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Cancer colorectal en Côte d’Ivoire : médias et ONG appelés à sensibiliser partout

Publié le : 09 juillet 2025 par Samuel KADIO

En Côte d’Ivoire, le cancer colorectal gagne du terrain. Une campagne nationale vise à mobiliser médias et ONG pour sensibiliser sur l’importance du dépistage précoce et des gestes de prévention.

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Le cancer colorectal progresse silencieusement en Côte d’Ivoire, se classant désormais au 5ᵉ rang des cancers les plus fréquents dans le pays. Pour enrayer cette évolution inquiétante, le Programme national de lutte contre le cancer (PNLCa) a initié une conférence de sensibilisation, le mardi 8 juillet 2025 à Marcory, à l’attention des médias et des ONG. Objectif : transformer ces acteurs en relais d’information pour toucher le grand public et briser le silence autour de cette maladie encore trop peu connue.

1 057 nouveaux cas et des signes souvent tardifs

Selon les chiffres les plus récents communiqués par le cancérologue Dr Hassan Sangaré, 1 057 nouveaux cas de cancer colorectal ont été enregistrés en 2022. Ce chiffre interpelle, d’autant que la majorité des patients arrivent à l’hôpital à un stade avancé de la maladie.

« Beaucoup consultent trop tard. Pourtant, détecté tôt, ce cancer se soigne bien », alerte Dr Sangaré, qui exerce au CHU de Treichville. Il recommande un dépistage préventif dès 40 ans, voire 35 ans en cas d’antécédents familiaux. L’absence de symptômes au début rend le diagnostic encore plus délicat. « Le cancer colorectal, comme la plupart des cancers solides, est silencieux au départ. Les signes apparaissent souvent quand il est déjà bien installé », précise-t-il.

Face à une maladie dont les facteurs de risque sont en partie évitables, les spécialistes insistent sur la prévention. Une alimentation riche en fruits, légumes, fibres, une activité physique régulière — 30 minutes par jour suffisent —, la réduction de la viande rouge, de l’alcool et du tabac : autant de gestes simples qui peuvent réduire les risques.

« Le mode de vie moderne, avec beaucoup de sédentarité et une alimentation trop grasse, contribue à cette hausse des cas », confirme Dr Sangaré.

Le rôle stratégique des médias et ONG

Pour le Dr Bilé Augustin Kouamé, chef du service de prévention au PNLCa, l’urgence est aussi de mieux informer les populations. D’où la tenue de cette conférence de sensibilisation. « Les ONG sont déjà actives dans la sensibilisation. Mais aujourd’hui, nous intégrons les médias pour porter plus loin le message », a-t-il expliqué.

L’idée est simple : en mobilisant radios, télévisions, journaux et plateformes numériques, ainsi que les organisations de terrain, le ministère de la Santé veut multiplier les canaux d’alerte et faire connaître les méthodes de dépistage existantes.

Côté dépistage, les hôpitaux publics, notamment les CHU, sont désormais équipés pour réaliser des tests de recherche de sang occulte dans les selles (test FIT), première étape avant une éventuelle coloscopie si le résultat est positif.

Cependant, la prise en charge n’est pas encore gratuite, comme l’a rappelé le Dr Bilé Kouamé. « Le programme n’assure pas directement les soins, mais oriente les patients vers les structures qui peuvent les accompagner. L’enjeu est vraiment de prévenir pour éviter les stades avancés. »

La campagne actuelle, menée avec le soutien du partenaire pharmaceutique Roche, se veut le point de départ d’un mouvement national de sensibilisation, dans un contexte où les chiffres sont appelés à grimper avec le vieillissement de la population.

« Le cancer colorectal augmente avec l’âge. Et il faut agir maintenant sur les facteurs modifiables pour freiner cette progression », rappelle encore Dr Kouamé.

Le message central est clair : se faire dépister à temps peut sauver des vies, et chacun, à son niveau — journaliste, militant associatif, citoyen — peut jouer un rôle dans cette lutte contre le cancer colorectal.


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Article rédigé par

Samuel KADIO

Journaliste Reporter

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