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Mortalité maternelle et néonatale en CI: Les signes qui augmentent les risques de complications
Publié le : 25 juillet 2012 par Linfodrome

Dr Ouattara Edith de l' UNFPA, Dr Kouadio Yao Alexis du PNSR/PF, estiment que l'accent doit être mis sur la sensibilisation en vue de réduire les risques de mortalité (photo/ M.A)
La santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant demeure préoccupante pour le gouvernement ivoirien et les partenaires au développement. Parce que, même quand des établissements de santé maternelle existent, les futures mères africaines n’obtiennent pas toujours les soins nécessaires et en temps voulu.
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Bien des raisons justifient cette situation, selon le Dr Kouadio Yao Alexis du Programme national de la santé de la reproduction et de la planification familiale (PNSR/PF). Il a souligné, au cours d'une récente communication, que parfois les femmes enceintes ou les personnes qui les assistent “ne reconnaissent pas les signes de danger et ne sont pas préparées à y faire face.” Ceci aggrave les risques de complications et contribue à des taux de mortalité maternelle et infantile plus élevés ainsi qu’à des handicaps résultant d’accouchements difficiles. Dr Kouadio a cité comme signes de danger, la lenteur dans la prise de décision pendant que la femme enceinte est en travail, et le faible pouvoir de décision des femmes.
A cela s'ajoute la déficience des transports dans certaines localités du pays, le mauvais état des routes, l'insuffisance de moyens de référence adéquats et le faible revenu des ménages. Les autres facteurs découlent de l'insuffisance en personnel , en équipement, en médicaments et consommables ainsi que la faible motivation du personnel.
Le Fonds des nations unies pour la population ( UNFPA) entend apporter sa contribution au renforcement des services de la santé reproductive. Cette organisation internationale a prévu dans son plan d'actions du programme pays 2009-2013, ''un plan intégré de réponse humanitaire et d'appui à l'amélioration des conditions de vie des populations''. Ce programme vise à répondre d'une part à leurs besoins, et d'autre part à la réorganisation et au renforcement des services de santé de la reproduction et de la planification familiale dans les zones non touchées directement par ladite crise.
Ce programme accorde une place de choix à la sensibilisation et à l'information des populations, avec à la clé, l'implication des professionnels des médias. Pour une meilleure maîtrise des questions relatives à la santé de la reproduction par les professionnels des médias, le Réseau des professionnels des médias et des arts engagés dans la lutte contre le Vih-sida et les autres pandémies en Côte d'Ivoire (REPMASCI), a initié un déjeuner-débat le jeudi dernier 19 juillet au plateau, sur ''la problématique Santé de la reproduction ( SR)''.
Les Dr Kouadio Yao Alexis du PNSR/PF et Ouattara Edith de l' UNFPA ont exposé sur les acquis et les nouveaux défis. Les acquis sont matérialisés par la politique nationale de la SR, adoptée en 1996 et renforcée en 2008, l'adoption de la stratégie nationale, la feuille de route pour la réduction de la morbidité et la mortalité maternelle et néonatale. Et cela, selon les principes des OMD déclarés en 2008, les normes et protocole des services de planning familial (PF) et les directives en matière de soins obstétricaux et néonataux d'urgence, de consultations prénatales et post-natales.
Grâce à ces acquis, le nombre des établissements de santé publique communautaire est passé de 1421 en 2007 à 1781 en 2009 , avec la réhabilitation de toutes les structures de santé dans les zones Centre nord ouest (CNO). Dr Kouadio Yao Alexis a également mentionné le renforcement des capacités techniques des structures en zones CNO, du personnel en poste, des capacités de l'Institut national de formation des agents de santé (INFAS), l'augmentation du ratio personnel de santé en fonction du nombre d’habitants et l'approvisionnement en médicaments. Ces efforts se ressentent à travers certains indicateurs de santé.
Par exemple, au niveau de la mortalité maternelle, le taux des naissances vivantes (NV) est passé de 597 pour 100.000 NV en 1998 à 543 pour 100000 NV en 2005 et la mortalité néonatale est chiffrée à 41 décès pour 1000 naissances. La prévalence contraceptive donne pour toutes les méthodes confondues, 4% en 1994, 10% en 1998 et 13% en 2005. En ce qui concerne le suivi de la grossesse, la première consultation néonatale ( CPN1) donne84% en 1999 et 87% en 2005. La quatrième (CPN) passe de 32% en 1994 à 45% en 2005. On assiste a une nette augmentation du taux d'accouchement assisté, qui passe de 56% en 2005 à 69% en 2011.
Malgré ces avancées, les défis en terme de prévention de mortalité maternelle et néonatale sont encore énormes. En effet, selon Dr Ouattara Edith, une grande proportion encore de femmes n'ont aucun contact avec un personnel médico-sanitaire après l'accouchement. Pourtant, les causes majeures des décès maternels sont des pertes de sang, des infections, des avortements pratiqués dans des conditions dangereuses, l'hypertension et l'arrêt du travail pendant l'accouchement. Ces causes peuvent être facilement prévenues et traitées avec les soins et les médicaments. Mais il faut à la base que les populations soient informées sur ces dangers.
Marcelle AKA
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