en toile de fond une ambition claire : refonder le pacte démocratique ivoirien sur la base de l’exigence citoyenne et de la dignité politique.

Avec Sercom