Au RHDP, quand le convoyage de militants aux meetings est remis en question

La ville de Divo a résonné le 29 juin 2024 sous les chants et les acclamations des partisans du Président Alassane Ouattara. Présidée par le Vice-Président de la République, Tiémoko Meyliet Koné, la cérémonie visait à remercier le Président Ouattara pour ses actions de développement dans la région du Lôh-Djiboua.

Nombreuses réalisations

L’évènement, qui a enregistré la présence du Premier ministre Robert Beugré Mambé, ainsi que de nombreux membres du Gouvernement, a été marqué par une mobilisation massive. Des élus, cadres et notabilités des régions du Lôh-Djiboua, de la Nawa, du Guémon, du Goh, de la Marahoué, du Haut-Sassandra et de San Pedro ont en effet répondu à l’appel.

Dans l’attente du récap des allocutions, revenons sur l’arrivée de Monsieur le Vice-President Tiemoko Meyliet KONÉ. pic.twitter.com/RJAVgLPKFl

— Amédé Koffi Kouakou (@AmedeDr) June 29, 2024

Une nouvelle occasion pour le ministre Amédé Koffi Kouakou de mettre en lumière les nombreuses réalisations du chef de l'État dans la région. "Grâce au leadership du président Alassane Ouattara, nous avons vu notre région se développer et prospérer", a-t-il déclaré.

Devant la foule chauffée à blanc, le programme présidentiel d’urgence, mis en œuvre après la visite d’État du Président en septembre 2015 et qui a permis la construction de nombreuses infrastructures à Divo et dans ses environs, a été rappelé. Aussi a été mentionné l'amélioration significative du taux d'électrification, passé de 30 % en 2011 à presque 100 % aujourd'hui.

Une manière de masquer une minorité

Mais le succès apparent de la cérémonie n’a pas empêché des voix discordantes de se faire entendre au sein du parti présidentiel. Sanogo Kakou Serge, militant du RHDP et président de l'Union des Leaders pour la Candidature d'ADO en 2025 (ULC ADO 2025), a publiquement interpellé Amédé Kouakou sur la pertinence de la stratégie de convoyage des foules à cette autre cérémonie d’hommage à Ouattara.

« Bouaké, Sakassou, Bocanda, Toumodi… et autres ne font pas partie de la zone forestière. Organiser un meeting et transporter 70 % des participants, ne nous permet pas de maîtriser notre poids réel dans la région. Je continue à partager l’idée qu’il faut sincèrement repenser en profondeur notre stratégie à l’approche de la présidentielle de 2025 », a-t-il écrit, dans une publication sur Facebook.

Ces déclarations ne sont pas isolées. Elles reflètent une critique récurrente à l’égard du parti au pouvoir, accusé par ses opposants de manipuler l'apparence de son soutien populaire en transportant des militants aux divers événements. La tactique est perçue par certains comme une manière de masquer une minorité réelle et les déclarations de Sanogo Kakou Serge semblent apporter du crédit à ces accusations. Ce qui n’est pas sans créer des remous au sein du parti.

« Une tentative désespérée »

Cette critique interne a en effet suscité une réaction vive de la part d’Awassa Abdul, Vice-Président de l'Union des Jeunes du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (UJ-RHDP). Il a réfuté les accusations, soulignant qu'elles étaient malhonnêtes et visaient directement le Ministre Amédé Kouakou.

« Lorsqu'on se dit militant d'un parti au pouvoir, certaines attitudes sont inacceptables, a déclaré Awassa Abdul. Les attaques répétées contre le Ministre Amédé Kouakou Koffi ne sont qu'une tentative désespérée de discréditer un homme dont le travail et l'engagement ont été salués par le Chef de l'État lui-même. »

Il a ajouté que Sanogo Kakou Serge est connu pour ses antécédents peu glorieux et que ses attaques récurrentes témoignent d'un « manque de formation et de respect pour les valeurs du RHDP ».