Fonction publique/ Direction des concours: Des réformes en profondeur engagées

Capitalisant alors les erreurs du passé, qui ont suscité beaucoup de récriminations vis-à-vis de l'organisation desdits concours, il fallait relancer la machine. Alors, pour l’édition 2016, Dr Brice Kouassi qui dirige cet important département du ministère de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration et son équipe, ont réfléchi à des actions, afin de conduire au mieux, leur mission. Et cela a donné lieu à d'importantes innovations.

La Direction des concours du ministère de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration (Mfpma) a mené plusieurs activités, avec une mise en lumière du programme, qui a consisté à inscrire l'administration, en termes de modernisation, dans la dynamique de l’utilisation des Technologies de l'information et de la communication (Tic).

Se faisant, la Direction des concours, depuis l’atelier de validation du chronogramme de réalisation de tous ses projets, a mis un point d'honneur à rendre effectives ses innovations, au nombre desquelles, figurent l’organisation déconcentrée des concours, la réduction des frais d’inscription et les cours de préparation à distance, puis en présentiel.

Le vendredi 18 mars 2016, en prélude à l’organisation des concours administratifs de l'année 2016, la Direction des concours a initié un atelier de validation du chronogramme de ses épreuves, dans un complexe hôtelier, à la Riviera Palmeraie. Le but visé, apprend-on de sources introduites, était de mettre en place un prisme dont l'objectif est de recenser toutes les activités séquentielles de l’organisation des concours et les conditions utiles au succès de l’édition 2016.

Toujours selon nos investigations, la présentation de la plate-forme des inscriptions, celle du chronogramme détaillé des activités des concours, et la création d’un cadre de coopération entre les différents acteurs, ont été les trois points autour desquels, s'est articulé l'atelier. Les participants à cette saine émulation, étaient des agents issus du cabinet et des Directions centrales du ministère, les Directeurs régionaux et l’ensemble des partenaires techniques qui accompagnent la Direction des concours, dans l’organisation pratique desdits concours administratifs session 2016. Et, au terme de cet atelier, des recommandations ont été faites. Ce sont entre autres, l’implication des Directions régionales dans le processus de l’organisation des concours administratifs, la mise à jour du manuel de procédures d’organisation des concours administratifs. Cela, en prenant en compte toutes les innovations, et en permettant aux différents acteurs, de s’imprégner des procédures requises en la matière.

Toujours dans la même veine, lors d'un déjeuner avec la presse tenu le lundi 21 mars 2016, à la cantine du Mfpma, le ministre Pascal Abinan Kouakou, tenant à accompagner la Direction des concours dans ses nouvelles orientations positives, a procédé au lancement officiel des concours administratifs 2016. A l'occasion, il a évoqué l’ouverture de 278 concours pour 8321 postes budgétaires, avant de dévoiler des innovations de grande envergure. Le membre du gouvernement a donc expliqué aux journalistes, les tenants et les aboutissants de ces innovations, et a montré que celles-ci participent de la volonté de rendre l'administration ivoirienne plus performante.

Les concours désormais organisés à l'intérieur du pays

Selon le ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration, la déconcentration desdits concours a concerné Yamoussoukro, Abengourou, Bouaké, Korhogo, Daloa et Man, en plus d'Abidjan. Il a laissé entendre que cette déconcentration est faite, pour permettre le rapprochement des services publics des administrés, la réduction les déplacements coûteux qui rendent parfois difficile la participation aux concours de populations aux modestes moyens financiers.

M. Kouamé Koffi, le directeur régional de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration à Abengourou le disait : « L'organisation des concours, qui se faisait jusque là à Abidjan, obligeait de nombreux candidats confrontés à des problèmes de logement, à passer la nuit à la gare routière. Alors, l'expérience de la déconcentration, est à encourager ». Dans l'optique de faciliter la tâche aux candidats, et pour ne pas que la participation à ces concours ne pèse sur leurs avoirs, le ministre Abinan, anciennement Directeur général ( Dg) des Impôts, a annoncé aussi la réduction des frais liés à ces épreuves. «Dans le souci de contribuer à la lutte contre la cherté de la vie, les frais d’inscription qui étaient de 33 500 F Cfa pour l’édition 2015, sont baissés et désormais plafonnés à 23 500 F Cfa », a déclaré le ministre lors du déjeuner de presse du lundi 21 mars 2016.

Par ailleurs, lors de cette rencontre, il a aussi fait savoir que les capacités des potentiels candidats, seraient renforcées, en prélude à ces concours administratifs. « Les cours de préparation seront organisés à Abidjan et dans les six (06) Directions régionales de l’intérieur retenues. Empêchant ainsi de perturber le fonctionnement des administrations, en évitant le déplacement répétitif de certains agents », a-t-il fait savoir.

En ce qui concerne les inscriptions à ce concours, elles se sont déroulées du 23 mars au 8 juillet 2016. Et pour leur faciliter à nouveau la tâche dans cette inscription, les candidats étaient invités à aller sur le site Internet du Mfpma. Ces inscriptions, faut-il le souligner, se sont déroulées en quatre étapes. Du 23 mars au 24 juin 2016, l'inscription en ligne ; du 18 avril au 30 juin 2016, le paiement en ligne et la visite médicale. Puis, la date du 18 avril au 8 juillet 2016, était réservée au dépôt des dossiers de candidatures.

Et il faut faire remarquer que le dépôt des dossiers de candidatures et les visites médicales ne se faisaient pas que seulement à Abidjan. Mais aussi, dans les six (06) Directions régionales retenues pour la déconcentration des concours. Tout cela fait clairement ressortir des données sur les inscriptions à ces concours administratifs.

On sait ainsi, qu'en ce qui concerne le concours externe, ce sont 41 505 personnes qui ont fait acte de candidature, quand 29 912 autres, postulaient pour le concours interne. Pour les concours administratifs de l'année 2016, ce sont donc 71 417 candidats qui ont été enregistrés. Au titre de ces concours, l'on a enregistré le rejet de 153 candidatures n'obéissant pas aux critères parfaitement définis. Pour cette édition 2016, 18 concours n'ont pas eu de postulants. Pour les cours de préparation à ces concours, il ressort que ce sont 7 876 postulants qui s'y sont adonnés. En faisant une comparaison, il revient qu'en 2014, ce sont 24 832 candidats qui ont été enregistrés. En 2015, ils sont 49 225. En 2016, la courbe monte fortement avec les conditions de facilitation intégrées. D'où les 71 417 candidats enregistrés.

Des cours de préparation

En ce qui concerne des cours de préparation à l'intention des candidats, organisés par la Direction des concours, il faut reconnaître que cela a été une bonne initiative. Il nous revient en effet, que ces cours dont les inscriptions se sont déroulées dans la période du mardi 3 mai au vendredi 8 juillet 2016, étaient non obligatoires. Mais ils avaient leur importance, en ce sens qu'ils avaient pour objectif, d'outiller les candidats sur une bonne préparation à l'affrontement des épreuves. Deux axes majeurs ont pesé, selon nos sources, dans l’organisation de ces cours. C'est d'abord la phase des cours e-learning qui sont des cours numériques ou encore à distance. Des candidats, dans leur ensemble, soutiennent que ce processus est une innovation majeure. En dépit du fait qu'ils se fassent en ligne, ces cours à distance n'ont pas manqué d'inter-activité. Des candidats posent leurs préoccupations en ligne, et ils reçoivent immédiatement des réponses de leurs formateurs. C'est totalement différent des cours dits en présentiel. Ces cours qui se sont déroulés du vendredi 5 au dimanche 28 août 2016, sont, contrairement aux e-learning, basés dans leur ensemble, sur la rencontre physique entre le formateur et l'auditeur, dans une réelle situation d'enseignement. Ils sont eux aussi inter-actifs, dans la mesure où les auditeurs posent directement des questions, et le formateur en face d'eux, donne des explications. Ce qui, à coup sûr, a amélioré la compréhension des enseignements. Dans les deux cas, des candidats disent avoir vraiment tiré profit de ces cours en e-learning et en présentiel.

Plusieurs dossiers de candidature rejetés

Une autre étape cruciale dans l'organisation de ces concours administratifs, est la gestion des dossiers de candidature. A ce niveau, la démarche de la Direction des concours a été empreinte, selon plusieurs témoignages, de rigueur. « Au terme de la phase d’inscription, la Direction des concours s’est activée au contrôle des dossiers de candidature en vue de leur validation par les différentes commissions mises en place à cet effet. La liste de personnes autorisées à concourir, s’établit au vu des documents fournis par les candidats. Toutefois, ces documents ne correspondent pas toujours à la situation administrative réelle des concernés. Ainsi, pour une lutte efficace contre la fraude, les administrations ont été mises à contribution, pour répondre aux exigences de crédibilité et de transparence. Dans cette dynamique, la Direction des concours a sollicité la mise à disposition d’informations relatives à la situation administrative des candidats issus de différentes administrations publiques, en vue de l’authentification des documents et autres déclarations enregistrées. Les informations demandées portaient sur l’ancienneté dans l’emploi, la présence effective au poste et la fonction occupée », dit une source proche de la direction des concours. Et là, il ressort que la rigueur dans le contrôle des dossiers, a conduit à la découverte de 153 dossiers ne remplissant point les conditions de candidature. Et tout simplement, ils ont été rejetés.

Processus d'édition des convocations des candidats

L'une des innovations des concours administratifs de l'année 2016, est, à n'en point douter, la mise en ligne des convocations. Dans cette veine, on apprend que les candidats inscrits ont été invités à éditer leurs convocations sur le site Internet de la Fonction publique, le mardi 23 août 2016. Cette convocation dans sa version nouvelle, met en exergue des articulations innovantes. A savoir, la photo numérisée du candidat, pour un meilleur contrôle à l’entrée des centres de composition, la ville de composition, la situation géographique du centre de composition, les moyens de transport et d’accès aux centres de composition, les codes-barres et les consignes aux candidats, apprend-on.Les informations reçues, mentionnent en sus, que les éventuelles réclamations concernant lesdites convocations, ont été enregistrées dans le hall multimédia Gon Coulibaly du Ministère de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration. C'est au Plateau, à l’Immeuble Chichet. Et cela, du matin jusqu'à l'après-midi. Et pour ne léser personne, cette opération de réclamation s'est faite sur des jours. Précisément, les mercredi 24, jeudi 25, vendredi 26, samedi 27 et lundi 29 août 2016.

L'organisation des compositions et l’avènement des feuilles de copies codifiées

Comme l'avait précisé le ministre Pascal Abinan, lors du déjeuner de presse que ses services ont organisé le lundi 21 mars 2016, les compositions devraient être organisées en plusieurs sessions, aussi bien à Abidjan, que dans les six directions régionales retenues. Et les dates retenues, étaient les 10, 11, 17, 18, 24 et 25 septembre 2016. Poursuivant dans ses révolutions, la Direction des concours a fait éditer desfeuilles de copies reconnues innovantes. Elles sont codifiées et sécurisées. Des sources à la Fonction publique, soutiennent que « ces feuilles de composition à codes viennent confirmer le désir inaltérable de l’utilisation accrue des Tic au niveau de l’organisation des concours administratifs. Ces feuilles de copies réduisent fortement les manipulations et permettront de renforcer le crédit de l’organisation des concours administratifs. Enfin, en dispensant l’organisation des concours des anonymats et du compostage manuels, cette feuille de composition permet un traitement rapide des résultats ». Nos sources apprennent que si effectivement, les compositions s'organisent également à l'intérieur du pays, à travers les six régions longuement évoquées, il reste toutefois qu'il y a 32 concours qui ne sont pas concernés par la déconcentration ou si l'on veut, par la décentralisation. Et, ce sont les concours dont les compositions se font par assistance-ordinateur. Les candidats concernés par ce concours, planchent eux, sur les épreuves à Abidjan uniquement. Par ailleurs, du côté de la Direction des concours, l'objectif étant de mettre à la disposition de l’État, du personnel compétent, consciencieux et rigoureux, les règles sont donc très claires. « Les compositions démarrent tôt le matin, et les candidats sont tenus d’être présents dans les centres, au plus tard à 07h30'. Cette première exigence est essentielle, car le service public démarre effectivement à 07h30' », avance notre source.

Le but visé

Il est indiqué à cet effet, que les administrateurs des centres de composition, dont les chefs de centres, les membres de secrétariat entre autres, imposent aux candidats une discipline inflexible, à laquelle ces derniers doivent se plier. Auquel cas, ils n'ont pas leurs places dans les salles de composition.Ici, le principal but recherché, est le respect de la hiérarchie dans les services publics. Ce qui n'était jusque-là pas vraiment constaté dans nombre de services. Des services où le petit agent, au nom d'un « parapluie atomique » se déclinant en un parent dans le cercle des décideurs, peut se permettre de bafouer l'autorité du chef. Alors, pour une administration performante et dynamique, la Direction des concours est donc très explicite sur le profil des futurs fonctionnaires qui seront payés avec les ressources du contribuable. Le respect de la hiérarchie, la ponctualité, l’assiduité, l’esprit d’organisation et de hiérarchisation des tâches, la gestion efficace du stress, sont les objectifs visés à travers ces concours de l'édition 2016. Par ailleurs, le ministre Pascal Abinan voulant des fonctionnaires qui ont un esprit d'organisation et de hiérarchisation des tâches, la Direction des concours, à travers ces épreuves, a mis en place, un système d'évaluation à cet effet. Il nous revient donc, que les candidats ont à leur disposition, et en même temps, les sujets au nombre de trois en général. Et ils ont trois heures pour y plancher. A savoir, une heure de temps, pour chaque sujet. Et pour y parvenir, les candidats doivent clairement organiser leur temps, pour traiter de façon efficace et efficiente, les sujets sur leurs tables. « Car, tout sujet non traité, entraîne immédiatement pour le candidat, la note éliminatoire de 00/20. » nous dit-on du côté du ministère de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration. De toute évidence, cette pression peut être source de stress, pour des candidats incapables, peut être, de gérer une telle situation. Alors, pour éviter de tels désagréments, le ministre Pascal Abinan et ses collaborateurs de la Direction des concours, ont mis en place, une disposition novatrice. A savoir que dans tous les centres de composition, il est installé ce qu'on appelle là-bas, un Pôle médical d'urgence ( Pmu). Celui-ci est composé de médecins et d'infirmiers qui, en plus, sont expérimentés. Ces derniers ont pour mission, la prise en charge immédiate et efficace de cas malheureux qui pourraient survenir chez des candidats. Ce qui n'était jusque-là, pas le cas.

Justice sociale et sévère mise en garde

Toute cette organisation est rigoureusement placée sous le sceau de la transparence, de la probité et de la justice sociale, soutiennent les organisateurs. Comme on le constate, pour l'édition 2016, la Direction des concours, sur recommandation du ministère de tutelle, a engagé des réformes innovantes ressenties positivement par les candidats. Entre autres, l'introduction des cours à distance dans la préparation des auditeurs, la déconcentration de l'organisation des concours, l'élargissement des compositions assistées par ordinateur et surtout, la réduction des droits d'inscription, qui faisaient grincer des dents.

« C’est donc le lieu d’appeler tous les candidats qui seraient encore tentés d’emprunter la voie de la facilité, à se ressaisir car, seul le mérite paiera. Nous en appelons aussi à la vigilance des candidats, et mettons fermement en garde les escrocs et autres arnaqueurs qui abusent quotidiennement de la naïveté des citoyens », prévient-on du côté du Mfpma.

Au demeurant, on aperçoit là, la volonté sans fards, de la Direction des concours, d’être intransigeante avec les arnaqueurs qui foisonnent en période de concours administratifs. Comme cela a été récemment le cas, où un réseau de faux organisateurs de concours, a été démantelé.

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Des réformes à étendre

Il faut franchement saluer, au niveau de la Direction des concours, les réformes engagées dès l'édition 2016 des concours administratifs, en vue de mettre, plus tard, à la disposition de l'État, des fonctionnaires nouveaux, ayant de la compétence et de la rigueur à la tâche. Tout cela, pour une Côte d'Ivoire débarrassée de bras cassés, payés à ne rien faire avec l'argent du contribuable. Mais sérieusement, le ministre Pascal Abinan doit étendre ces réformes novatrices quasiment à toute l'administration. Parce que dans de nombreux services publics, on constate tout un florilège de mauvais comportements, de carences et autres manquements, érigés en mode de vie par des agents inutilement budgétivores et paresseux. Et ces manquements graves sont servis avec indélicatesse, aux pauvres requérants. Et si on n'y prend garde, c'est l'État lui-même, qui se trouvera déstructuré. Tout cela, par la faute de fonctionnaires qu'il aura mal formés et auxquels il aura donné le glaive, pour le lui planter dans le corps et le détruire.

KIKIE Ahou Nazaire

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