
Ils sont 1500 agents du ministère de l'Agriculture et développement rural (Minader), qui annoncent un arrêt systématique de travail, mais surtout une descente sur la tutelle à l'immeuble de la Caisse de stabilisation (Caistab) à Abidjan ce mardi 12 juin 2018. Leurs leaders syndicaux, que nous avons reçus dans les locaux de linfodrome.ci, sont très en colère, et surtout déterminés à mener ce mouvement. Stéphane Tersia Tchétcho, le Secrétaire général du Syndicat national des techniciens d' agronomie de Côte d'Ivoire (Synataci) et Adama Koné, son chargé de la documentation, soulignent ne plus vouloir se laisser berner comme ils estiment l'avoir été suite à des négociations qu'il disent avoir entamé, le lundi 4 juin dernier, avec des émissaires du gouvernement, et qui ont abouti à la suspension d'une grève qu'ils venaient d'entamer avec leurs camarades. Laquelle grève avait pour objet de revendiquer deux préoccupations majeures. A savoir la finalisation du projet de décret portant prime d'incitation du personnel du ministère, et le retour au service déconcentré au niveau de certaines activités transférées à des structures sous tutelle.
Suite à une première grève, début septembre 2017, en effet, il brandit un courrier que le ministère de l'Agriculture a transmis à la Fonction publique relativement au mémorandum du Synataci. Une requête qui a eu l'accord, deux semaines après, du Premier ministre Amadaou Gon Coulibaly. En témoigne un autre courrier en date du 20 septembre 2017 du directeur de Cabinet de la Primature demandant au ministre de la Fonction publique de lui faire des propositions pour « l'élargissement du champs d'application du décret2008-29 du 29 février 2008 aux techniciens en agronomie ».
A la cérémonie de présentation des vœux, en janvier 2018, poursuit le leader syndical, le chef du gouvernement ivoirien fera encore la promesse. Mais, celle-ci restera toujours sas suite, mettant ainsi dans une posture inconfortable son bueau syndical. « Nous avons passé tout ce temps jusqu'en juin, à calmer nos camarades. Ce qui a conduit au nouveau mot d'ordre de grève. Au lieu de nous recevoir pour dialoguer, on a appris qu'ils sont en train de prendre des dispositions sécuritaires pour nous mater. Mais, nous n'allons pas réculer », prévient Stéphane Tersia, qui déplore le niveau de salaire de biens de ses camarades et lui, malgré tous les gros efforts qu'ils fournissent dans leurs activités au quotidien. « On ne peut plus continuer à vivre avec de tels niveaux de rémunération », lance-t-il.
F.D.BONY