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Burkina Faso: Le gouvernement décide de l'ouverture de la tombe de Sankara
Publié le : 06 mars 2015 par Charles d’Almeida

Cette tombe supposée contenir les restes du capitaine Thomas Sankara sera bientôt ouverte pour nécessité d'enquête. (Photo DR)
Les restes du capitaine Thomas Sankara seront exhumés et soumis à des examens. Ainsi en a décidé, le mercredi 4 mars 2015, le gouvernement réuni en conseil des ministres. But de l'opération: mettre fin à la polémique sur le lieu où gît la dépouille du père de la révolution burkinabé.
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La requête introduite en 2010 par Mariam Sankara, la veuve de Thomas Sankara, est sur le point d'aboutir. Avant-hier mercredi 4 mars, par décret pris en conseil des ministres, le gouvernement de transition burkinabé a décidé d'exhumer le corps de l'ancien président du Faso, le capitaine Thomas Sankara. Des analyses, notamment un test d'ADN, seront faites sur les restes du défunt, pour savoir si le corps qui repose dans la sépulture creusée au cimetière de Dagnoen à Ouagadougou est bien celui de Sankara.
Le 15 octobre 1987, lorsque le chef de l’État du Faso a été assassiné par un groupe de militaires au siège du Conseil de l'Entente qui faisait office de palais présidentiel, sa dépouille ainsi que celles de ses camarades d'infortune ont été enterrées précipitamment dans la soirée. Ce n'est que plus tard que la sépulture du capitaine a été montrée à la population. Mais, depuis ce temps, des doutes subsistent sur cette tombe censée contenir les restes du ''Ché burkinabé''. Au moment où Blaise Compaoré, l'auteur du coup d’État qui lui a coûté la vie était au pouvoir, il était quasiment impossible de vérifier le contenu de cette sépulture.
En 2010, la veuve du défunt avait saisi les tribunaux à cette fin, mais sans succès. Aujourd'hui, avec la chute du régime Compaoré et l’avènement d'un nouveau pouvoir, l'espoir est donc permis de connaître la vérité sur le lieu où repose à jamais le capitaine Thomas Sankara. Les autorités de la transition, en l'occurrence le président Michel Kafando, avaient dès leur investiture, promis la réouverture du dossier Sankara ainsi que d'autres dossiers criminels comme celui du journaliste Norbert Zongo, assassiné avec son chauffeur le 13 décembre 1998. Depuis le mercredi 4 mars dernier, un premier pas a été franchi dans cette recherche de la manifestation de la vérité. Le gouvernement et la famille du défunt devraient s'entendre sur les modalités d'expertise de la supposée tombe du capitaine Sankara. Après les travaux légistes, ce sera l'étape judiciaire.
Interrogé récemment sur d'éventuelles poursuites contre les anciens tenants du pouvoir au cas où ils seraient mêlés à ces affaires criminelles, Michel Kafando, le président de la transition, avait laissé entendre que ce n'est pas tellement la ''priorité'' de son gouvernement, qui est plus préoccupé par l'organisation des élections d'octobre 2015. Ce sera sans doute le gouvernement issu des prochaines élections qui va hériter du dossier Sankara. Une véritable bombe en perspective.
Charles D'ALMEIDA
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