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Crise à la RTI : Les agents interpellent le président Ouattara, à quelques jours de la CAN 2023
Publié le : 04 janvier 2024 par Samuel KADIO

Les travailleurs de la RTI se tournent vers le Président Alassane Ouattara pour une intervention salvatrice - DR
À quelques jours du coup d'envoi tant attendu de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2023, la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) est plongée dans une crise sans précédent, mettant en lumière des problèmes persistants qui hantent ses travailleurs.
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Une injustice qui n'a que trop duré. Les agents de la RTI, réunis lors d'une assemblée générale à Cocody-Abidjan, le jeudi 30 novembre dernier, avaient soulevé des questions cruciales, notamment le manque d'avancement, les réductions salariales et le non-paiement des sursalaires.
Leur mécontentement ayant atteint un point critique, ils avaient même menacé de déclencher une grève si leurs revendications demeurent sans réponse.
Face à cette situation délicate, le ministre Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement, avait pris la parole, à l'issue du Conseil des ministres du mercredi 6 décembre 2023.
Le ministre de la Communication, et donc ministre de tutelle, a souligné l'impératif pour la Direction générale de la RTI de prendre ses responsabilités et de répondre aux préoccupations légitimes de ses travailleurs, qui risquent d'entrer en grève à un moment crucial, quelques jours seulement avant le début de la CAN 2023.
Une situation paradoxale
Pourtant, depuis ces déclarations, le silence règne. Les travailleurs de la RTI se tournent alors vers le Président Alassane Ouattara, appelant à son intervention salvatrice dans ce qui semble être une impasse institutionnelle.
Leurs revendications portent sur des droits fondamentaux, tels que les avancements et autres avantages, qui demeurent impayés depuis 2015. Une situation paradoxale, car le chef de l'État a affirmé avoir assuré le paiement du minima catégoriel aux travailleurs ivoiriens, une affirmation contredite par les employés de la RTI.
"Qu'est-ce qu'un État de droit ? À mon avis, c’est un État qui veille étroitement sur le respect des droits de chaque citoyen. Or, le Président de la République de Côte d'Ivoire nous dit que sous sa gestion du pouvoir, la Côte d'Ivoire est désormais un pays de droit", écrit un doyen de la chaîne.
Mais, "depuis 2015, poursuit-il, sous la gouvernance du Président Alassane Ouattara, nos droits élémentaires restent impayés sans que cela interpelle ni les institutions dites de bonne gouvernance, ni le Président de la République lui-même".
Des "sommes détournées"
Certains travailleurs, dans des conditions d'anonymat par crainte de représailles, ont révélé un aspect troublant de la situation.
"Le pouvoir demande aux travailleurs de faire grève, prétextant qu'il ne serait pas en mesure de rembourser les sommes détournées par des représentants de l'État à des fins personnelles", confie l'un d'entre eux. Une allégation sérieuse qui jette une lumière crue sur les coulisses de cette crise au sein de la télévision nationale.
Créé le 26 octobre 1962, le Groupe RTI est une société anonyme ivoirienne avec un capital de six milliards de francs CFA.
#LINFODROME_SOCIETE
— linfodrome.com (@Linfodrome) December 1, 2023
CAN 2023 : Les agents menacent de grève. Revendications incluent le manque d'avancement, réductions salariales, et non-paiement des sursalaires. La qualité de la retransmission de la compétition pourrait être compromise. [https://t.co/XYGgtwDOU5]#RTI #Grève pic.twitter.com/GN0FLlVpl7
Cette entité fonctionne en tant qu'organisme public spécialisé dans la conception de contenus radiophoniques et audiovisuels, assurant son financement par le biais de la redevance, de la publicité et des subventions de l'État.
Placée sous la tutelle du ministère de la Communication, la RTI est dotée d'un conseil d'administration. À la tête de cette institution en tant que Directeur général depuis sa nomination en février 2019 se trouve le journaliste Fausséni Dembélé, également connu sous le nom d'Al Séni Dembelé.
Négligence ou mépris ?
Au sein de l’entreprise, cette impasse est interprétée comme une tentative délibérée de mettre sous éteignoir la régularisation des droits des travailleurs de la chaine nationale.
"Depuis la menace de grève, le ministre de tutelle n'a pas pris la peine de recevoir les syndicats en personne, préférant déléguer cette responsabilité à un tiers", s’indigne un agent.
Négligence ou mépris ? Une certitude demeure : les travailleurs ont été laissés sans réponses concrètes à leurs préoccupations légitimes.
Alors que la Côte d'Ivoire s'apprête à accueillir la CAN 2023, la crise à la RTI soulève des questions cruciales sur la gestion des institutions nationales et la protection des droits des travailleurs.
Les yeux restent rivés sur le président Ouattara, attendu au tournant pour apporter des réponses concrètes et restaurer la sérénité au sein de la première chaîne de télévision du pays.
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Samuel KADIO
Journaliste Reporter
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