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71 morts dans trois accidents tragiques, le ministère des Transports dévoile les causes et mesures
Publié le : 23 décembre 2024 par Samuel KADIO

Oumar Sacko entouré du DG de l’OSER et du directeur de la PSSR.
Trois accidents tragiques ont causé 71 morts et 44 blessés en Côte d’Ivoire entre août et décembre 2024. Le ministère des Transports a dévoilé ce jour les causes et annonce des mesures fortes pour renforcer la sécurité routière et prévenir de nouveaux drames.
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Le bilan est lourd et inquiétant. En l’espace de quelques mois, trois accidents tragiques ont coûté la vie à 71 personnes et fait 44 blessés sur les routes ivoiriennes, plongeant le pays dans l’émoi. Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 23 décembre 2024 à la Direction générale du transport terrestre et de la circulation (DGTTC), au 16ᵉ étage de la tour E à Abidjan-Plateau, le directeur général de la DGTTC, M. Oumar Sacko, s’est exprimé au nom du ministre des Transports, Amadou Koné.
Entouré du directeur de l’Office de sécurité routière (OSER), M. Kouakou Étienne, et du commissaire divisionnaire Touré Abdul Kader, directeur de la Police spéciale de sécurité routière (PSSR), M. Sacko a révélé les causes de ces drames, tout en annonçant des mesures fortes pour prévenir de telles tragédies à l’avenir.
De multiples causes pour des drames évitables
Le premier accident, survenu le 8 août 2024 près d’Adzopé, a fait 19 morts et 12 blessés. Une panne sur un minicar, suivie d’un incendie incontrôlable, a été fatale. Le deuxième drame, une collision entre deux véhicules à vive allure, a eu lieu le 10 novembre 2024 sur l’axe Galebré-Gagnoa, causant 23 morts et 9 blessés.
Enfin, le 6 décembre 2024, une collision suivie d’un incendie à Brokoua, sur l’axe Daloa-Issia, a coûté la vie à 29 personnes et blessé 23 autres.

Les constats des autorités sont accablants : surcharge de passagers, état mécanique déplorable des véhicules – certains âgés de plus de 30 ans – et infrastructures routières en mauvais état. « Ces drames mettent en lumière l’impact combiné de la vétusté des véhicules, de l’imprudence des conducteurs et des routes mal entretenues », a déploré M. Sacko.
Un bilan global en demi-teinte et des mesures fermes
Malgré ces récents accidents, la Stratégie nationale de sécurité routière adoptée en 2021 avait permis une réduction significative des accidents. « Entre 2021 et le premier semestre 2024, le nombre d’accidents a baissé de 6 %, les blessés de 14 %, et les décès de 30 % », a rappelé M. Sacko. Cependant, depuis août 2024, une recrudescence des accidents graves remet en question ces progrès.
Face à cette recrudescence, le ministère des Transports a annoncé un renforcement des contrôles et des actions de sensibilisation. Parmi les mesures envisagées, la vidéo-verbalisation, déjà mise en œuvre dans le Grand Abidjan, sera étendue à l’ensemble du pays afin de renforcer la surveillance et la sécurité routière.
Les contrôles routiers seront également intensifiés grâce à des équipes spéciales chargées de vérifier l’état des véhicules ainsi que la validité des permis de conduire. Par ailleurs, une réglementation stricte des minicars de type "Massa" est prévue, avec une possible interdiction de leur utilisation sur de longues distances pour limiter les risques d’accidents.
Enfin, des travaux d’entretien des routes seront menés, incluant l’amélioration de la signalisation, le marquage au sol, l’élagage des abords et la réfection des chaussées dégradées. « Nous ne pouvons plus tolérer que des véhicules en mauvais état continuent de circuler et mettent en danger des vies », a affirmé le commissaire Touré Abdul Kader.
La sécurité des motos en question
Les motocyclettes, responsables de 37 % des décès sur les routes ivoiriennes, restent également au cœur des préoccupations. Le ministère prévoit d’intensifier les contrôles à Abidjan, dans le cadre de l’opération Épervier. « Chaque conducteur doit être formé et équipé pour garantir sa sécurité et celle des autres », a insisté M. Sacko.
Le jeudi 19 décembre 2024, lors de la présentation du bilan annuel des activités de la commission technique spéciale de suspension et de retrait des permis de conduire, le ministre des Transports, Amadou Koné, a d’ailleurs appelle les employeurs de motocyclistes à veiller à ce que leurs employés respectent les règles de sécurité et que leur responsabilité serait désormais engagée au prochain accident de la circulation impliquant leurs employés.
Selon ce bilan, les motos et les tricycles sont impliqués dans 16 % des accidents et les conducteurs de deux-roues sont aussi responsables de 11 % des infractions. Des statistiques qui rappellent l’urgence de renforcer la sécurité routière en Côte d’Ivoire.
« C’est une responsabilité collective qui implique conducteurs, transporteurs, autorités et même entreprises de travaux routiers », a conclu M. Oumar Sacko. Avec un engagement renouvelé et des mesures concrètes, le ministère des Transports espère inverser la tendance et sauver des vies sur les routes du pays.
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Samuel KADIO
Journaliste Reporter
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