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Polémique sur l’âge, ses liens présumés avec le RHDP, ses projets pour la FESCI: Sié Kambou se confie
Publié le : 05 janvier 2024 par Samuel KADIO
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Sié Kambou, nouveau secrétaire général de la FESCI - Ph: linfodrome
C'est l'une de ses premières interviews à un média ivoirien depuis son élection à la tête de l’organisation estudiantine. Dans cette entrevue exclusive accordée à Linfodrome, Sié Kambou, nouveau secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI), lève le voile sur la polémique autour de son âge, ses liens présumés avec le RHDP, et partage ses visions et engagements pour l'avenir du puissant syndicat. Un entretien sans langue de bois.
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Sié Kambou, vous êtes le nouveau secrétaire général de la FESCI. Quels sont vos principaux objectifs et comment comptez-vous les atteindre ?
Nous avons placé notre mandat sous le sceau de la gestion participative et efficiente de l'école ivoirienne. Cette mission, nous allons l’accomplir en associant tous ceux qui souhaitent le bien de l’école ivoirienne, car c'est une affaire de tous. Il s’agit donc d’une équipe qui va quotidiennement travailler ensemble, qui va quotidiennement réfléchir pour trouver des solutions.
Quelles sont vos actions prioritaires ?
D’abord, la mue de notre organisation. À l'intérieur, il y a certaines pratiques qu'il faut déjà combattre, qu'il faut extirper de nos rangs, dans le but d'accroître la confiance que les gens du dehors ont envers notre organisation. Ça, c'est le sujet sur lequel il faut véritablement travailler. Je crois que l'ensemble de mes collaborateurs, des secrétaires généraux, sont d'accord sur ce point.
Ensuite, il faut travailler à la résolution des problèmes académiques. Il faut notamment faire des propositions en ce qui concerne le système LMD pour l'améliorer.
Nous avons également les lycées et collèges où il n'y a pas de section. Or, la FESCI est une organisation qui forme. En dehors de la formation académique que les élèves ont, l'organisation donne la formation politique et syndicale. Donc il faut travailler à avoir des sections partout. Parce que nous voulons avoir une jeunesse bien formée, une jeunesse aguerrie qui pourra relever les défis.
Quels sont selon vous les défis auxquels la FESCI est confrontée actuellement ?
Les défis sont pratiquement les mêmes. Ce sont les problèmes que l'école Ivoirienne rencontre. Il faut trouver des solutions, il faut proposer à l'autorité. Il y a déjà des efforts qui sont faits dans le sens de l’amélioration des conditions de vie et d'études des élèves. Mais, tout n'est pas parfait comme on le pense. On peut faire des propositions allant dans ce sens.
🛑Affaire FESCI ! Ça gronde toujours…
— La Côte d’Ivoire Est Chic (@Cotedivoireoff_) December 23, 2023
La majorité des SG de section de la FESCI annonce la fin de gouvernance du SG de la FESCI, Alla Saint Clair et exige l’organisation du 12e congrès de la Fédération qui a pour but de renouveler les instances de la FESCI
Les événements sur… pic.twitter.com/jSPgcrgYZN
Quelles sont vos attentes envers les autorités académiques et gouvernementales ?
La collaboration, le travail, rien que le travail. Et surtout, faire de l'école ivoirienne une priorité. Parce que l'avenir appartient à la jeunesse, et cette jeunesse-là, c'est l'ensemble des élèves et étudiants de l'école ivoirienne qui va certainement jouer le rôle de la relève dans 5 ans ou dans 10 ans. Donc, il faut que nos autorités considèrent l'école ivoirienne comme une priorité absolue.
Vous avez été élu lors d’un congrès sous haute tension. Il a été donné de voir deux camps s’affronter avant la tenue de cette assemblée générale. Comment envisagez-vous restaurer la confiance au sein de la FESCI après les semaines de crise interne que le syndicat a traversé ?

La confiance au sein de la FESCI ? Je ne pense pas qu'il y a aussi une grande méfiance comme on veut nous le faire croire. Il y a eu une certaine interprétation vis-à-vis de nos textes. Il y a un groupe qui demandait le respect des textes et un autre qui pensait qu'il fallait se mettre dans une philosophie du ‘’Vieux pèreya’’ (le grand-frérisme). Nous autres, on a opté pour le respect des textes. Les textes ont été respectés, donc c'est fini. La FESCI sait passer à autre chose. Les camarades de la FESCI, ils savent passer à autre chose. Nous sommes désormais concentrés sur comment travailler pour le bien-être de l'ensemble des élèves et des étudiants de Côte d'Ivoire.
Il y a aussi des préoccupations concernant la politisation de la FESCI. Il se murmure que le nouveau secrétaire général est proche du parti au pouvoir. Qu’en dites-vous ?
La FESCI est un esprit. Aujourd’hui, on me dit que je suis proche du parti au pouvoir. Mais quand j'étais secrétaire général en Sciences-Éco, on disait que j'étais proche du PPA-CI. Peut-être que demain, on dira que je suis proche du PDCI.
Tant que les élèves et étudiants de Côte d'Ivoire me font confiance et se rappellent que je suis en train de travailler dans le sens de la défense de leurs intérêts moraux et physiques, ce que les gens diront m’importe peu. Je ne peux pas empêcher les gens de dire ce qu’ils veulent de moi. Vous êtes journaliste, menez vos investigations, allez voir la liste des membres du RHDP, s’il y a mon nom. J’ai des amis RHDP, des amis PPA-CI, des amis PDCI. On ne peut pas me dire que comme je suis fesciste, je ne dois avoir que des amis fescistes.
On parle beaucoup de violence à la FESCI. Face à ces critiques récurrentes, comment comptez-vous travailler à redorer le blason de l’organisation ?
Vous savez, il y a une mauvaise communication autour de l'organisation. Sinon la FESCI mène beaucoup d'actions positives sur lesquelles certaines personnes ne communiquent pas. Mais chaque fois qu'il y a certaines erreurs, c'est sur ça que les gens communiquent un peu plus. Donc, nous allons beaucoup travailler dans le sens de la communication.
Vous savez, dans toute entreprise d'hommes, il y a par moment des faux pas. Mais il ne faudrait pas qu'on nous juge seulement quand on fait des faux pas. Sous le mandat passé, nous avons lutté pour la suppression des COGES. Mais les gens oublient ça du jour au lendemain quand il y a un faux pas qui est posé.
Sous notre mandat, nous avons dit que nous allons travailler pour que cette image péjorative que les uns et les autres ont de notre organisation disparaisse. Mais en même temps, vous les journalistes, aidez-nous. Il faut communiquer sur les actions positives que nous faisons.
En Sciences Eco, sous notre mandat, nous avons réussi à construire un préau, mais personne n'en parle. Ce préau que nous avons construit, c'est pour le bien-être des étudiants de l’UFR des sciences économiques et de gestion. Un autre, sous son mandat, a organisé une journée d'excellence pour les étudiants de la criminologie. Il y a plusieurs cas de ce genre. Il faut donc nous aider, vous les journalistes. Il faut communiquer sur ces actions posées que nous faisons. N'attendez pas qu'on fasse un faux pas pour mettre ça à la Une de vos journaux.
À l'issue de votre élection, il y a eu une polémique sur les réseaux sociaux. Certains ont mis en avant votre âge, estimant que vous êtes trop âgé pour diriger les étudiants. Que leur répondez-vous ?
C'est le véritable problème dans notre pays, c'est que tout le monde est spécialiste dans tout. Nous sommes dans un milieu purement intellectuel. Que ceux qui parlent d'âge cherchent à prendre attache avec les textes de la FESCI. La FESCI a ses textes. Si j’ai été élu général, c'est parce que les textes ne disent pas des choses contraires, me concernant. J’étais d’ailleurs le plus jeune candidat parmi tous les autres candidats.
La FESCI est respectée sur le campus pour sa capacité à obtenir certaines avancées pour les étudiants. Cependant, elle est régulièrement accusée de pratiques mafieuses et violentes. On déplore notamment la gestion des chambres étudiantes et des terrains de sport. Comment comptez-vous régler ces problèmes-là ?
Malheureusement, il y a des brebis galeuses dans nos rangs qu'il faut extirper. J’ai parlé de la mue de notre organisation. C’est dire que nous sommes conscients de ces lacunes et nous nous employons dès maintenant à les corriger. Il y a déjà des initiatives qui sont prises dans ce sens. J’ai demandé à l’ensemble des secrétaires généraux des cités de mener des enquêtes relativement aux différentes chambres que certains membres de notre organisation vendraient afin qu’elles puissent être restituées à l’organe chargé de leur gestion. C’est quelque chose qui est déjà en train d’être fait parce que des listes m’ont été envoyées.
Quel message souhaitez-vous lancer aux élèves et étudiants, ainsi qu’à l’ensemble de la population ivoirienne ?
Aux élèves et étudiants de Côte d'Ivoire, je veux leur dire que notre mandat est le leur. Nous sommes jeunes et il faut quand même accomplir avec fierté et dignité notre mission. Nous devons donc étudier sérieusement, tout en bannissant de nos rangs la fraude, la corruption. Parce que nous avons une mission à relever : celle de continuer le processus de développement de notre pays.
En ce qui concerne nos parents, nous leur demandons de nous faire confiance. Aucune organisation ne nait dans le but d’exercer la violence. La FESCI est née pour défendre les intérêts des élèves et étudiants de Côte d'Ivoire, et nous continuerons de travailler dans ce sens. Il peut arriver qu’en tant que jeunes, nous posions de faux pas. Mais que nos parents sachent nous interpeller et nous donner des conseils.
Réalisé par Samuel KADIO
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Samuel KADIO
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