«Panama Papers»: un proche de Gbagbo et de Banny au centre du scandale des paradis fiscaux

Même si aucun chef d'État africain en exercice ne figure réellement dans ce document, on y retrouve tout de même certains de leurs proches. Ainsi, est cité dans ce scandale, l'ivoirien Jean Claude N'Da Amétchi, banquier de profession, ancien proche de Laurent Gbagbo et actuel proche de Charles Konan Banny. À en croire ce document, l'ivoirien détiendrait des actifs dans une société offshore et un compte à Monaco.

En dehors de l'ivoirien, d'autres proches de présidents africains sont au cœur de ce gros scandale. Clive Khulubuse Zuma, le neveu du président Sud Africain, Jacob Zuma, Mamadie Touré, la 4ème épouse de l’ancien chef de l’État guinéen Lansana Conté, Mounir Majidi, le secrétaire particulier du Roi du Maroc, Alaa Moubarak, le fils aîné de l’ancien président égyptien et enfin John Addo Kufuor, le fils aîné de l’ancien président ghanéen John Kufuour.

Certains responsables politiques africains font également partie de cette liste de scandales fiscaux. Il s'agit entre autres de Jaynet Désirée Kabila Kyungu (députée et sœur jumelle du président de la RDC, Joseph Kabila), Abdeslam Bouchouareb (député et ministre algérien de l’Industrie et des Mines), José Maria Botelho de Vasconcelos (ministre angolais du Pétrole), Kalpana Rawal (vice-présidente de la Cour suprême du Kenya), Bruno Jean-Richard Itoua (ancien ministre de l’Energie et de l’Hydraulique et actuel ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation technique du Congo-Brazzaville), le général de brigade Emmanuel Ndahiro (directeur de l’agence rwandaise de renseignement de 2004 à 2011), et le Sénégalais Pape Mamadou Pouye.

Toutefois, il n'y a pas que les africains qui ont été épinglés dans ce document. on y retrouve des personnalités européennes et asiatiques de premier rang. on y retrouve des associés du président russe Vladimir Poutine, qui auraient détourné jusqu’à 2 milliards de dollars avec l’aide de banques et de sociétés écran, selon le document. Le Roi d’Arabie Saoudite, Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud, le président des Émirats Arabes-Unis et Émir d’Abou Dabi, Cheikh Khalifa Ben Zayed Al Nahyane, l’ancien Émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, ainsi que des cousins du président syrien Bachar Al-Assad sont également mentionnés.

L'univers déjà fragile du football n'a également pas échappé à la vigilance de ce cabinet d'avocats qui a travaillé sur ce document. Des personnalités de premier rang du football international y figurent. Ainsi, quatre des 16 dirigeants de la Fifa sont suspectés d'utiliser des sociétés offshore. En plus de l'instance dirigeante du football mondial, une vingtaine de footballeurs, de grandes vedettes du ballon rond, dont Lionel Messi apparaissent dans ledit document.

Plus de cent médias répartis dans 77 pays, regroupés au sein du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), ont dévoilé depuis le dimanche 03 avril le résultat d’une enquête de neuf mois. Intitulée « Panama Papers », elle rend publique l’identité des clients de Mossack Fonseca, une firme panaméenne chargée de créer et domicilier des sociétés basées dans des paradis fiscaux. Ces données proviennent des archives de ce cabinet d’avocats entre 1977 et 2015. Plus de 214 000 entités offshore sont impliquées dans les opérations financières dans plus de 200 pays et territoires à travers le monde, selon le consortium.

Philip KLA

Source Jeune Afrique

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