Scandales Financiers et Corruption : Laurent Gbagbo à Ouattara « voici le médicament »

Dès le début, l'ex-chef de l'État a tenu à souligner qu'il ne cherchait pas à donner des leçons morales à son successeur. Au lieu de cela, il a rappelé son comportement face aux allégations de détournement dans la filière Café-Cacao alors qu'il était encore président de la République de Côte d’Ivoire.

Rappel

"J'ai écrit au Procureur. La lettre existe et elle est sur les journaux, elle est dans les archives de la Présidence. Je lui dis qu'on parle beaucoup de malversations dans la filière café-cacao. Enquêtez pour savoir si c'est vrai ou faux. Mais si vous enquêtez et que vous pensez qu'il y a de quoi poursuivre, alors poursuivez !", a déclaré Laurent Gbagbo.

Il a souligné que cette démarche avait conduit à l’arrestation de plusieurs suspects, notamment des proches qui ont été jugés et reconnus coupables de malversations. "Des gens qui étaient très proches de moi sont allés en prison parce qu'ils n'ont pas fait ce que je leur disais de faire. Ils ont fait ce que leur poche leur disait de faire. Donc, ils sont allés en prison. Je peux rappeler ça à nos amis qui sont au pouvoir aujourd'hui pour leur dire que c'est comme ça qu'on fait", a-t-il fait savoir, exhortant le président Alassane Ouattara à suivre cette voie.

On demande au Procureur de faire son travail et de le faire jusqu'au bout. Sinon, quand on laisse s'installer des rumeurs de détournements ici, de détournements là, ça paralyse l'économie

"On demande au Procureur de faire son travail et de le faire jusqu'au bout. Sinon, quand on laisse s'installer des rumeurs de détournements ici, de détournements là, ça paralyse l'économie", a conseillé Laurent Gbagbo. L'ancien chef de l'État a insisté sur l'importance de la justice pour maintenir un climat économique sain et éviter les rumeurs de corruption qui pourraient paralyser l'économie.

"Il y a moyen de sortir de ces goulags"

"Il y a moyen de sortir de ces goulags de la corruption. La Côte d'Ivoire n'est pas le seul pays où il y a de la corruption. Le seul médicament, c'est de juger les corrompus, les chercher, les trouver, de les laisser s'ils ne sont pas réellement corrompus et de les condamner s'ils sont réellement corrompus. C'est ça qu'il faut faire", a-t-il poursuivi.

En début janvier, la Cour des Comptes a relevé plusieurs anomalies, notamment sur la collecte des taxes sur la délivrance des passeports et cartes d'identité. Ledit rapport a également fait état de l’identification de quatorze projets financés sur dons, d'un montant total de 34 244 907 000 F, qui n'ont connu aucun début d'exécution.