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Restitution de corps de la crise 2010-2011 : des problèmes subsistent, plusieurs organisations montent au créneau
Publié le : 09 mars 2023 par Jean Kelly KOUASSI

Des corps et restes humains de la crise postélectorale de 2010-2011 ont été remis à leurs parents
Les autorités ivoiriennes ont restitué, ce mercredi 8 mars dans la matinée, des corps de victimes de violences commises en mars 2011.
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Pour des organisations de défense des droits de l’homme notamment l’APDH, le MIDH et la COVICI, cette remise symbolique ne doit pas faire oublier qu’aucune des victimes de Duékoué, de Guiglo, de Bloléquin pour les crises subis pendant la crise à la suite de l’amnistie présidentielle de 2018 qui a eu pour effet d’annuler tous les efforts de justice jusque-là entrepris.
Appel au gouvernement
« Un recours pour l’annulation de cette amnistie contraire aux engagement internationaux de la Côte d’Ivoire, demeure toutefois pendant devant le Conseil d’État », rappelle-t-il. Précisant qu’au-delà de la justice, les victimes ont également droit à des réparations ».
« Nos organisations appellent ainsi le gouvernement à reprendre et intensifier le processus de réparations à destination des victimes des crimes les plus graves et à rendre compte de manière transparente du travail d’indemnisation engagé depuis 2015, successivement par la Commission nationale d’indemnisation des victimes (CONARIV), le Programme national de cohésion sociale (PNCS) et les différents ministères concernés », appel ces organisation de la société civile dans le communiqué signé conjointement par la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (Lidho), la Confédération des organisations des victimes des crises ivoiriennes (Covici) et le Mouvement ivoirien des droits humains (Midh).
Un geste aussi symbolique, 12 ans après la crise, aurait certainement mérité un travail de sensibilisation plus important
Ces organisations de défense des droits de l’homme se sont par ailleurs félicités de la décision du gouvernement de restituer ces corps de victimes à leurs familles, une action attendue de longue date. Elles disent toutefois regretter « le peu de concertation et de préparation auprès des différents acteurs impliqués sur le terrain, à commencer par les familles elles-mêmes ».
« Un geste aussi symbolique, 12 ans après la crise, aurait certainement mérité un travail de sensibilisation plus important pour permettre d’en garantir la portée et la bonne réception au sein des familles concernées et de veiller à ce que toutes les personnes touchées puissent effectivement participer aux cérémonies », ont-elle indiqué dans le texte.
Au total, ce sont 47 dépouilles et restes humains de victimes des violences de la crise militaro-politique de 2010-2011, à leurs proches et familles dans les localités de Guiglo, Blolequin et Toulepleu, à l’ouest de la Côte d’Ivoire.
Ces corps avaient été exhumés, pour certains en 2015, puis transférés à Abidjan pour le besoin des enquêtes sur les différents affrontements qui s’étaient produits au moment de la crise post-électorale. Depuis, ces corps étaient conservés à l’Ivoire sépulture (Ivosep) de Treichville. Ils devaient être acheminés par la route. Bien que les rapports d’autopsie n’aient pas été communiqués aux familles de ces victimes, cette restitution est perçue comme un geste permettant « aux habitants de faire le deuil », estime Amadou Coulibaly, le ministre porte-parole du gouvernement.
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Jean Kelly KOUASSI
Journaliste Reporter
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