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Côte d'Ivoire/Élections Présidentielles : Boga Saco parle de dysfonctionnements au niveau de l'enrolement et indexe la Cei

Publié le : 08 juillet 2020 par MELEDJE Trésore

Boga Saco soutien qu'il faut dissoudre, la Cei.

Boga Saco soutien qu'il faut dissoudre, la Cei.


À quelques mois des élections présidentielles 2020, monsieur Boga Sako, Président-Fondateur de la Fondation Ivoirienne pour l'observation et la surveillance des Droits de l'Homme et de la vie Politique (FIDHOP), dans un communiqué datant du dimanche 05 juillet, dénonce de graves disfonctionnements et difficultés liées à l'enrôlement et accuse la Commission électorale indépendante (Cei). Toutefois, il propose des solutions afin d'aller à des élections justes et apaisées.

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 Ci-joint, la seconde partie du communiqué

DES GRAVES DYSFONCTIONNEMENTS ET DIFFICULTES LIES A L’ENROLEMENT DU FAIT DE LA CEI.

Mise en place fin septembre 2019 par le Chef de l’Etat Alassane OUATTARA, sans aucun consensus avec l’opposition et la société civile et sans tenir compte de l’Arrêt de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuple de 2016 qui demandait une réforme en profondeur de la Commission électorale indépendante, c’est au pas de course que la CEI centrale actuelle, qui est très contestée et que dirige le Magistrat Ibrahime Coulibaly-Kuilbert, s’est engagée à relever le défi titanesque d’organiser, contre vents et marrées, le scrutin présidentiel fixé au 31 Octobre 2020 selon la Constitution.

Malheureusement, l’opération de grande envergure de l’enrôlement des potentiels électeurs sur la liste électorale, qui a été lancée du 10 au 24 Juin et prorogée jusqu’au 30 Juin, puis jusqu’au 5 Juillet 2020, a plutôt révélé de graves dysfonctionnements et de sérieux problèmes, qui se résument en l’amateurisme ou au contrôle de l’institution de la CEI par le parti RHDP au pouvoir, et surtout les graves allégations d’inscription de non-Ivoiriens sur la liste électorale.

 En effet, tant en Côte d’Ivoire qu’en Europe et aux Etats-Unis, plusieurs requérants ivoiriens et des observateurs, dont ceux de la FIDHOP à travers plus de dix pays (la France, l’Italie, le Danemark et la Suède, le Royaume Uni, l’Allemagne, la Suisse, la Belgique, le Canada, les Etats-Unis et la Côte d’Ivoire), ont en somme noté ce qui suit. - Le contexte du Coronavirus, qui a isolé Abidjan du reste du pays, avec l’instauration d’un couvre-feu, associé aux pluies diluviennes meurtrières, a empêché de nombreux Ivoiriens de s’intéresser au processus et à d’aller se faire enrôler. Le bouclage d’Abidjan semble répondre à un but politique !

- Des sites d’enrôlement ont été créés par complaisance et favoritisme, dans le but de frauder et pour faire la part belle au RHDP, en décourageant les opposants ; ceci a été très flagrants aux Etats-Unis, où l’Ambassadeur M. Haïdara Mamadou ainsi que le sieur Inza Camara, époux de la Ministre de l’Education nationale Kandia Camara, se sont illustrés de fort triste manière. Sans négliger que pour tous les USA, il n’y a eu que trois centres d’enrôlement regroupés entre Philadelphia, New York et Washington ; quand tous les Ivoiriens résidents au Canada devaient tous converger à Ottawa. - Parfois, des sites d’enrôlement ont été carrément domiciliés chez des représentants du régime au pouvoir, favorisant ainsi la fraude et confondant du coup les agents de la CEI avec les militants RHDP : ce fut le cas en Belgique, où l’enrôlement s’est déroulé au domicile de l’Ambassadeur Abou Dosso ; sans négliger le cas du domicile de la Ministre Raymonde Goudou Coffi à Toumodi, Coordonnatrice du RHDP de la région laissant présumer des cas de fraude. A cela, l’on ajoute que dans la localité Nebo, le Maire de Divo Amedé Koffi Kouakou, qui est aussi le Ministre des Infrastructures routières et Coordonnateur du RHDP dans la région du Loh Djiboua, a confisqué les appareils d’enrôlement en les réservant uniquement aux membres du RHDP.

- Toutefois, les faits les plus graves restent la question de l’enrôlement de non-Ivoiriens ressortissants de la CEDEAO. En effet, plusieurs témoignages édifiants allèguent que dans certains tribunaux du pays, à Abidjan, au Plateau ou à Yopougon, comme à l’intérieur du pays, de faux certificats de nationalité auraient été délivrés à des milliers de ressortissants de la sous-région ouest-africaine, qui auraient par la suite été massivement enrôlés sur cette liste électorale. Cette fraude daterait de la présidentielle de 2015. Ce qui constitue une grave violation du principe de la Démocratie et une atteinte à la souveraineté ivoirienne.

- En définitif, sur au moins cinq millions de nouveaux votants potentiels à inscrire sur la liste électorale, force est de reconnaître que plusieurs centaines de milliers d’Ivoiriens, notamment dans les villages, manquent encore à l’appel ! Tandis que de milliers d’étrangers figurent sur la liste électorale ; tel que l’avait annoncé le Ministre Kobenan Kouassi Adjoumani. Tout ceci rend illégitime tout le processus électoral en cours et discrédite d’emblée la CEI actuelle. D’où les recommandations suivantes de la FIDHOP.

 DES RECOMMANDATIONS DE LA FIDHOP

 Pour la FIDHOP, cette opération de l’enrôlement a constitué un premier grand test de cette Commission électorale ivoirienne très contestée ; et la CEI de M. Coulibaly-Kuilbert vient d’échouer à ce test! Car le plus important, qui devrait garantir la crédibilité et la légitimité du scrutin, est que la CEI, l’organe en charge de l’élection parvienne à agir en toute indépendance, en se démarquant totalement des partis politiques, notamment du parti au pouvoir. Ce qui est loin d’être le cas avec la CEI actuelle !

C’est la raison pour laquelle, avant que le pire ne se reproduise au soir du 31 Octobre prochain, comme lors de l’élection de 2010, avec une contestation des résultats du scrutin présidentiel, la FIDHOP demande la dissolution de cette CEI. Pour la FIDHOP, la CEI devrait être dirigée par une personnalité issue de la société civile, avec des membres de la société civile ayant voix délibérative ; et des représentants des formations politiques ou des candidats légaux, ayant le statut d’observateur.

Aussi, toujours fidèle à sa mission d’alerter et de prévenir les violations des Droits de l’Homme, et protéger la vie de toutes les populations ivoiriennes et étrangères vivant en CI, la FIDHOP préconise-t-elle en conséquence, le report de l’élection présidentielle du 31 Octobre 2020 au dimanche 31 Octobre 2021. Ce qui permettra à toutes les parties en présence de s’accorder préalablement sur la CEI, ses pouvoirs et sa composition ; de s’entendre sur le Code électoral ; et surtout de faire un toilettage complet de la liste électorale afin d’en extraire tous les non-Ivoiriens. De même, ce temps de préparation de la présidentielle sera mis à profit pour créer un climat de Réconciliation nationale et de Paix en Côte d’Ivoire, favorisé par le retour au pays du Président Laurent GBAGBO, du Ministre Charles BLE GOUDE, de M. Guillaume SORO, ainsi que de tous les Exilés et des Réfugiés. Au cas où le pouvoir d’Abidjan refusait d’entendre raison pour reporter l’élection présidentielle, la FIDHOP se donnera le droit de mettre toute la classe politique ivoirienne et surtout les candidats déclarés à cette élection à hauts risques face à leurs responsabilités !

ET LES IVOIRIENS EN DECIDERONT…

Fait à Genève, SUISSE, le 05 Juillet 2020

Dr BOGA SAKO GERVAIS    
Président-Fondateur de la FIDHOP
•Enseignant-Chercheur à l’Université de Côte d’Ivoire ;
•Ex-Secrétaire Exécutif de la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI) ;
•Ecrivain-Politique.


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Article rédigé par

MELEDJE Trésore

Journaliste Reporter

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