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Koulibali Nambé Marc : Un nouveau départ pour la JCI Abidjan Ivoire après la crise
Publié le : 27 février 2025 par Samuel KADIO

Nambé Koulibali Marc, Président exécutif 2025 de la JCI Abidjan Ivoire
La Jeune Chambre Internationale Abidjan Ivoire a officiellement lancé ses activités pour l’année 2025 avec sa Rentrée solennelle locale. Dans un contexte marqué par une crise au sein de la JCI-Côte d’Ivoire, le mandat de son président, Nambé Koulibali Marc, s'annonce sous le signe du rassemblement et du renouveau. Dans cet entretien, il revient sur sa vision, les défis à relever et les actions qu’il compte mener pour renforcer l’unité et l’impact de son organisation.
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Vous venez de prendre officiellement vos fonctions en tant que Président exécutif 2025 de la JCI Abidjan Ivoire. Que ressentez-vous à ce moment clé de votre mandat ?
C’est un immense honneur et une grande responsabilité d’assumer la présidence exécutive de la JCI Abidjan Ivoire en 2025. Ce moment marque non seulement l’aboutissement d’un engagement personnel mais aussi le début d’une année d’actions intenses pour impacter positivement notre communauté. Je ressens de la fierté en voyant l’énergie et la volonté de changement qui animent nos membres, ainsi qu’une détermination profonde à fédérer, inspirer et manager avec bienveillance pour porter haut les ambitions de notre organisation. C’est aussi une invitation à l’humilité, car diriger, c’est avant tout servir et rassembler.
Quels sont les principaux défis que vous anticipez et comment comptez-vous les surmonter ?
Les défis sont nombreux et motivants. Le principal enjeu est de préserver la cohésion et l’engagement de nos membres, désireux de grandir personnellement tout en impactant leur communauté à travers nos projets. Pour y parvenir, nous misons sur un leadership participatif et le renforcement des capacités, afin que chacun puisse s’épanouir et apporter une contribution significative.
Ensuite, l’impact et la pérennité de nos actions seront au cœur de nos préoccupations. Nous devons aller au-delà des initiatives ponctuelles et poser les bases de projets durables, notamment en matière de santé, d’autonomisation économique et de sécurité routière.
Enfin, nous devons renforcer notre visibilité et nos partenariats. Pour cela, nous comptons sur le soutien du Ministère de la Communication et des autres parties prenantes afin d’amplifier notre message et d’attirer plus de ressources pour nos actions.
La JCI est un réseau de jeunes leaders. Selon vous, quelle est sa place aujourd’hui dans le développement de la jeunesse en Côte d'Ivoire ?
La JCI joue un rôle essentiel dans le développement des jeunes en Côte d’Ivoire en leur offrant un cadre structurant pour développer leurs compétences, élargir leur réseau et s’engager activement dans la transformation de la société.
Notre organisation est une véritable école du leadership où les jeunes apprennent à gérer des projets, à prendre des responsabilités et à innover pour apporter des solutions concrètes aux défis sociaux et économiques.
Aujourd’hui plus que jamais, la jeunesse ivoirienne a besoin d’opportunités, de formation et d’un accompagnement adapté. C’est pourquoi notre mandat met un accent particulier sur l’autonomisation économique, le renforcement des capacités et la coopération internationale, afin d’ouvrir des perspectives concrètes pour l’avenir de nos jeunes.
Votre mandat est placé sous le thème "Let’s be different". Que signifie cette vision et comment comptez-vous la concrétiser ?
"Let’s be different" est une invitation à sortir des sentiers battus, à innover et à adopter un leadership inspirant et fédérateur. Être différent, c’est refuser la complaisance, c’est chercher à se surpasser et à impacter autrement.
Nous voulons marquer la différence par notre manière de travailler ensemble, en promouvant un leadership participatif où chaque membre se sent impliqué et valorisé.
Nous souhaitons aussi nous distinguer par l’excellence de nos actions, en mettant en place des projets durables qui laissent une empreinte positive sur la société. Que ce soit dans le domaine de la santé, de l’autonomisation économique, de la sécurité routière ou de la cohésion sociale, notre objectif est de proposer des solutions innovantes et efficaces.
Enfin, cette vision traduit notre volonté de faire rayonner la JCI Abidjan Ivoire au-delà de nos frontières, en renforçant la coopération internationale et en créant des opportunités pour nos membres sur la scène mondiale.
Lors de l’Assemblée Générale élective du 18 janvier 2025, votre nom a été cité dans des incidents liés au scrutin. Que répondez-vous aux accusations portées contre vous ?
Je réfute toute implication dans des actes troublant le bon déroulement du scrutin. Mon objectif a toujours été de garantir un processus électoral transparent et conforme aux textes de notre organisation.
Il est important de rappeler que, selon le processus de vote à la JCI, le Président Exécutif et son Vice-Président doivent voter ensemble, et ce vote doit refléter le choix de l’organisation. Or, lors de cette élection, cet engagement n’a pas été respecté, ce qui a entraîné des tensions. En effet, malgré un consensus trouvé en amont, le vote final ne l’a pas reflété, ce qui a généré incompréhensions et frustrations.
L’altercation observée, notamment la destruction de bulletins, résulte d’un manque de coordination et de respect des engagements pris, mais surtout de la non-implication des acteurs et organes décisionnels de notre organisation. Il est regrettable que mon nom ait été associé à ces incidents alors que mon action a toujours été guidée par la volonté d’assurer une élection équitable et respectueuse des textes.
Plusieurs observateurs dénoncent des tensions et des ingérences extérieures lors de cette élection. Selon vous, que s’est-il réellement passé et quel rôle a joué le ministère de la Jeunesse dans cette crise ?
La crise électorale que nous avons connue est le résultat de profondes divergences internes qui n’ont pas pu être résolues malgré de nombreuses concertations au sein de l’organisation. Plusieurs tentatives de médiation ont été menées en interne, mais elles n’ont malheureusement pas abouti à un consensus, ce qui a conduit certains acteurs à solliciter des recours externes.
Face à cette situation, le ministère de la Jeunesse s’est saisi du dossier afin d’apporter une issue plus structurée et conforme aux principes de bonne gouvernance associative. Son intervention visait à restaurer un climat de confiance et à garantir un processus électoral plus transparent et apaisé. C’est dans ce cadre qu’il a émis une circulaire demandant la reprise des élections le 18 janvier 2025, afin de permettre une résolution équitable de la crise et de préserver l’unité de la JCI-CI.
Comment comptez-vous rétablir l’unité et la cohésion entre les membres de la JCI après ces tensions électorales ?
Notre organisation est forte et résiliente, et nous avons déjà su surmonter cette crise grâce à l’implication active de nos aînés, dont les conseils avisés ont permis d’apaiser les tensions et de remettre notre structure sur de bons rails. Leur engagement, combiné à la volonté des membres, a été un facteur clé pour tourner cette page et avancer vers un avenir plus serein.
Bien entendu, nous continuerons à œuvrer pour une collaboration harmonieuse avec tous, dans un esprit d’ouverture et de travail collectif. Toutefois, il est également essentiel que chacun prenne conscience de sa part de responsabilité. L’unité et la cohésion ne peuvent être durables que si chaque membre adopte une posture constructive et respecte les principes fondamentaux de la JCI.
Nous devons désormais capitaliser sur cette expérience pour renforcer encore davantage notre organisation, en mettant l’accent sur la communication, la transparence et l’implication de tous dans les décisions importantes. C’est ensemble, dans un esprit de responsabilité partagée, que nous bâtirons un cadre solide et pérenne pour la JCI.
Quelles sont les priorités de votre mandat en termes de projets et d’initiatives ?
Nos priorités incluent le dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus, renforcé cette année par l’équipement d’un centre de santé au nord de la Côte d’Ivoire. Nous développons également un projet agro-pastoral pour soutenir l’autonomisation des femmes et financer nos actions. Enfin, la Rencontre internationale de l’amitié et une conférence-débat sur les élections apaisées illustrent notre engagement pour la cohésion régionale et la bonne gouvernance.
Quelle mobilisation des financements et des partenaires ?
Depuis plus de 10 ans, la Fondation BOA nous accompagne, et grâce à la qualité et l’impact de nos projets, elle continue de nous soutenir, notamment à travers le projet Impact Santé, visant à améliorer le plateau technique d’un centre de santé. Nous comptons également renforcer nos partenariats existants, attirer de nouveaux acteurs grâce à la valorisation de nos initiatives, et développer des sources de financement autonomes, notamment via le projet agro-pastoral, pour assurer la pérennité de nos actions.
L’insertion professionnelle des jeunes : quel rôle pour la JCI ?
À la JCI, l’insertion professionnelle passe par le développement des compétences et des opportunités offertes à travers ses quatre aires d’opportunités :
Opportunité individuelle : Grâce aux formations en leadership, gestion d’équipe et prise de parole, les membres acquièrent des compétences essentielles pour réussir dans leur carrière.
Opportunité communautaire : En concevant et en mettant en œuvre des projets d’impact, les jeunes développent un esprit d’initiative et des compétences en gestion de projet.
Opportunité d’affaires : La JCI offre un cadre unique de réseautage avec des entrepreneurs et des professionnels, favorisant les échanges et l’accès à des opportunités économiques.
Opportunité internationale : Les membres participent à des événements mondiaux, élargissant ainsi leur vision et leur réseau à l’international.
Bien que la JCI ne soit pas un organe d’insertion, elle prépare efficacement ses membres à relever les défis du monde professionnel en leur offrant un cadre d’apprentissage unique et des connexions stratégiques.
La JCI doit-elle rester apolitique ou s’impliquer davantage dans les débats de société et la gouvernance ?
La JCI doit rester un mouvement apolitique, garant de son impartialité et de son ouverture à tous. Toutefois, son rôle ne se limite pas à la formation de jeunes leaders ; elle doit aussi être un acteur engagé dans les débats de société et la gouvernance, sans affiliation partisane.
À travers ses aires d’opportunités, la JCI sensibilise sur les enjeux sociaux, conçoit des projets d’impact et contribue aux Objectifs de Développement Durable (ODD). Elle encourage la participation citoyenne et forme des leaders capables d’influencer positivement la société.
Rester apolitique ne signifie pas être silencieux. La JCI doit être une force de proposition en promouvant des valeurs de bonne gouvernance, d’engagement citoyen et de leadership responsable, tout en maintenant son indépendance des partis politiques.
Quel message souhaitez-vous adresser aux membres de la JCI et aux jeunes Ivoiriens qui aspirent à devenir des leaders ?
Chers membres de la JCI et jeunes Ivoiriens, notre génération a une formidable opportunité d’impacter positivement notre société. Le leadership ne se limite pas à occuper une position, il s’exprime à travers l’action, l’engagement et la volonté de transformer son environnement.
À la JCI, nous croyons en la collaboration pour inspirer et au management pour fédérer. Chacun d’entre vous a un rôle à jouer dans la construction d’un avenir meilleur. L’innovation, la solidarité et l’engagement doivent être nos moteurs pour relever les défis de notre temps.
Je vous invite à saisir toutes les opportunités que notre organisation vous offre, à apprendre, à vous surpasser et à bâtir ensemble une société plus juste, plus inclusive et plus prospère. Soyez audacieux, engagez-vous et devenez les leaders de demain !
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Samuel KADIO
Journaliste Reporter
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