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Ecroulement du pont de Dimbokro : De lourdes conséquences économiques pour la Côte d'Ivoire et le Burkina
Publié le : 09 septembre 2016 par Franck Souhoné

Le train n'empruntera pas le pont ferroviaire de Dimbokro de sitôt (Ph : DR)
Les tabloïds ivoiriens, la presse en ligne et les réseaux sociaux ont largement diffusé, mercredi 07 septembre, l'information relative à l'écroulement du pont ferroviaire de Dimbokro, sous le poids d'un train de marchandises de la Sitarail en partance pour le Burkina Faso.
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Des rails se seraient arrachés au moment du passage du train. Un accident pour le moins spectaculaire qui a détruit l'un des symboles de la capitale du N'zi.
Passée l'émotion, il faut tirer les conséquences de ce drame. Inutile de se le cacher, c'est à une véritable catastrophe économique qu'on assiste depuis le mardi 06 septembre dernier, à Dimbokro. Tout le monde sait l'importance de ce pont ferroviaire dans les échanges économiques et commerciales entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso.
En 2015, les échanges globaux entre les deux pays s’élevaient à 231 milliards de Fcfa. Sur la période de 2011 à 2014, ces échanges économiques s'étaient caractérisés par une hausse constante allant de 165 milliards de Fcfa à 290 milliards de Fcfa, avec respectivement 177 milliards de Fcfa en 2012 et 223 milliards de Fcfa en 2013. Malheureusement, le pont de Dimbokro, cette infrastructure économique aussi importante, depuis sa création il y a 110 ans, n'a jamais fait l'objet de réhabilitation. On l'a regardée se dégrader au fil des années, sans jamais songer à la remettre à neuf. Pourtant, aux nombreux sommets ivoiro-burkinabè, la question du chemin de fer reliant les deux pays refait surface. On pinaille un peu sur le sujet, on fait les grands discours et puis plus rien. Le projet est chaque fois relégué au second plan des priorités. Les conséquences de cette chronique négligence sont à présent là. Plus aucun train ne pourra rallier le Burkina Faso et vice versa. Et comme un pont ferroviaire ne se construit pas en une semaine, il y a fort à parier que l'économie de la Côte d'Ivoire et celle du Burkina Faso prendront un coup.
La conséquente immédiate, c'est que les wagons de bétail ne pourront plus approvisionner le marché ivoirien en moutons et bœufs. Les camions seul ne peuvent pas approvisionner le marché ivoirien qui a besoin d'au moins 300.000 bêtes. Selon une source, à 5 jours de la Tabaski, le parc à bétail de Port-Bouët n'est qu'à 5000 bêtes.
Au demeurant, l'écroulement du pont de Dimbokro est un signal fort en direction des décideurs ivoiriens. Il y a en Côte d'Ivoire, de nombreuses infrastructures économiques qui se dégradent de jour en jour et qui tombent en ruine. Le pont de Tiassalé est là pour nous le rappeler. Ce pont reliant la région des Lagunes aux régions de l'ouest du pays se dégrade à vue d'oeil. L'emprunter aujourd'hui donne des frayeurs. Va-t-on attendre que lui aussi s'écroule un jour, sous le poids d'un mastodonde, avant d'agir ? Nous n'osons pas le croire.
Sur l'autoroute du Nord, le pont piéton de Yopougon se dégrade dangereusement. Ce pont, plusieurs fois percuté par des camions poids lourds, menace la vie, aussi bien des automobilistes que des piétons.
Franck SOUHONE
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Franck Souhoné
Journaliste Reporter
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