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Kpo-Kahankro : comment le fétiche mortel a été découvert, les responsables aux mains de la justice
Publié le : 08 février 2023 par Adolphe ANGOUA
L'eau contenue dans le récipient situé sur ce fétiche contient la bactérie responsable de la mort de 16 personnes à Kpo-Kahankro
Un fétiche censé ‘’protéger les populations de Kpo-Kahankro et les amener à être plus prospères’’ a causé la mort de 16 personnes dans ce village situé à 7 kilomètres sur l’axe Bouaké-Djébonoua.
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La sérénité est revenue à Kpo-Kahankro, localité située à 7 kilomètres sur l’axe Bouaké-Djebonoua, après les décès en cascade enregistrés, le vendredi 2 décembre 2022 et tout récemment en janvier 2023. Au total, 16 morts (13 enfants et 3 adultes) et 53 malades ont été enregistrés.
Plusieurs prélèvements ont été faits pour analyse
Dès les premières heures (6 morts en décembre 2022), des recherches ont été entreprises pour trouver l’origine du mal.
Des prélèvements ont été faits sur l’eau de source, l’eau courante et l’eau vendue dans les boutiques du village. Les équipes médicales ont aussi orienté leurs recherches vers la noix de cajou consommée par les tout-petits dans ce village. Mais rien de grave n’est sorti des différentes analyses.
On en était là, quand le jeudi 19 janvier 2023, une deuxième vague de contamination a été signalée dans le village. Cette fois, avec plus de virulence.
Si des équipes médicales sont installées en position avancée à Kpo-Kahankro, le ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba, y a débarqué, le mardi 31 janvier 2023, pour non seulement apporter le soutien du gouvernement aux populations, mais aussi recueillir des informations sur le terrain.

Pendant ce temps, des villageois, attribuaient cette ‘’mystérieuse’’ escalade de décès à un fétiche, qui serait propriété d'un allogène hébergé par un certain Kouadio Kouassi, natif de Kpo-kahankro.
‘’C'est vrai qu'au village, les populations ont évoqué des causes métaphysiques on va regarder cela. Mais nous, ce qui nous intéresse, au niveau de la médecine, c'est ce qui doit être fait pour que les malades que nous avons puissent être guéris mais en même temps identifier la cause pour ne pas que d'autres tombent malades", a dit, Pierre Dimba, lors de son passage à Kpo-Kahankro.
Ce qui intrigue les villageois, c’est que la maladie apparait quand le fétiche est adoré. Il a été adoré une première fois le vendredi 2 décembre 2022 et il y a eu 6 morts. Il a été adoré une deuxième fois, le jeudi 19 janvier 2023, et la même maladie a refait surface, avec les mêmes symptômes.
L’eau contenue dans le récipient et qui sert au sacrifice est infectée d’une bactérie dangereuse
En fait, les poulets tués pour adorer le fétiche sont aspergés d’une eau contenue dans un récipient. Ils sont ensuite confiés aux enfants pour les plumer. L’Institut National de l’Hygiène Publique s’intéresse alors au liquide contenu dans le récipient du fétiche et fait des prélèvements pour analyse. Bingo !
L’eau contenue dans le récipient et qui sert au sacrifice est infectée d’une bactérie dangereuse : le Clostidium-Botulinum. Cette bactérie produit des toxines mortelles. Et sa manipulation par les mômes est à la base de leur décès, concluent les spécialistes.

Le ministre assure que le ‘’fétiche a été détruit’’ et que les initiateurs ont été mis à la disposition de la justice. ‘’Dès l’instant où on a eu l’information, le féticheur a été mis à la disposition pour que nous puissions poursuivre. Peut-être que ce fétiche n’est pas isolé dans ce village seulement. Peut-être qu’il est un peu partout’’, a-t-il dit.
Il déplore que ce genre de pratiques ait encore pignon sur rue dans nos contrées. ‘’Il y a des vendeurs d’illusions qui viennent dans les villages et qui promettent monts et ciel. Il faudrait qu’à partir de ce cas, les populations soient vigilantes. Je ne souhaite même pas qu’ils adorent ces choses-là. Mais si ça devait être le cas, il faudrait qu’on s’assure que ce qui est mis à leur disposition est quelque chose qu’on peut manipuler’’, a-t-il conseillé.
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Adolphe ANGOUA
Journaliste Reporter
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