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Gaoussou Karamoko (DG de la Diaspora) : ‘’la migration est une question majeure pour la Côte d’Ivoire’’

Publié le : 03 juillet 2023 par Adolphe ANGOUA

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Le Directeur général de la Diaspora, Gaoussou Karamoko

Le directeur général de la Diaspora, Gaoussou Karamoko, a abordé, ce lundi 3 juillet 2023, la question de la migration lors de la conférence régionale de clôture sur la coopération régionale des politiques migratoires.

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Quel est l’objectif de cette rencontre ?

Nous sommes dans une cérémonie qui conclut un très grand projet de coopération régionale sur les politiques migratoires. Ce projet a une existence qui a consisté à développer 4 axes stratégiques.

Le premier axe a été le dialogue entre les Etats sur la migration. On sait que l’essence sur la migration intra-africaine. Et cette migration intra-africaine mérite d’être analysée, évaluée dans un dialogue constant avec les différents pays qui sont des partenaires sur ce projet, notamment la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Guinée, le Cameroun et bien d’autres pays.

Le second axe a été d’associer le monde de la recherche aux questions migratoires pour qu’on comprenne davantage les problématiques. Dans son évolution, qu’est-ce que la migration signifie pour nous ? Est-ce que tout le monde voit la migration sous un négatif ou un angle qui a évolué dans le temps ? On prend en compte les nouvelles données qui impliquent cette évolution.

L’autre axe a été de motiver davantage les associations, c’est-à-dire les ONG pour que dans tous les pays africains, cet aspect de la question migratoire soit aussi traité par les ONG et que ce ne soit pas seulement l’affaire des Etats. On a fait une cartographie des ONG de la Côte d’Ivoire comme dans d’autres pays pour voir quelles sont les structures qui travaillent sur la migration. Aujourd’hui, on a une cartographie précise des ONG qui travaillent sur la migration. L’autre axe a été de mettre ces ONG en rapport avec d’autres qui sont dans les Etats africains pour qu’ils partagent leurs expériences de sorte que sur l’ensemble des questions, il n’y ait pas de raté.

Pour avoir une stratégie, il faut dialoguer, il faut partager les expériences

Le dernier élément, c’est l’appui institutionnel des Etats eux-mêmes. On sait aujourd’hui qu’il faut des politiques migratoires dans nos pays. Mais on sait que pour aboutir à une politique migratoire, il faut élaborer des stratégies. Pour avoir une stratégie il faut dialoguer, il faut partager les expériences. On est dans une dynamique d’aboutissement vers une politique migratoire mais qui va être conforme non seulement aux Etats mais qui va prendre en compte les réalités des autres Etats, donc prendre en compte les similarités mais aussi les spécificités de nos Etats pour qu’au bout parcours, tous les aspects soient traités et que rien ne soit négligé. Parce que les acteurs sont multiples, les questions sont multiples et le dialogue est constant et permanent. C’est un peu cela l’enjeu aujourd’hui de ce travail qui a été fait.

Ce bilan va nous permettre d’aboutir à une seconde phase certainement en capitalisant les acquis pour qu’en termes de développement, la diaspora soit un outil de développement. Comment la mobilise, comment on l’intègre dans le dispositif politique, économique. Au-delà de ces dispositifs liés à la diaspora, comment on appréhende la migration elle-même en tant que fait social. Pour tout cela, il faut ce cadre permanent qui se poursuit et qui se consolide. C’est cela aujourd’hui l’objet de la rencontre.

Fondez-vous beaucoup d’espoir ?

Enormément d’espoir ! d’autant plus qu’aujourd’hui, l’Etat de Côte d’Ivoire vient de créer un comité national dédié exclusivement à la migration, logé à la présidence de la République. Cela veut dire l’intérêt qu’on accorde à la question. C’est un enjeu global, mais pour nous Ivoiriens, la migration est une question plus que de sécurité. C’est une question majeure parce que la Côte d’Ivoire est un pays de destination. Mais aujourd’hui tout le monde sait que la Côte d’Ivoire est devenue plus qu’un pays de transit, mais un pays de départ. Comment on régule le flux entre les entrées et les sorties ?


L’autre aspect qu’on peut analyser, la Côte d’Ivoire à l’instar des Etats Unis est un pays qui laisse beaucoup de fonds partir. Parce que les diasporas africaines qui sont ici envoient beaucoup de fonds dans leur pays. Mais quand on compare les fonds qui viennent vers la Côte d’Ivoire à travers sa diaspora, c’est assez minime. Ce n’est même à comparer. Comment on fait pour capitaliser tous ces flux qui s’en vont dans les pays ? Tous ceux qui viennent, c’est la migration de travail. Comment la capitalise-t-on ? Quel bénéfice l’Etat de Côte d’Ivoire en tire ? Il y a énormément de questions à traiter qui ne peuvent pas être traitées de façon isolée. Il faut impliquer tous les acteurs sous régionaux.

D’où cette conférence de clôture du CRPM…

Oui !  On l’a voulue à Abidjan parce que c’est un symbole. Ce programme a été lancé ici à Abidjan en 2021. On a souhaité que la conclusion se fasse ici pour que les autorités ivoiriennes perçoivent bien que ce travail a été fait et qu’on peut en faire.


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Article rédigé par

Adolphe ANGOUA

Journaliste Reporter

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