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Journée mondiale des réfugiés : Des besoins qui explosent, des financements en chute  libre

Publié le : 20 juin 2025 par Linfodrome CI

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DES REFUGIES (PH:DR)

Ce 20 juin 2025, la Journée mondiale des réfugiés est célébrée dans un contexte d'alerte mondiale. Tandis que les conflits et les catastrophes climatiques se multiplient, poussant des millions de personnes à l'exil, les financements pour l'aide humanitaire, eux, s'effondrent. 

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Loin des discours de solidarité, les chiffres révèlent une réalité brutale. Les réfugiés sont de plus en plus nombreux, mais les moyens pour leur venir en aide s'amenuisent dangereusement.

120 millions de déplacés : un record historique

Jamais le monde n'avait compté autant de personnes déplacées ou réfugiées. Selon les dernières données du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), 120 millions de personnes sont actuellement forcées de quitter leur foyer, soit l'équivalent de la population du Japon.

Les motivations sont nombreuses. Parmi elles, la montée en puissance des conflits, des persécutions et des effets du dérèglement climatique. 

« Ce chiffre est dramatique. C'est un record absolu », alerte Jérôme Bobin, directeur des financements institutionnels chez Handicap International.

Une solidarité à flux tendus

Bien que les besoins augmentent, les financements eux sont en baisse. Selon Jérôme Bobin, l'aide humanitaire a chuté de 10 % en 2024, et les perspectives pour 2025 sont encore plus sombres. La décision des États-Unis qui représentaient à eux seuls 45% de l'aide humanitaire mondiale de réduire drastiquement leur contribution a provoqué un effet domino.

« L'aide humanitaire est la grande perdante des arbitrages budgétaires », déplore Bobin. D'autres grands bailleurs, comme la France, l'Union européenne ou l'Allemagne, annoncent à leur tour des coupes significatives pour 2026 et 2027. 

Le dilemme est cruel. Entre répondre à des besoins internes ou soutenir les efforts humanitaires internationaux, le soutien aux réfugiés passe de plus en plus au second plan.

Une crise mondiale, des foyers critiques en Afrique

Si toute la planète est touchée, certaines régions payaient un tribut plus lourd. En Afrique, la Corne de l'Afrique et l'Afrique de l'Ouest concentrent les principales zones de départ et d'accueil. Les conflits armés au Soudan, au Soudan du Sud, en RDC ou en Somalie, continuent d'alimenter un massif d'exode.

L'Ouganda, avec 1,7 million de réfugiés, est le premier pays d'accueil du continent et le troisième au monde. Grâce à une politique d'intégration saluée par l'ONU, le pays permet aux réfugiés d'avoir accès à l'éducation, aux soins et à la terre. Le Tchad, quant à lui, a vu affluer chaque jour en 2024 environ 3 300 réfugiés soudanais, pour atteindre un total de plus de 1,2 million de personnes.

La région du Sahel connaît également une instabilité croissante : en quatre ans, le nombre de réfugiés y a triplé, passant de 215 000 à 643 000. Fuyant l'insécurité au Mali, au Burkina Faso ou au Niger, beaucoup trouvent refuge en Mauritanie, au Togo ou en Côte d'Ivoire.

Des réfugiés plus jeunes, plus vulnérables

Dans cette crise silencieuse, les enfants représentent plus de la moitié des personnes déplacées. Confrontés à la malnutrition, aux violences ou à l'absence d'éducation, ils sont les premières victimes de l'insuffisance de l'aide humanitaire. Une aide pourtant nécessaire. 67% des réfugiés restent dans des pays voisins, souvent eux-mêmes fragiles, sous pression sécuritaire et budgétaire.

La Journée mondiale des réfugiés 2025 se veut une ode à la solidarité. Mais sur le terrain, cette solidarité est mise à rude épreuve. « Les besoins augmentent, les aides diminuent. On court vers une impasse », prévient Jérôme Bobin. 

Le monde bat un triste record et le soutien aux réfugiés ne peut plus dépendre des bonnes intentions. Il doit redevenir une priorité politique et financière.

Fatima Sawadogo 


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Article rédigé par

Linfodrome CI

Journaliste Stagiaire

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