Evoquant le cas Dogbo Blé, Laurent Gbagbo déclare : " Il est en prison pour rien "

Pour la première fois depuis son retour au bercail, l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, a évoqué publiquement la situation du général Dogbo Blé, l’ancien chef de corps de la garde Républicaine, en détention depuis la fin de la crise militaro-politique de 2010-2011.

Une détention injustifiée

Dans ses propos, l’ex-chef d’État a dénoncé une « détention injustifiée » de l’officier général de l’armée. « N'oubliez jamais qu'il y a le Général Dogbo Blé Brunot qui est en prison. Quand je passais pour le pays Wê, j'ai failli m'arrêter dans son village, mais j'ai dit au chauffeur, continuons. Parce que j'avais peur d'éclater en sanglots », a relaté Laurent Gbagbo.

« Voilà quelqu'un qui est en prison pour rien. Pour rien. Parce qu'il a défendu la République, ce qui est son travail », a déclaré l’ex-président ivoirien.  Brunot Dogbo Blé Bruno, alias « Général courage », ancien chef de corps de la garde républicaine, s’est rendu volontairement aux forces onusiennes au lendemain de la chute de Laurent Gbagbo.  Avec ses hommes, ils avaient opposé une farouche résistance à l’offensive militaire des forces pro-Ouattara, contre le régime contesté du chef de file des refondateurs, pendant la bataille d’Abidjan.

le fond de la question, c'est par qu’il ne soit pas allé faire allégeance au nouveau régime. C'est tout.

 « Il a fait son travail et les militaires ont fait leur travail. Et ici en Côte d'Ivoire, on prend Dogbo blé et on le met en prison. Mais le fond de la question, c'est par qu’il ne soit pas allé faire allégeance au nouveau régime. C'est tout. C'est le fond de la question », juge l’ancien chef de l’État ivoirien et de poursuivre : « Mais Dieu jugera tout ça et nous donnera raison parce que nous avons raison ». 

Accusé d’être impliqué dans le rapt et le meurtre de quatre expatriés le 4 avril 2011 au Novotel d’Abidjan, l’ancien général et ex-chef de la garde républicaine, Brunot Dogbo Blé, a été condamné à 18 ans de prison ferme, de même que deux de ses adjoints, les colonels Jean Aby et Léopold Okou Mody.  Il purge une autre condamnation à perpétuité dans l’affaire relative à l’assassinat de Robert Guéï.