Marcory/ Abia Abety (Biétry): Les villageois bloquent le boulevard de Marseille

Une barricade était dressée non loin du Collège Notre dame d’Afrique, et une autre était près du Wafou. Le trafic était donc inexistant. Le visage badigeonné de kaolin, un pagne noué autour de la hanche, et le torse couvert de sous-vêtements, des jeunes poussaient des cris de guerre avec dans leurs mains, des pancartes qui en disaient long sur leur cri du coeur: «Village Abia Abety, Ado au secours», «Ado, sauve-nous»...Après plus d’une heure de négociation avec eux, les autorités policières ont fini par obtenir, vers 9h, la levée des barricades. Cela, après la promesse faite par celles-ci de les écouter, au moment où les agents de la Crs s’apprêtaient à lancer des grenades lacrymogènes. Une fois chez le nouveau chef, Abroh Alain, l’adjoint de celui-ci, Mambou Dakè Ernest, après avoir exposé les faits qui ont conduit à cette situation, a exigé que le préfet d’Abidjan délivre un arrêté de nomination au nouveau chef, le dédommagement du village par le gouvernement pour avoir détruit les bâtisses et les commerces sur le littoral du boulevard de Marseille, les discussions avec le village pour toute occupation du littoral, l’arrêt du dragage de la lagune derrière la Sir, la délivrance d’un document pour attester l’octroi d’une portion de terre pour la relocalisation d’Abia Abéty, à Maffiblé, à Bassam, après le lycée municipal de Gonzagueville. «Le 30 janvier 2016, le doyen du village a désigné Abroh Alain, et le 4 mars, il l’ a présenté au cimetière», a-t-il ajouté avant de souligner que depuis près d’un an, le déguerpissement du littoral fait perdre 8 millions de francs Cfa par mois au village. Le doyen du village Mobio Samuel , âgé de 90 ans, a confirmé ces propos, avant de demander aux autorités de la Police de les aider. Celles-ci ont appelé à la patience, et ont promis de faire leur possible pour apaiser les coeurs.

Dominique FADEGNON

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